Devenu très proche de Ben Ali, natif de la même ville que lui, il l'aide dans son ascension politique, devenant l'un des instigateurs de sa prise de pouvoir le [1]. Kamel Eltaïef est ensuite considéré comme l'homme fort du régime, même s'il n'occupe aucune fonction officielle[1]. À l'été 1992, il est cependant éloigné du sérail : il l'attribue à son soutien à la Ligue tunisienne des droits de l'homme alors qu'une autre version l'attribue à l'influence de la nouvelle épouse du président, Leïla[1]. Qualifiant le régime de mafieux dans Le Monde du [2], il est arrêté le puis condamné le à un an de prison[1].
Kamel Eltaïef est recontacté par Ben Ali pour lui demander des conseils le , quatre jours avant sa fuite durant la révolution[1]. En mai de la même année, le public apprend, dans une interview publiée sur Facebook, que l'ancien ministre de l'IntérieurFarhat Rajhi accuse Kamel Eltaïef d'être le chef d'un gouvernement de l'ombre[3],[1]. Par la suite, des SMS qui lui auraient été destinés sont interceptés par un avocat, Me Cherif Jebali, qui l'accuse d'avoir été l'instigateur de plusieurs soulèvements populaires en 2012[1]. Un an après le dépôt d'une plainte, une enquête est ouverte pour complot contre la sûreté de l'État[1]. Dans le même temps, des fuites dans la presse montrent qu'il entretient des contacts avec des cadres du ministère de l'Intérieur et plus largement toute la classe politique[1]. Eltaïef est interdit de quitter le territoire le [4], alors qu'il dénonce les motivations politiques de ces accusateurs[1]. La justice classe définitivement l'affaire le [5].
Le , Kamel Eltaïef est arrêté par la police pour des présomptions de « complot contre la sûreté de l'État et entente pour renverser le régime en place » selon Ghazi Chaouachi[6].
↑Frida Dahmani, « Kamel Eltaief, Béchir Akremi… Ce que l'on sait de la vague d'arrestations de ce week-end à Tunis », Jeune Afrique, (ISSN1950-1285, lire en ligne, consulté le ).