La bande dessinée jeunesse ou bande dessinée pour enfants s'adresse à un lectorat jeune, en général âgé de moins de dix ou douze ans.
Histoire
Dans l'histoire de la bande dessinée, les premières œuvres s'adressent à un lectorat plutôt adulte, adoptant l'angle de la satire sociale et politique[1].
Lorsque Christophe, avec La Famille Fenouillard paru en 1889 dans Le Petit Français illustré, suivi des Facéties du sapeur Camember et du Savant Cosinus rencontre un immense succès, la presse pour enfants s'empare de la bande dessinée (devenant des « illustrés ») au tournant du XXe siècle[1]. C'est à partir de cette profonde mutation que le public assimile, pendant longtemps, la bande dessinée avec la littérature enfantine[1]. En 1908 commence à paraître, en Italie, le Corriere dei Piccoli tandis qu'aux États-Unis les funnies d'humour et de satire figurent, eux, dans la presse généraliste. Dans ce pays, la bande dessinée connaît des changements narratifs majeurs qui se concrétisent par l'exploration de nombreux genres et des audaces esthétiques et narratives[1]. Dans les années 1930, l'influence américaine atteint l'Europe, d'abord à travers Le Journal de Mickey, puis fait école. Néanmoins, le lectorat n'a pas toujours conscience que les œuvres américaines, destinées à un lectorat adolescent ou adulte, sont largement retouchées ou censurées avant leur parution en Europe[1].
Cette prospérité dure jusqu'aux années 1980-1990, qui montrent un déclin commercial de ce genre tandis que les périodiques de bande dessinée connaissent une érosion[2] ; néanmoins Spirou en 2002 est diffusé à 120 000 exemplaires[2].
Certaines œuvres plus modernes abordent des sujets sensibles : divorce, racisme, exclusion… qui ne figuraient pas, jusque-là, dans la bande dessinée jeunesse[2]. Divers éditeurs investissent le marché avec des collections adressées au jeune lectorat[2].
Prix littéraires
À partir de 1981, le festival international de la bande dessinée d'Angoulême réserve une catégorie aux œuvres destinées à la jeunesse : le Prix Jeunesse du festival d'Angoulême. D'abord appelé « Alfred enfant », il connaît ensuite plusieurs déclinaisons (Alph-Art jeunesse 7-8 ans, 8-12 ans...). En 2019, il est annoncé la création d'un « Fauve Jeunes adultes », pour le lectorat de 13 ans et plus, qui s'ajoute au fauve jeunesse (8-12 ans) et au « Prix des Écoles, des Collèges et des Lycées »[3].
(en) Lucia Cedeira Serantes, « Youth Culture in Comics », dans M. Keith Booker (dir.), Encyclopedia of Comic Books and Graphic Novels, Santa Barbara, Grenwood, , xxii-xix-763 (ISBN9780313357466, lire en ligne), p. 716-724.