Isabel Marant

Isabel Marant

Biographie

Naissance	12 avril 1967 (57 ans) Boulogne-Billancourt
Nationalité	française
Formation	Studio Berçot
Activité	Styliste de mode
Conjoint	Jérôme Dreyfuss

Autres informations

Site web	www.isabelmarant.com

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Isabel Marant, née le 12 avril 1967 à Boulogne-Billancourt, est une créatrice de mode en prêt-à-porter. Sa marque propose du prêt-à-porter, chaussures et accessoires pour hommes et femmes.

En 2014 elle a été récompensée aux Globes de cristal dans la catégorie « Meilleur créateur de mode ».

Biographie

Isabel Marant est née en 1967 d'un père français, Claude Marant^[1], directeur d'une société d'audiovisuel et d'une mère allemande originaire de Munich^[2], Christa Fiedler^[3], d'abord mannequin^[4], puis directrice de l'agence de mannequins Elite. Elle « grandit à Neuilly, dans une maison d'un quartier chic »^[4].

C'est à l'âge de onze ans que celle-ci commence à créer des tenues, les vêtements que lui proposent ses parents ne lui plaisant pas. Elle « vole » ainsi des vêtements à son père, dont de vieux pulls en cachemire et de vieilles robes de chambre en soie, pour en faire des robes^[4]. Elle interprète ainsi le vestiaire masculin pour se l'adapter^[5]. À propos des vêtements en général, elle précise bien plus tard : « je les trouvais tous insupportables, c'est pour ça que j'ai fait de la mode^[4]. » À seize ans, son père lui offre sa première machine à coudre^[5]. Elle développe une passion pour les tissus : les techniques de tissage, l'ennoblissement, la broderie.

Elle poursuit des études au lycée Saint-James de Neuilly^[6], puis à HEC, avant de changer rapidement d'orientation, à la suite du succès de la marque Aller Simple qu'elle crée en 1984 avec son ami Christophe Lemaire^[5], jeune étudiant en filière littéraire (plus tard directeur artistique de Lacoste et Hermès). La marque, propose des pièces conçues à partir de tissus d'ameublement, torchons, vieux rideaux ou serpillières^[5] rapporte aux deux étudiants l'équivalent du SMIC. En 1985, elle s'inscrit au cours Berçot^[4].

Début de carrière

En 1988, elle trouve sa voie au cours d'un stage chez Michel Klein, puis crée avec Bridget Yorke deux collections pour la marque York & Cole et assiste Marc Ascoli pour la direction artistique de marques comme Yohji Yamamoto ou Chloé. Isabel dit ne pas avoir de rêve de joaillerie. Elle dit détester les bijoux mais adorer le travail du métal et les grigris. Elle se familiarise pourtant avec les bijoux au côté d'Hervé van der Straeten. En 1989, elle lance une collection de ceintures et de bagues, puis une ligne de ceintures pour Claude Montana, une ligne de boutons et de colliers pour Étienne Brunel ainsi qu'une ligne de boucles de chaussures pour Michel Perry.

En 1990, en duo avec sa mère, elle lance une ligne de maille et de jersey intitulée « Twen par Isabel Marant »^[5].

La marque Isabel Marant

Quatre ans plus tard, en 1994, elle crée la marque « Isabel Marant »^[5]. La même année, elle organise son premier défilé Printemps-été 1995 et le succès apparait immédiatement^[5]. Le style développé par Isabel Marant est une version plus désinvolte du traditionnel chic parisien, l’allure se construit autour d’une silhouette travaillée, aux épaules structurées et à la taille marquée, tout en gardant une liberté dans les formes et les matières, mélangeant denim et tissus imprimés, vestes oversize et mini jupes, bottes cowboy et sac clouté^[7].

En 1998, elle ouvre une première boutique à Paris dans le 11^e arrondissement et reçoit en décembre l'award de la meilleure créatrice^{[précision nécessaire]} et le « trophée Whirlpool de femme en or de l'année » dans le domaine de la mode. Elle ouvre sa deuxième boutique en 1999 à Paris dans le 6^e arrondissement.

