Comme de nombreuses villes tchèques, Jičín fut probablement une fondation des rois de Bohême à la fin du XIIe siècle sur base d'un village préexistant (au lieu-dit Staré Misto, i.e. ancien lieu). La première mention écrite de la ville date de 1293 et figure dans un document de l'épouse du roi Venceslas II, Judith de Habsbourg (Guta en allemand, Jitka en tchèque), dont la ville aurait pris le nom (ville de Jitka, Jitčino město en tchèque). Comme la plupart des villes créées ou réorganisées à cette époque, Jičín est construite sur un plan en damier s'organisant autour d'une vaste place centrale rectangulaire ; elle est dotée de deux églises Saint-Jacques le Majeur et Saint-Ignace et d'un château. Elle est protégée par des fossés et des remparts d'abord en bois, reconstruits plus tard en pierre, et alors percés de trois portes.
D'abord propriété de la couronne, la ville passe au XIe siècle entre les mains de la famille Vartenberk, puis au XVIe siècle dans celle des Trčka de Lapa. La ville toujours majoritairement construite en bois est dévastée par un incendie en 1572 et reconstruite en maçonnerie, la plupart des maisons étant décorées de sgraffites selon le style Renaissance tardive prévalant en Bohême. Une résidence est édifiée à cette occasion pour les Trčka au sud de la Grand'Place.
La ville connaît sa plus forte expansion avec la guerre de Trente Ans, quand elle devient propriété d'Albrecht von Wallenstein, qui en fait la capitale de son duché de Friedland. L'assassinat de ce dernier en 1634 interrompt les travaux de reconstruction et d'agrandissement de la ville, qui va désormais perdre son importance. Elle connaît cependant une certaine prospérité au XVIIIe siècle sous la seigneurie des Trauttmansdorff qui la dotent de monuments, de statues et fontaines baroques et néoclassiques.
Aux portes de la ville l'armée austro-hongroise subit une humiliante défaite durant la guerre avec la Prusse (1866).
Recensements (*) ou estimations de la population[7] :
Évolution démographique
1869*
1880*
1890*
1900*
1910*
1921*
1930*
7 944
9 611
9 935
11 328
11 899
12 101
12 664
Évolution démographique, suite (1)
1950*
1961*
1970*
1980*
1991*
2001*
2011*
12 615
13 176
13 414
16 182
16 803
16 489
16 795
Évolution démographique, suite (2)
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
16 282
16 367
16 394
16 448
16 480
16 577
16 717
Évolution démographique, suite (3)
2021*
2022
2023
2024
-
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-
15 904
15 871
16 210
16 230
-
-
-
Administration
La commune se compose de 14 sections :
Dvorce
Holínské
Předměstí
Moravčice
Nové Město
Popovice
Pražské
Předměstí
Robousy
Sedličky
Soudná
Staré Město
Valdické
Předměstí
Patrimoine
Le centre historique de Jičín, bien préservé et construit autour d'une place quadrangulaire, a été désigné secteur sauvegardé, littéralement « réserve patrimoniale urbaine » (městská památková rezervace).
Jičín : place Wallenstein.
Place Wallenstein au printemps.
La Grand' place ou place Wallenstein (Hlavní nebo Valdštejnovo námĕstí) rectangulaire de près de 150 m de long a conservé sur ses quatre côtés la totalité de ses arcades, y compris au rez-de-chaussée du palais Wallenstein qui occupe le côté est. La plupart des maisons sont d'époque baroque avec parfois un second étage ajouté au XIXe siècle. Trois monuments décorent la place : la colonne mariale de 1702, la fontaine de la couronne, dans un kiosque de pierre de 1834 et la fontaine d'Amphitrite de 1836 dont la statue est de Jan Sucharda.
Le château (Zámek) ou palais Wallenstein est un grand bâtiment rectangulaire de deux étages, fondé autour de 1500 par Mikuláš Trčka de Lipa. Il a été reconstruit après 1624 pour Albrecht von Wallenstein. C'est un bâtiment presque carré avec trois cours, dont certaines avec des arcades. La façade principale avec son oriel d'angle possède les mêmes arcades que les maisons de ville voisines. L'aspect actuel de la façade avec deux contreforts pignons triangulaires est probablement de 1775.
L'église baroque de Saint-Jacques le Majeur aurait dû servir de cathédrale à l'évêché, que Wallenstein voulait créer à Jičin. C'est un remarquable bâtiment à plan centré construit entre 1627-1634 par des artistes italiens, peut-être selon les plans et sous la direction de Andrea Spezza et Niccola Sebregondi. Il s'agit d'un plan régulier en forme de croix grecque avec un chœur semi-circulaire au sud. La croisée est dotée d'une fresque en trompe-l'œil. La façade principale a été achevée en style néoclassique dans les années 1865-1867.
L'église paroissiale Saint-Ignace sur la place de la Liberté (près du coin sud-ouest de la place Wallenstein), a été fondée au début du XIVe siècle. Elle a été reconstruite au XVe siècle sur un plan à trois nefs qui ont été voûtées en style Renaissance après un incendie en 1597 avec six colonnes toscanes. Le chœur est gothique avec des contreforts extérieurs et une voûte en étoile.
L'ancienne synagogue (1840) est situé rue Na příkopě (sur les fossés) au nord-est de la place Wallenstein.
La citerne (Vodarná) est un château d'eau carré de 1631 situé sur l'étang Kniže, utilisé plus tard comme transformateur.
Dans la rue Koněvova dans le nord-ouest de la ville s'élève la villa Dora Nemcova, conçue par l'architecte Dušan Jurkovič à partir de 1910.
L'allée Wallenstein longue de 1,7 km.
Villa Libosad dans le parc du même nom.
L'avenue des Tilleuls (Lipová alej), longue de 1,7 km et située dans le nord-est de la ville, a été tracée sur ordre d'Albrecht von Wallenstein ; elle mène à la loggia Wallenstein construite par Andrea Spezza en 1629 (mais très remaniée au XIXe siècle) et au parc Libosad.
↑Wilhelm Klein, Die postalischen Abstempelungen und andere Entwertungsarten auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890, Vienne, Briefmarken-Kolbe, 1967.
↑Český statistický úřad, Historický lexikon obcí České republiky 1869–2005, vol. I, Prague, Český statistický úřad, 2006, pp. 84-85 ; de 1869 à 1910, les recensements organisés par l'Empire d'Autriche-Hongrie sont officiellement datés du 31 décembre de l'année indiquée. — À partir de 2014, population des communes de la Tchéquie au 1er janvier, sur le site de l'Office tchèque de statistique (Český statistický úřad). — Recensements du 26 mars 2011 et 26 mars 2021.
↑Selon viamichelin.fr. Distances suivant l'itinéraire le plus court.