Éloi Ouvrard écrit dans ses mémoires (1929) que Jeanne Bloch, à dix-huit ans, vers 1877, lui donne la réplique au Concert du XIXe siècle, dans « une petite pièce qu'il fallait changer tous les samedis » pour « cinq saisons d'hiver »[5]. Par la suite, au plus tôt début 1879[6], ils interprètent en duo Ces Veinards de Bidards[7]. Elle fait ses véritables débuts à L'Européen[8] vers 1880[3].
Elle reprend en , comme le font de nombreux interprètes (dont Polaire), Ta-ra-ra-Boum-di-hé, succès de la revue éponyme, adapté de l'anglais Ta-ra-ra Boom-de-ay(en)[10].
Engoncée dans un costume militaire, elle interprète les « colonels Ramollot »[11], les « colonels Scrogneugneu » [12], et des chansons d'Aristide Bruant[3]. Vers 1894-1897 elle est à l'affiche du Parisiana[13]. Elle aussi été à La Cigale[14]. C'est une des vedettes attitrées de la Scala vers 1905 ; elle revient ensuite à l'Européen pour y interpréter des pièces réalistes[3].
Chanteuse comique, elle s'essaye au genre « gommeuse » en fin de carrière[15].
Elle incarne également au cinéma le personnage de Tartinette dans six courts-métrages tournés entre janvier et .
Morte célibataire à l'âge de 57 ans, elle a été inhumée aux côtés de ses parents au cimetière du Montparnasse (30e division) où sa tombe est toujours visible.
Ses sœurs Fanny Bloch dite Blockette (1863-1956), Sarah Bloch[16] dite Sahari (1864-1938)[17] et Rachel Bloch dite Doralys (1873-1934)[18] furent également chanteuses et actrices. Elle avait aussi un frère[19] chanteur-imitateur connu sous le nom de Stiv-Hall[20]. Tous les cinq ont fait partie, à un moment ou à un autre de leur carrière, de la troupe de la Scala.
Carrière au théâtre
1881 : Cherchez le Kroumir !, revue en deux actes de Victor Meusy[21] et Julien Sermet[22], musique de Jacques Roques, à la Scala ()
1882 : Les Fiançailles de Malpioncet, folie carnavalesque en un acte de Julien Sermet, musique de Jacques Roques, à la Scala ()
1893 : Lysistata[31], revue en deux actes et cinq tableaux de Battaille-Henri[32] et Julien Sermet, musique d'Alfred Patusset, à la Scala () puis au Ba-Ta-Clan () : Lysistata
1894 : La Tante Lochard, comédie-vaudeville en un acte de Gardel-Hervé[33], à la Scala () : la tante Lochard
1895 : La Vraie Ghismonda, « opérette hystérique » de Battaille-Henri et Saint-Maurice, à la Scala ()[34] : Ghismonda
1895 : Tananarive, ça y est !, revue en deux actes et quatre tableaux de Paul Burani, Arrachart et Gardel-Hervé, musique de Laurent Halet, au Parisiana () : Coquelin / Du Guesclin
1900 : T'y viens-t'y ?[42], revue en deux actes et quatre tableaux de Miguel Zamacoïs et Alexandre Petit-Mangin, à la Cigale ()
1901 : Voyons voir !, revue-féérie à grand spectacle en deux actes et quatre tableaux de Miguel Zamacoïs et Alexandre Petit-Mangin, musique de Paul Monteux-Brisac[43], à la Cigale () : Mme Popotte / le petit chaperon rouge / Lidia
1901 : Les Marraines du siècle, féérie à grand spectacle en deux actes et huit tableaux de Maurice Froyez et Henry de Gorsse, à la Cigale ()[44] : la fée Casse-Noisette
1902 : Froufrous et culottes rouges !, fantaisie-vaudeville en deux actes et cinq tableaux de Charles Clairville et Harry Blount, musique de Paul Monteux-Brisac, à la Cigale ()
1903 : La Plus Jolie Fille de Paris, fantaisie à grand spectacle en deux actes et sept tableaux d'Henry de Gorsse, musique de Paul Monteux-Brisac, à la Cigale ()
1903 : Qu'est-ce qu'on risque ?, revue à grand spectacle en deux actes et dix tableaux de Charles Clairville et Adrien Vély, à la Cigale ()
1904 : Y a du linge !, revue-féérie en deux actes et dix tableaux de Charles Clairville et Adrien Vély[45], à la Cigale ()
1912 : Un voyage de noces, vaudeville en trois actes de Jean Casan[60], au théâtre du Château-d'Eau () puis en tournée.
