Il est titulaire d'une licence d'économie de l'université autonome de Barcelone (UAB) et d'un troisième cycle en analyse économique. Il exerce brièvement comme professeur assistant à la faculté de sciences économiques de l'UAB[3].
Jordi Baiget poursuit une carrière de conseiller économique auprès de Convergència. En 1990, il rejoint le service des études, comme conseiller du groupe parlementaire de Convergence et Union (CiU) sur les questions économiques, sectorielles et sociales[3].
Entre et , il est secrétaire du groupe parlementaire de CiU aux Cortes Generales d'Espagne[3].
Entre et , il est coordinateur technique des groupes parlementaires de CiU au Parlement de Catalogne et aux Cortes Generales d'Espagne[3]. Pendant ces années où CiU est dans l'opposition, il dirige le cabinet des études de Convergència, pour suivre l'action du gouvernement tripartite[2].
Au 15e congrès de Convergència en 2008, il est désigné membre du comité exécutif national[1].
En , Jordi Baiget est nommé conseiller à l'entreprise et à la connaissance dans le gouvernement de Carles Puigdemont. Il succède au conseiller à l'entreprise Felip Puig(ca), mais contrairement à celui-ci, son département ministériel n'inclut pas le domaine de l'emploi, qui est confié à la conseillère au bien-être social, au travail et aux familles, Dolors Bassa[7]. En revanche, le nouveau périmètre inclut le domaine de la connaissance, qui était avant rattachée au département de l'économie. Pour ce secteur, qui recouvre notamment les questions universitaires, il succède au conseiller à l'économie et à la connaissance Andreu Mas-Colell, et exprime sa volonté de privilégier la continuité avec les projets de son prédécesseur[10].
En , il présente son programme ministériel au Parlement de Catalogne, qui comprend : l'adoption de trois lois, sur le commerce, sur les chambres de commerce, et sur les inspections techniques de véhicules ; la réforme de l'entreprise publique Avançsa, qui doit être dotée de 50 millions d'euros d'aides aux entreprises et 25 millions d'euros pour la modernisation de l'industrie ; la lutte contre la vente à la sauvette, en lien avec les municipalités ; la création d'une Agència d’Energia de Catalunya ; la mise en place d'un Observatoire du tourisme ; et la poursuite des politiques de lutte contre la précarité énergétique[11].
Le projet de loi sur le commerce est adopté en par le conseil exécutif. Il est proposé dans un contexte de tension avec l'État espagnol, dont le gouvernement entend forcer les communautés autonomes à libéraliser les horaires commerciaux sous contrainte financière, et dont le Tribunal constitutionnel a partiellement annulé la loi catalane sur les horaires commerciaux de 2012. Le projet prévoit notamment d'augmenter la durée maximale d'ouverture des commerces de 72 à 75 heures hebdomadaires, de libéraliser les périodes de soldes, de restreindre la qualification de municipalité touristique, de réglementer les espaces de dégustation dans les commerces d'alimentation, et d'interdire la vente non sollicitée à domicile ou par téléphone[12],[13].
Le projet de loi sur les chambres de commerce, annoncé en , vise à simplifier l'organisation consulaire en rendant le processus électoral plus transparent, en créant une chambre de Catalogne pour coordonner les treize chambres territoriales, et en facilitant leur regroupement[14]. Il est d'abord très critiqué par les acteurs concernés, ce qui conduit le ministère à le modifier substantiellement dans les mois qui suivent. L'élaboration du texte se prolonge jusqu'à l'été 2017, ce qui rend un vote improbable avant la fin du mandat[15]. Pour pallier ce délai, le gouvernement prend un décret-loi en qui permet la tenue des élections des organes dirigeants des chambres de commerce, qui avait été ajournée depuis 2014 dans l'attente de la nouvelle législation[16].
Jordi Baiget est un conseiller discret dans ses apparitions publiques, dont l'action s'inscrit dans la continuité de celle de son prédécesseur, Felip Puig. Sa réalisation principale est la conduite du Pacte national pour l'industrie (PNI), une large concertation entre l'administration, les syndicats et les organisations patronales sur la politique industrielle, dont la présentation publique a lieu peu après son départ[17]. Parmi les autres projets mis en œuvre sous sa responsabilité, figurent notamment la stratégie gouvernementale globale pour réguler l'économie collaborative[18], l'élaboration d'un pacte national pour la transition énergétique, qui vise à porter à 100 % la part des énergies renouvelables dans la production électrique en 2050 et à favoriser la production décentralisée d'électricité[19], et la création de six nouveaux bureaux de représentation pour le commerce et les investissements à l'étranger[20].
Le , il met en doute la tenue du référendum sur l'indépendance de la Catalogne prévu le 1er octobre, dans une interview au quotidien El Punt Avui, auquel il déclare que « nous ne pourrons probablement pas faire le référendum », évoquant le pouvoir de l'État espagnol pour l'empêcher, et l'hypothèse de le remplacer par une consultation informelle similaire à celle du . Il est destitué le soir même par le président Carles Puigdemont, et remplacé par le conseiller à la culture, Santi Vila. Il s'agit de la première crise interne au gouvernement en un an et demi. Les déclarations polémiques de Jordi Baiget mettent au jour les tensions au sein du gouvernement, entre ministres de différentes tendances politiques, et surtout entre les ministères actifs dans la préparation du référendum et ceux auxquels s'impose la solidarité gouvernementale[21].