En 2002 sort sa deuxième ligne « Étoile » et une collection de lingerie pour Dim. En 2003 naît de son union avec Jérôme Dreyfuss, créateur de sacs, un garçon. Elle lance en 2004 une ligne enfant inspiré par son fils. En 2007, elle ouvre sa troisième boutique à Paris. La marque ouvre également des boutiques à l'étranger.

L'année 2010 marque un tournant dans la carrière de la styliste, qui dit « a[voir] décollé professionnellement » avec la rencontre d'Emmanuelle Alt. D'après Isabel Marant, son influence apporte au style Isabel Marant une dimension plus « sexy »^[4]. L'année suivante, elle revient à un style « hippie chic »^[5].

En juin 2016, Isabel Marant cède le contrôle de sa marque (51 %) à Montefiore Investment^[8].

Collaborations

Durant l'été 1997, elle crée une collection capsule pour Monoprix-Prisunic, puis, en 1998, une collection pour La Redoute.

À l'automne 2013, elle lance une collection capsule pour H&M^[6],[9]. Révélée au grand public en novembre 2013, la collection est composée de vêtements à franges, aux imprimés aztèques, dans un style « simple et décontracté »^[10],[11]. Cette opération connait un succès important auprès du public^[12].

En 2018, elle collabore à une ligne de maquillage avec L'Oréal^[4].

Controverses

La « petite robe noire » d'Isabel Marant

Le 16 juillet 2008, la marque de prêt-à-porter Naf Naf a été condamnée par le tribunal de grande instance de Paris à payer à la styliste la somme de 75 000 euros pour copie d'une de ses robes chasubles noires à manches ballon fabriquées par Paris Paris et commercialisées par Naf Naf dans le cadre de la collection hiver 2006/2007, qui constituait bien une imitation de la robe présentée par Isabel Marant lors d'un défilé en février 2006^[13].

Les « Stan Smith » d'Adidas

En 2015, Isabel Marant a été accusée par un blog d'avoir imité, avec la création de la paire de chaussures Bart, les Stan Smith d'Adidas. La société Adidas n'a engagé aucune procédure^[14],[15].

Seuls le logo et surtout le prix différencient ces deux sneakers. Une paire Isabel Marant vous coûtera en effet 4 fois plus cher  qu'une Adidas, environ 80€ contre 360€^[16].

La « blouse de Tlahuitoltepec »

En 2015, Isabel Marant a été accusée de plagiat et d'appropriation culturelle. Elle a copié, sans autorisation ni droits, les motifs d'un habit traditionnel des femmes de Santa María Tlahuitoltepec (Oaxaca, Mexique) à des fins commerciales^{[17],[18],[19]} pour la robe nommée Viola dans sa collection « Étoile » été 2015. Cependant, tant au regard du droit mexicain que du droit français ou européen, la « blouse de Tlahuitoltepec » est dans le domaine public : elle n'est ni protégée par le droit d'auteur, ni par le droit des dessins et modèles. Aucune poursuite n'a été engagée à l'encontre d'Isabel Marant.

Depuis 2019, l'INPI (Institut National de peuples indigènes mexicains) se trouve à l'initiative d'une réforme constitutionnelle que reconnaît, entre autres droits fondamentaux, ceux qui concernent leur patrimoine culturel, leurs connaissances traditionnelles et à la propriété intelectuelle collective. L'INPI lance un appel aux entreprises concernées par l'industrie de la mode, d'arrêter de tirer profit du patrimoine des peuples et des communautés indigènes, d'arrêter l'appropriation culturelle et l'usage inapproprié quelles font de leurs œuvres et traditions.

