Il vécut quai Saint-Michel à Paris et, à la suite de l'obtention du grand prix de Rome de gravure, effectua plusieurs séjours dans la capitale italienne.
Biographie
Joseph Soumy naît au Puy-en-Velay dans une maison dont son père, voyageur de commerce pour une librairie de Lyon, est fréquemment éloigné et où sa mère, « fort instruite et qui avait été maîtresse de pension »[1], l'éduque dans un climat décrit par Philippe Burty comme œdipien, « avec cette passion inquiète et égoïste des femmes dont l'époux est forcé, par sa profession, de quitter souvent le logis. Plus tard, elle s'installera près de lui à Paris et, lorsque Soumy la perdra, pendant son séjour à Rome, il se sentira en proie à l'isolement le plus cruel qui se puisse imaginer »[1].
À son retour à Paris où il s'adonne à la gravure, le Dictionnaire Bénézit l'évoque menant « une vie peu régulière »[6]. Philippe Auquier et Jean-Baptiste Astier restituent plus précisément que, revenu à Paris en 1857, Joseph Soumy s'y marie et se trouve veuf quelques semaines plus tard seulement[7]. Gérald Schurr observe qu'« il envoie au Salon de Paris, en 1859 et en 1861, des paysages d'Italie précis et poétiques, largement composés, des portraits graves au tracé énergique et souple, tel celui de Carpeaux »[8], où l'on voit aussi cependant son dessin d'après Michel-Ange, La Création de l'Homme, élogieusement remarqué[9]. Écrasé de travail et souffrant moralement, il vient se reposer à Marseille chez son frère où il rencontre Isidorine Michel, qu'il épouse en 1861[7]. De ce mariage naîtra une fille[10].
Arrivé à cet âge de trente ans, Joseph Soumy souffre d'une irido-choroïdite glaucomeuse[11]. Si le il est le témoin de mariage de son ami Antoine Vollon[12] — Au premier Salon des refusés, en mai 1863, Antoine Vollon accrochera un Portrait de Joseph Soumy —, s'il fait partie, dès sa création en 1862, de la Société des aquafortistes[13], il entre en en maison de santé à Saint-Genis-Laval, où, désespéré par l'imminente cécité dont il est persuadé, « au milieu d'un accès de délire et d'amertume »[14], il se jette par la fenêtre le suivant[8].
Société des aquafortistes (introduction d’Eugène Montrosier), Eaux-fortes modernes originales et inédites, 5e volume, Paris, Cadart et Luquet éditeurs, 1866, 60 eaux-fortes originales dont Mendiant romain par Joseph Soumy[15].
Société des amis des arts de Lyon, Portraits d'artistes lyonnais gravés par les lauréats des concours de la Société, Imprimerie Louis Perrin et Mariset, 1872, quatre gravures dont Portrait de Philippe de la Salle gravé sur cuivre par Joseph Soumy d'après Jean-Jacques de Boissieu.
« Soumy aurait eu sur l'école moderne de gravure une influence assurée. Il savait son métier aussi habilement que les plus habiles. Il avait de plus que ces habiles une intuition nette et décisive de la philosophie de l'art. Il reportait tout à l'expression de la poésie intime et de l'harmonie générale. Il ne s'astreignait à aucune pratique de convention ou de tradition pour exprimer les chairs, les vêtements, les cheveux, les substances résistantes ou souples. Il étudiait avec son burin, comme il le faisait avec son pinceau ou avec son crayon, imitant en cela les maîtres du XVIIe siècle français, la plus noble des écoles de gravure. » - Philippe Burty[1]
↑Frick Collection, La correspondance Vollon. Ce fonds d'archives conserve une lettre d'Antoine Vollon stipulant qu'une de ses toiles est à remettre en cadeau à la fille de Joseph Soumy pour le mariage de celle-ci.
↑Philippe Lanthony, Les yeux des peintres, Éditions l'Âhe d'Homme, 1999.
(en) Arthur M. Hind, A history of engraving and etching from the 15th century to the year 1914, New York, Dover Publications, 1963.
Janine Bailly-Herzberg, L'eau-forte de peintre au XIXe siècle. L'histoire de la société des aquafortistes et catalogue des eaux-fortes publiées, Paris, Éditions Léonce Laget, 1972.
Philippe Lanthony, Les yeux des peintres, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, 1999.
Olivier Bonfait, Maestà di Roma : da Napoleone all'unità d'Italia. D'Ingres à Degas : les artistes français à Rome, Milan, Éditions Electa, 2003.
Alain Bonnet, Véronique Goarin, Hélène Jagot et Emmanuel Schwartz, « Académie de France à Rome », in Devenir peintre au XIXe siècle, Lyon, Éditions Fage, 2007.
Annie et Gabriel Verger (préface d'Éric de Chassey), Dictionnaire biographique des pensionnaires de l'Académie de France à Rome, 1666-1968, Dijon, Éditions Échelle de Jacob, 2011.
Paul Vitry, L'art de notre temps. Carpeaux, Forgotten Books, 2016.