Au début des années 1960, Yasunari Kawabata publie Les Belles Endormies et, installé à Kyoto, écrit un court roman dont l'action se déroule dans l'ancienne capitale impériale[5]. Cette œuvre paraît en 1962 avec pour titre : Koto (古都?, litt. « ancienne capitale »)[6]. En 1971, elle est éditée en français par les éditions Albin Michel dans une traduction de Philippe Pons[7].
Résumé
Naeko, une jeune femme qui vit à la campagne, retrouve par hasard, dans la ville de Kyoto, lors de la fête traditionnelle Gion Matsuri, sa sœur jumelle : Chieko. Ces retrouvailles sont l'occasion d'une déambulation dans le temps et l'espace de l'ancienne capitale japonaise, et d'une confrontation entre le Pays du Soleil levant des traditions ancestrales et le Japon qui se développe à l'école de la modernité occidentale. Ces deux faces d'un même pays sont-elles conciliables[8] ?
Critique
Pour Nicolas Gattig, du Japan Times, le roman de Kawabata est une « méditation élégiaque à propos du patrimoine culturel de Kyoto » ; se déroulant sur plusieurs mois, du printemps jusqu'à l'hiver, il « semble plus peint qu'écrit »[9]. Jean Montenot, de L'Express, soutient que le livre de Kawabata est une œuvre politique. Sur le fond d'une « intrigue romanesque à la Balzac », il s'agit d'un « réquisitoire à charge contre la civilisation industrielle commencée sous l'ère Meiji »[10]. Cependant, selon Nicole chardaire, spécialiste en littérature, l'« essentiel du roman de Kawabata est encore ailleurs. Dans l'évocation sans cesse renouvelée de la nature, des arbres, des fleurs, des parfums, des couleurs... Kawabata exprime avec Kyōto le plus délicat des hommages à la beauté, à l'élégance, à la délicatesse, à l'harmonie »[4].
Adaptations
Cinéma
Le roman de Kawabata a été adapté au cinéma par trois réalisateurs japonais :
↑Yasunari Kawabata (trad. Philippe Pons), Kyōto [« 古都 »], Paris, Albin Michel, (1re éd. 1962), 255 p. (OCLC420432140).
↑(en) John Dougill (préf. Donald Richie), Kyoto : a cultural and literary history [« Kyōto : une histoire culturelle et littéraire »], Oxford, Andrews UK Limited, coll. « Cities of the imagination. », (1re éd. 2005), 300 p. (ISBN978-1-909930-28-5, lire en ligne), p. 269.