Projeté depuis l'automne 1870 mais retardé par les troubles causés par la Guerre franco-allemande de 1870 puis par la Commune, le lancement de L’Événement a lieu le 7 avril 1872[2]. Les fondateurs de ce nouveau quotidien sont deux anciens collaborateurs du Figaro, Edmond Magnier et Auguste Dumont[3],[4]. Magnier assume les fonctions de rédacteur en chef, qu'il cumule bientôt avec le poste de directeur-administrateur, cédé par Dumont au mois de décembre[5].
Dans le programme ouvrant le premier numéro, les rédacteurs de L’Événement se déclarent ouvertement pour la République, se distinguant ainsi nettement de leurs deux modèles, Le Figaro et Le Gaulois[2]. D'ailleurs, Magnier n'hésite pas à qualifier son journal de « Figaro républicain »[6].
À la fin de la décennie, le journal, alors à son apogée[4], est devenu l'un des relais médiatiques des positions du groupe parlementaire gambettiste de l'Union républicaine[3]. Au point de vue financier, le quotidien est considéré à la même époque comme l'organe officieux du Crédit foncier, dont le gouverneur est alors Albert Christophle[3].
Le 8 mai 1895, L’Événement est racheté par Gustave Laplace. Magnier, sénateur depuis 1891, est tout d'abord maintenu dans ses fonctions[8]. Compromis dans l'affaire des Chemins de fer du Sud, il est finalement contraint de quitter la rédaction du journal moins de trois mois plus tard[9].
En déclin, le journal cesse de paraître quotidiennement à partir de la Première Guerre mondiale avant de disparaître complètement en 1966.
↑L'Événement, Paris, 9 septembre 1885, p. 4 — et livraisons suivantes.
↑« Vassy (Gaston Pérodeaud, dit Gaston) », in: Pierre Larousse (dir.), Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 17, suppl. 2, Administration du Grand dictionnaire universel, 1877, p. 1974.— lire sur Gallica.
Voir aussi
Bibliographie
Henri Avenel, Histoire de la presse française depuis 1789 jusqu'à nos jours, Paris, Flammarion, 1900, p. 681-682.
Auguste Lepage, Les Boutiques d'esprit, Paris, Olmer, 1879, p. 99-101.
Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1880, p. 187-189.