En 1948, il fuit son pays qui tombe sous le joug d'un autre pouvoir totalitaire, le régime stalinien. Il arrive en France et s'installe à Paris.
Isac Chiva étudia à la Sorbonne et obtint une licence libre de sciences sociales. En 1951, il est recruté au CNRS. Il travaille alors au service du Musée des Arts et traditions populaires, il se spécialise en tant qu'ethnologue « ruraliste » en menant des enquêtes dans divers villages de France, notamment en collaboration avec l'Unesco. Il a également étudié le milieu rural aux Antilles françaises, à Haïti ainsi qu'en Suisse romande.
En 1960, Claude Lévi-Strauss élu au Collège de France lui demande d'être à ses côtés pour diriger le Laboratoire d'Anthropologie Sociale (LAS) qu'il met en place. Isac Chiva y crée la revue multidisciplinaire Études rurales et se voit aidé dans cette tâche par l'anthropologue Françoise Zonabend et l'historien Yves Lemoine. Dans les années 1960, il entre à l'École pratique des hautes études où Fernand Braudel lui demande d'organiser un colloque sur "L'assolement triennal en Europe" à l'issue duquel sera lancée la revue Études rurales dont Isac Chiva prendra la direction éditoriale jusqu'en 1982.
C’est grâce à Isac Chiva, qui la présente à Clemens Heller[4], administrateur de la Fondation Maison des sciences de l'homme, que le séminaire d’Anne-Lise Stern s’y est tenu à partir de 1992 – avec pour titre : « Camps, histoire, psychanalyse. Leur nouage dans l’actualité européenne. »
Européen convaincu, Isac Chiva a œuvré à faire connaître les travaux de ses collègues d’Outre-Rhin et à promouvoir les échanges entre les ethnologies de langue allemande et de langue française.
↑Leurs deux noms apparaissent p. 335 in Anne-Lise Stern, Le Savoir-déporté, précédé de "Une vie à l'œuvre", par Nadine Fresco et Martine Leibovici, Seuil, 2004.