«Musulman de naissance et Parisien par accident », ainsi qu’il se définissait lui-même bien qu’Égyptien et catholique, Mardrus fut un grand voyageur, parcourant les mers à la recherche des légendes de son Orient natal. Aimant les fleurs, les pierres précieuses, les tables fastueuses, les tissus chamarrés et la photographie, il fut de ceux qui insufflèrent au monde parisien un engouement pour l'orientalisme, tout comme son ami Paul Poiret avec qui il créa la « Mille et Deuxième Nuit »[Note 1].
D'origine arménienne, Joseph-Charles Mardrus naquit le au Caire. Il fit ses études au Liban avant de s'installer à Paris.
Avant la Première Guerre mondiale, il connut une période de voyages, il fut médecin sanitaire auprès du ministère de l'Intérieur et chargé de mission au Maroc et en Orient, médecin aux Messageries maritimes, puis il sillonna l’Orient avec la poétesse Lucie Delarue-Mardrus[Note 2] qu'il avait épousée en premières noces le à Paris. Cette union sera dissoute le à Paris.
À partir de 1915, il voyagea moins, mais eut une vie tout aussi riche aux côtés de Gabrielle Clémence Bralant (1897-1997), rebaptisée Cobrette, qu'il avait épousée en secondes noces le à Paris VIIe.
Son œuvre
Encouragé par Stéphane Mallarmé, il traduisit, de 1898 à 1904, une nouvelle version des contes des Mille et Une Nuits, en seize volumes et 116 contes, dans une perspective plus érotique, au texte non expurgé, faisant ressortir les transgressions et les ellipses amoureuses se nichant dans le texte initial d'Antoine Galland. Il se servit d’un ensemble varié de textes (l’édition de Boulaq, la traduction de Scott, le recueil d’Artin Pacha et de Spitta bey), et même des histoires hindoustani, tout en prétendant, invraisemblablement[1], disposer d’un manuscrit inédit.
« traduction littérale et complète du texte arabe par le Dr J.-C. Mardrus, illustrations de Léon Carré, décorations et ornements de Mohammed Racim », éd. Henri Piazza, 1926-1932, 12 volumes
Les Mille et une nuits et les enchantements du docteur Mardrus, à l'occasion de l'exposition « Les saveurs de l’Orient 2004-2005 » au musée du Montparnasse, coédition musée du Montparnasse/éditions Norma[4]