James Tobin était un économiste keynésien, c'est-à-dire, entre autres, favorable à l'intervention gouvernementale comme stabilisateur de la production, ayant pour but de favoriser le plein emploi et d'éviter les récessions. Il eut une passe d'armes avec Jacques Rueff en 1948 dans The Quarterly Journal of Economics à propos de l'article intitulé Les erreurs de la théorie générale de Lord Keynes que Rueff avait écrit l'année précédente. Toutefois, alors que Keynes pensait que la préférence pour la liquidité détermine les taux d'intérêt, James Tobin défendait l'idée contraire, selon laquelle le niveau des taux d'intérêt influait cette préférence pour la liquidité[2].
En 1956, il a participé au développement du modèle Baumol-Tobin qui décrit la demande de monnaie d'un ménage.
James Tobin accéda à la notoriété en proposant une taxation sur certains mouvements de capitaux (transactions de change). L'objectif de cette taxation était de réduire la spéculation à court terme sur les places financières, qu'il jugeait contre-productive. Il suggéra aussi que les revenus de cette taxe soient confiés au FMI[3].
L'idée de la taxe Tobin dite « du sable dans les engrenages » ou encore la « taxe Robin des Bois », est soutenue par de nombreuses personnalités, organisations du mouvement altermondialiste et associations, dont notamment ATTAC. Elle est dénoncée notamment par Robert Mundell. James Tobin déclara que s'il était toujours favorable à cette taxe, il était d'abord partisan du libre-échange et considérait le produit de la taxe comme secondaire et qu'il ne pouvait donc pas soutenir le mouvement altermondialiste[4].
(en) Autobiographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Prize Lecture — qui détaille ses apports)