Née en 1971, Keum Suk Gendry-Kim quitte la Corée du Sud en 1994[1]. Elle étudie la peinture à l'Université de Sejong[Quand ?] et à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg[Quand ?][2]. Installée à Paris, elle collabore avec plusieurs maisons d'édition pour des traductions depuis le coréen à partir de 2006[3]. Elle réalise également des œuvres jeunesse inédites en France[1]. Après avoir vécu plusieurs années en France, elle retourne quelque temps dans son pays natal en 2011 et elle s'y réinstalle par la suite[1]. En termes d'influences, l'autrice cite le shōjo manga, le Bandit généreux de Lee Doo-ho et les bandes dessinées de Lee Hee-jae[1].
En 2012 elle livre sa première bande dessinée, Le chant de mon père, un récit autobiographique sur l'exode rural de sa famille dans les années 1970, aux Éditions Sarbacane[3],[1]. En 2015, elle livre Jiseul, qui porte sur le soulèvement de Jeju en 1948, d'après l'œuvre d'O Muel[4]. En 2017, elle participe au festival du Printemps coréen à Nantes[5]. En 2018, chez Delcourt, elle signe Les mauvaises herbes : d'après le témoignage d'une esclave sexuelle de l'armée japonaise, qui raconte l'histoire de Lee Oksun, une « femme de réconfort » — esclave sexuelle de l'armée impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale[6] ; la dessinatrice souhaite y présenter le point de vue des femmes à partir d'une entrevue avec une victime[1]. Ce volume de 500 pages a pris trois ans de travail[1] et fait l'objet d'un accueil public et critique favorable[7]. En 2020, elle publie trois ouvrages[7] : L'Arbre nu (Les Arènes)[8], Alexandra Kim, la Sibérienne et Jon (Delcourt). Jon est un enfant porteur d'autisme dont les parents se battent contre les préjugés sociaux et qui devient « un petit prodige de la musique »[9].
Les mauvaises herbes : d'après le témoignage d'une esclave sexuelle de l'armée japonaise, Delcourt, coll. « Encrages », 2018 (ISBN978-2-413-00378-6)
Alexandra Kim la Sibérienne : la première révolutionnaire bolchévique coréenne qui rêvait d'un monde égalitaire, d'après le roman de Jung Cheol-Hoon, traduction avec Loïc Gendry, Éditions Cambourakis, 2020 (ISBN978-2-36624-513-4)
De case en case : portraits de 15 bédéistes sud-coréens[13], avec Loïc Gendry & Keum Suk Gendry-Kim ; postface de Frédéric Ojardias, Atelier des cahiers, Collection Essais, 2015 (ISBN979-10-91555-13-5)
Manger cent façons (illustration), sous la direction de Benjamin Joinau et Simon Kim, Atelier des cahiers, 2016 (ISBN979-10-91555-23-4)
Prix et distinctions
2019 : mention spéciale au prix « Bulles d'Humanité » (journal L'Humanité) pour Mauvaises Herbes[14] ;
2020 :
Prix HarveyBest International Book pour Grass (Mauvaises herbes)[15] ;
Cartoonist studio prize Best Print Comic pour Grass[16].