L'Internationale communiste libertaire (ICL) est une organisation communiste libertaire internationale, fondée en 1954 à Paris.
Elle fut créée avec des organisations française, anglaise, espagnole, italienne et algérienne, mais ne survit pas au démantèlement de la Fédération communiste libertaire (FCL) en 1957, qui était l'organisation centrale de l'ICL.
Histoire
Fondation
L'ICL est fondée lors de son premier congrès du 5, 6 et 7 juin 1954 dans les locaux de la FCL à Paris. Elle réunit de nombreuses organisations communistes libertaires principalement européennes, évidemment la FCL pour la France, mais aussi les Italiens des Groupes anarchistes d’action prolétarienne (GAAP), les Britanniques de Direct Action et quelques Belges et Suisses isolés.
Dès octobre 1954, le MLNA adhère à l'ICL[2] et envisage avec la FCL une tournée de meetings communs en Algérie[3]. Juste après éclate l’insurrection algérienne, l'ICL par le biais de la FCL et du MNLA va plonger dans la lutte d'indépendance de l'Algérie, elle salue Messali Hadj « en souvenir de [ses] luttes pour l’émancipation de la classe ouvrière[4] » et la FCL va relayer dans son organe de presse, «Le Libertaire», les communiqués du MNA et lui apporte un soutien critique[5].
Suivra une époque difficile pour l'ICL, en effet la FCL doit suspendre son activité en juillet 1956 du fait de la répression, malgré tout une rencontre clandestine se déroule à Nice, fin décembre 1956 avec la FCL et les GAAP. La même année une « section espagnole » de l’ICL édite le bulletin : Ruta[1]. Progressivement, la FCL et le MLNA vont orienter leur soutien au profit du FLN[5].
En 1957, la FCL est détruite par l’État français et plusieurs militants de la FCL, incarcérés à la suite de l'attaque contre une permanence du mouvement poujadiste[6]. À la suite de la disparition de la plus importante organisation de l'ICL, l'internationale continue son déclin, malgré une nouvelle rencontre avec notamment des italiens et espagnols le 27 juillet 1958 à Paris, les efforts de continuité ne suffisent pas, et l'ICL cesse d'exister.
↑Pierre-Jean Le Foll Luciani, « Anarchisme et décolonisation en Algérie. Le Mouvement libertaire nord-africain (1950-1956) », Histoire Politique. Revue du Centre d'histoire de Sciences Po, no 39, (ISSN1954-3670, DOI10.4000/histoirepolitique.3268, lire en ligne, consulté le )
↑AMH, Lettre du bureau de l’Internationale communiste libertaire…
↑ a et bNedjib Sidi Moussa, « Face à la guerre d’Algérie: transactions anticoloniales et reconfigurations dans la gauche française », Diacronie. Studi di Storia Contemporanea, no N° 9, 1, (ISSN2038-0925, DOI10.4000/diacronie.3002, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-René Genty, L'immigration algérienne dans le nord pas de calais 1909-1962, Éditions L'Harmattan, 1999, p. 200.