Filmographie

• Loïc Prigent, Le jour d'avant Isabel Marant, documentaire, Arte, 2010, 52 min^[20].
• Dominique Miceli, Isabel Marant : naissance d'une collection, documentaire, Paris Première, 2019, 52 min^[21].

Notes et références

1. (en-US) Booth Moore As Los Angeles Times fashion critic from 2004-15 et Booth Moore logged tens of thousands of miles covering the runways from L. A. to Paris, « L.A. flair, the French way », sur Los Angeles Times, 3 mars 2013 (consulté le 3 mars 2024)
2. (de) JENNIFER WIEBKING, « Mode-Designerin Marant im Interview: Der elektrisch-erotische Stil von Paris », sur faz.net (ISSN 0174-4909, consulté le 3 mars 2024)
3. « Isabel Marant: "Je ne m'imagine pas en vieille dame de la mode" », sur L'Express, 6 juin 2012 (consulté le 3 mars 2024)
4. Sophie Fontanel, « "Un défilé, c'est plus efficace qu'une pub" », L'Obs, 27 septembre 2018.
5. Xavière Laffont, « Isabel Marant : figure libre », Challenges, n^o 705,‎ 1^er juillet 2021, p. 96 à 98 (ISSN 0751-4417)
6. Claire Castillon (photogr. Inez & Vinoodh), « Isabel Marant. Star sans fard », Vogue Paris, n^o 941,‎ octobre 2013, p. 340-343 (ISSN 0750-3628).
7. « Le style Isabel Marant, histoire mode de la marque », sur Cosmopolitan.fr (consulté le 23 février 2024)
8. Pascale Denis, « Montefiore prend 51% de la marque de mode Isabel Marant », Challenges, 24 juin 2016.
9. « Isabel Marant pour H&M », Tendances-de-mode.com, 11 juin 2013 (consulté le 1^er décembre 2013).
10. « La collection Isabel Marant pour H&M est dévoilée ! », Marie Claire, 12 novembre 2013 (consulté le 27 décembre 2013).
11. « La collection Isabel Marant pour H&M », sur lexpress.fr, 25 septembre 2013 (consulté le 27 décembre 2013)
12. « Isabel Marant pour H&M : files d'attente et petites combines des heureuses élues sur Ebay », Le HuffPost, 14 novembre 2013 (consulté le 27 décembre 2013).
13. « Naf Naf condamné pour avoir copié une "petite robe noire" d'Isabel Marant », 20 Minutes, 16 juillet 2008 (consulté le 27 décembre 2013).
14. (en) Kelsey Drain, « Isabel Marant Accused Of Imitating Adidas' Sneaker », FashionTimes.com, 4 février 2015 (consulté le 22 novembre 2015).
15. (en) TFL, « Did Isabel Marant Copy Adidas? », TheFashionLaw.com, 3 février 2015 (consulté le 22 novembre 2015).
16. Rédaction lifestyle, « Isabel Marant a-t-elle plagié Adidas ? », sur La Libre.be, 5 avril 2024 (consulté le 5 avril 2024)
17. (es) Javier Brandoli, « Las indígenas Tlahuitoltepec acusan a la diseñadora francesa Isabel Marant de plagiar su blusa típica », El Mundo, 6 juin 2015 (consulté le 21 novembre 2015).
18. (en) Naomi Larsson, « Inspiration or plagiarism? Mexicans seek reparations for French designer's look-alike blouse », The Guardian, 17 juin 2015 (consulté le 21 novembre 2015).
19. Julianna McDermott, « La designer Isabel Marant accusée d'avoir copié le design d'une robe mexicaine ancestrale », HuffPost Québec, 19 juin 2015.
20. « Le jour d'avant - Isabel Marant », Arte.
21. Renaud Machart, « Isabel Marant : naissance d’une collection : une créatrice de mode très nature », Le Monde, 15 décembre 2019.

Liens externes

• (en + fr) Site officiel
• Ressource relative à la mode :
  • Europeana Fashion
• Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :

  • Dictionnaire universel des créatrices
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