Jean-Guillain ou Jean Ghislain Cardon, né à Mons le 18 janvier 1733 et baptisé en la paroisse Saint-Germain le lendemain, est le fils de Jean François Cardon, originaire de Douai, et de son épouse Jacqueline Françoise Plumez, originaire de Mons. Ses parents s'étaient mariés à Mons en 1728. Ils résidèrent dans cette ville dans un premier temps. Vers 1735, ses parents quittent Mons pour Bruxelles, où son père obtient la bourgeoisie en 1736.
Jean-Guillain est né dans une famille au tempérament artistique puisque son frère puîné est le graveur bruxelloisAntoine Cardon (Bruxelles 1739 - Bruxelles 1822) et qu'il aura également comme neveux le peintre et dessinateur Philippe Cardon (Bruxelles 1770 - Bruxelles 1816) et le graveur londonienAnthony Cardon (Bruxelles 1772 - Londres 1813).
Jean-Guillain Cardon a travaillé à partir de 1753 pendant un court laps de temps à Bruxelles, puis pendant un certain temps dans la région Champagne, avant de s'installer à Paris en 1761. Là, il a changé son nom et se faisait appeler comme son fils, Jean-Baptiste. À partir de 1764, il a appartenu à la chapelle royale de Versailles comme violon ordinaire et en 1772, il a été nommé maître de violon du comte de Provence, le futur roi Louis XVIII. Ayant perdu la vue, Cardon a été exempté de ses services à partir de 1782 avec une pension de 2 400 livres. Cardon a publié en 1786 un traité intitulé « Le rudiment de la musique, ou Principes de cet art à la portée de tout le monde, par questions et réponses ».
Plusieurs enfants sont nés de son mariage avec Marie-Anne Petit, dont certains ont été des musiciens. Le plus connu est Jean-Baptiste Cardon (1760-1803), devenu « premier maître de harpe » de la famille impériale à la cour de Saint-Pétersbourg où il a travaillé. Parmi les autres fils, on trouve le violoniste Louis-Stanislas Cardon (1761-1797) et Pierre-Hyacinthe Cardon (1769-), violoncelliste au Concert Spirituel et au Théâtre-Italien à Paris.
Œuvres
La majeure partie de ses œuvres a été publiée par La Chevadière à Paris, généralement sous le nom italianisé de Giovanni Battista Cardoni.
Six trios à grand orchestre (1768)
Six trios dont trois à grand orchestre, et trois à parties simples (1772)
Sei sonate a due violini e basso (1761)
6 sonates pour le violon (1768)
6 sonates pour le violon seul et basse (vers 1770)
Six nouveaux Duos pour le violon, d'un genre moderne (1770)
Marche du Huron et Marche des Janissaires avec des variations pour le violon
3 Sonates à violon seul avec la basse (1779)
Musique vocale
Les amusements de Melpomène (1768)
Recueil d'ariettes nouvelles avec accompagnements de violon, flûte, basson et basse (1770)
Recueil d'ariettes, chansons, brunettes avec accompagnements de guitarre (1773)