1913 : Les Vices de Paris, étude de mœurs en quatre actes d'André Mauprey, d'après un scénario de Jean Lhéry, au théâtre des Folies-Dramatiques ()[61] : Miss Panflutt
1913 : Les Passionnés, pièce réaliste en quatre actes de Jean Lhéry, au théâtre des Folies-Dramatiques ()[62]
1914 : La Revue réaliste, revue en cinq actes et vingt-deux chapitres de Jean Lhéry, au théâtre des Folies-Dramatiques ()[63]
Carrière au cinéma
1913 : Le Masque fatal (réalisateur anonyme), drame en trois parties
1914 : Tartinette sur le trône (réalisateur anonyme) : Tartinette
1914 : Badigeon demande la main de Tartinette (réalisateur anonyme) : Tartinette
1914 : Tartinette rêve aux exploits de Badigeon (réalisateur anonyme) : Tartinette
1914 : Le Ménage Badigeon-Tartinette (réalisateur anonyme) : Tartinette
Martin Pénet (réunies par) et Claire Gausse (coll.), Mémoire de la chanson : 1100 chansons du Moyen-Age à 1919, Paris, Omnibus, (réimpr. 2eéd. 2001) (ISBN2-258-05062-6)
Éloi Ouvrard , Elle est Toute Nue! La Vérité sur la vie des coulisses, Paris, Seuil, .
Jacques-Charles, Le Caf'Conc', Paris, Flammarion, .
↑Acte de décès n° 3294 (vue 13/21). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 18e arrondissement, registre des décès de 1916. L'acte précise qu'elle était célibataire.
↑Susmann Bloch, fils de colporteur, était originaire de Grussenheim en Alsace (1828-1882). Son épouse, Flore Half, était originaire d'Haguenau (1830-1914). Ils s'étaient mariés à Paris en mars 1852.
↑Ces Veinards de Bidards, paroles et musique d'Émile Mathieu, est créée fin 1878 au Grand Concert Parisien par Valentine Demay. Le Musée de la conversation, Paris, 1897, p. 47-48.
↑Courrier de la semaine.Le Monde artiste, 16 avril 1896, p. 188, lire en ligne sur Gallica. Lysistata était une parodie de Lysistrata, comédie en quatre actes de Maurice Donnay, créée au Grand-Théâtre en décembre 1892 avec Réjane dans le rôle-titre.
↑L'acteur, chansonnier et auteur dramatique Henri Battaille (mort en 1964) ne doit être confondu avec le poète et également auteur dramatique Henry Bataille (1872-1922). En raison de cette quasi-homonymie, Henri Battaille finira par prendre le pseudonyme de Battaille-Henri.
↑Emmanuel Ronger dit Gardel-Hervé (1847-1926) est le fils du compositeur Hervé.
↑François Perpignan (1864-1942), connu également sous le nom de Francis Darfons, est un compositeur de musique de scène et de musique de chambre. François Perpignan sur data.bnf.fr
↑Paul-Abraham Monteux dit Monteux-Brisac (Marseille 1862-Paris 1928), compositeur et chef d'orchestre. Il est le frère de l'acteur Henri Monteux (1874-1943) et du chef d'orchestre franco-américain Pierre Monteux (1875-1964).
↑Adrien Lévy dit Vély (1864-1935), journaliste, auteur dramatique et romancier.
↑Gabriel-Gaston-Louis Lemoine dit Fabrice Lémon (1864-1934) a mené parallèlement une carrière de haut fonctionnaire au ministère des Colonies et d'auteur dramatique. Il était officier de la Légion d'Honneur.
↑Marcus Baggers dit Marius Baggers (Amsterdam 1855- Paris 1939)[1] est un compositeur et chef d'orchestre français d'origine hollandaise. Son frère Joseph Baggers (Anvers 1858-Paris c. 1940), professeur de la classe de percussions au Conservatoire national de musique dont il fut le premier titulaire en 1914, fut également compositeur.
↑Alin-Eugène Monjardin, né à Marseille le 27 avril 1876, est un auteur dramatique, librettiste, romancier et poète français. Il est aussi l'auteur du scénario du film Barnabé réalisé par Alexandre Esway en 1938. On perd sa trace après 1940.
↑Charles Demestre dit Charles Martel (état-civil inconnu), journaliste, critique et auteur dramatique.
↑Léon Moine, dit Robert Valdor (état-civil inconnu), journaliste, critique et auteur dramatique.
↑Édouard Gustave Williams dit Wilned (1884-19..) auteur dramatique et librettiste.
↑Fernand Rouget dit Fernand Rouvray ou Fernand de Rouvray (Toulouse 1876-Paris 1948) mena parallèlement une carrière de haut fonctionnaire au ministère des Colonies et d'auteur dramatique, comme son collègue Gabriel Lemoine dit Fabrice Lémon.