Après l'élection présidentielle de 1972, lors de laquelle Richard Nixon est réélu, Jill Ruckelshaus devient assistante de la conseillère du président Anne Armstrong et directrice du Bureau des programmes féminins de la Maison-Blanche. Elle démissionne en 1974[1].
Elle assiste à la Conférence nationale des femmes de 1977(en), qui se tient à Houston (Texas), en tant qu'ancienne présidente de la commission à l'origine de l'évènement[19]. Bien que faisant partie du comité d'organisation de la conférence pour l'État de Washington, et initialement candidate au poste de déléguée de l'État pour cette conférence nationale, elle renonce avant le début du vote[20],[21]. Lors de la conférence, où elle s'investit dans la cérémonie d'ouverture[22],[23], elle est photographiée par Diana Mara Henry[24],[25].
En 1980, elle est nommée membre de la Commission des droits civils des États-Unis par le président Jimmy Carter[6], se distinguant par son appartenance au Parti républicain alors que le chef de l'État est démocrate[27]. En 1982, le président Ronald Reagan cherche à la remplacer mais son candidat n'est pas retenu par le Congrès[28]. Aux côtés de la majorité des femmes membres de la commission, elle critique les positions du nouveau président sur les questions féminines et en lien avec les minorités[29],[30],[31].
Elle quitte ses fonctions en 1983[5]. Dans une interview donnée en 2005, elle affirme que son remplacement est dû à ses opinions politiques modérées[32],[33]. En effet, dans une note interne de la Maison-Blanche, elle est qualifiée d'« épine » par l'administration Reagan, compte tenu du soutien qu'elle possède au Congrès et de sa position critique à l'égard des politiques de l'administration. Par la suite, un accord est négocié pour réformer le processus de nomination dans la Commission des droits civils[34] : auparavant, ses membres devaient être proposés par le président puis approuvés par le Congrès ; désormais, il s'agit de quatre personnalités nommées par le président et de quatre par le Congrès[35]. Alors que Jill Ruckelshaus était pressentie pour être nommée parmi le quota du Congrès, son nom n'est finalement pas proposé, tout comme celui de sa collègue républicaine Mary Louise Smith[36],[37],[38].
Moins d'un mois après le remplacement de Jill Ruckelshaus et de l'installation des nouveaux membres de la commission, les positions de l'organisme évoluent, notamment au sujet de la « discrimination positive »[39], s'alignant désormais davantage sur celles de l'administration Reagan[40].
Dernier combat pour l'adoption de l'ERA
Elle participe à la convention nationale républicaine de 1980(en) à Détroit (Michigan), dirigeant une marche qui rassemble 4 500 partisans de l'Equal Rights Amendment (ERA), afin que le Parti républicain réaffirme son soutien à cet amendement[41]. Bien que cet objectif n'a pas été atteint, l'ERA n'ayant ainsi pas été adopté, Jill Ruckelshaus réussit, avec d'autres femmes membres d'un groupe de féministes républicaines, à obtenir du candidat Ronald Reagan qu'il nomme une femme à la Cour suprême des États-Unis s'il est élu[42]. En 1981, nommée par le nouveau président, Sandra Day O'Connor devient la première femme membre de la plus haute instance judiciaire du pays.
Dans la culture populaire
Interprétée par Elizabeth Banks, Jill Ruckelshaus est l'un des personnages principaux de la mini-série Mrs. America[43]. Son rôle s'ancre dans une période de transition, où le Parti républicain, initialement plutôt favorable à l'ERA, rejoint des positions plus conservatrices, en partie influencé par le lobbying de la militante Phyllis Schlafly et de groupes chrétiens évangéliques[44]. Le sixième épisode de la série lui est consacré.
↑Dixie Lee Cody, The Influence of Women's Issues in the 1972 Presidential Campaign, University of Kansas, (lire en ligne).
↑ a et bShelah Gilbert Leader et Patricia Rusch Hyatt, American Women on the Move: The Inside Story of the National Women's Conference, 1977, Lexington Books, , 2–, xix-, xx (ISBN978-1-4985-3600-4, lire en ligne).
↑Media Report to Women, Communication Research Associates, Incorporated, (lire en ligne).
↑Robin West, « Memorandum for Sheila Widenfeld », Ford Library Museum Records, (lire en ligne).
↑« Folder 7/1/76 - National Commission on the Observance of International Women's Year ». Collection : Sheila Weidenfeld Files; Boîte : Box 10. Gerald R Ford Presidential Library..
↑Robert Pear, « Civil Rights Advocates Applaud Senate Action », New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Leadership Conference on Civil Rights Education Fund Restoring the Conscience of a Nation: A Report on the U.S. Commission on Civil Rights (rapport), (lire en ligne, consulté le ).
↑Adam Clymer, « If Anything, Gender Gap is Becoming Even Wider », New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑Robert Pear, « 2 Appointees Fill U.S. Rights Panel », New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑Mary Frances Berry, And Justice for All: The United States Commission on Civil Rights and the Continuing Struggle for Freedom in America, New York, Knopf, .