Harlan Ellison est né à Cleveland (Ohio). Sa famille déménagea plus tard à Painesville (Ohio), avant de revenir en 1949 à Cleveland, après la mort de son père. Enfant, il a eu une courte carrière dans le Minstrel Show. Il s'enfuyait régulièrement de chez lui, travaillant dans des jobs bizarres, comme lorsqu'il avait (selon lui) dix-huit ans, « pêcheur de thon au large de Galveston, moissonneur itinérant dans la Nouvelle-Orléans, première gâchette pour un riche névrotique, conducteur de camion de dynamite en Caroline du Nord, chef cuisinier, conducteur de taxi, lithographe, libraire, chef de rayon dans un grand magasin, vendeur en porte-à-porte de brosse, » et enfant il apparut dans plusieurs productions du Cleveland Play House.
Les écrits les plus connus d'Harlan Ellison sont de science-fiction, avec lesquels il a gagné plusieurs prix Hugo, Nebula et Locus. Il fut aussi très actif dans la communauté de la science-fiction (il est un des fondateurs de la Cleveland Science Fiction Society et créa son fanzine alors adolescent), et donne des conférences hautes en couleur lors de Conventions de science-fiction. Il fut aussi vice-président de la Science Fiction and Fantasy Writers of America dans les années 1960. Il ne préfère pas placer son œuvre dans des genres, mais il utilise volontiers le terme de « speculative fiction »[2]. En cela, il est très proche de Richard Matheson, écrivain pour lequel il manifeste la plus vive admiration.
Ses écrits de fantastique se comparent plus au surréalisme ou au réalisme magique qu'à la science-fiction de type space opera. Autrement dit, ce qui l'intéresse n'est pas d'écrire une épopée intergalactique, mais de décrire les effets d'un fait troublant (relevant du fantastique ou de la science-fiction) sur la personne qui en est le témoin. Ce qui explique également que son genre de prédilection soit la nouvelle. Il y a aussi dans son œuvre un fort courant éthique, dont une bonne moitié est de la non-fiction, incluant l'activisme politique et la critique des arts (il s'est ainsi distingué en qualifiant la télévision de « téton de verre », duquel il est urgent de se sevrer).
À la dérive au large des îlots de Langerhans latitude 38°54 N longitude 77°00'13" W, 1976 ((en) Adrift Just Off the Islets of Langerhans: Latitude 38° 54' N, Longitude 77° 00' 13" W, 1974)
↑« […] La fiction spéculative (vous remarquez comment j'évite astucieusement d'employer ce terme erroné de « science-fiction » ? Vous recevez le message, les amis ? Vous avez acheté une de ces anthologies de s……e-f……n et vous ne le saviez pas ! Eh bien vous avez fichu votre fric en l'air alors autant rester et vous faire instruire) est le terrain fertile le plus propice à l'épanouissement d'un talent littéraire sans frontières, dont l'horizon semble ne jamais se rapprocher. »Harlan Ellison, Dangereuses Visions, Introduction : 32 magiciens ; p. 30.