Guillaume Ancel est un écrivain et ancien officier français né le 3 décembre 1965. Il a publié plusieurs livres concernant des opérations militaires extérieures au Rwanda, au Cambodge et en Bosnie. Après 20 ans de service dans l'armée qu'il quitte avec le grade de lieutenant-colonel, il poursuit une carrière de cadre dirigeant commencée à la SNCF, dans le groupe Humanis et enfin à la fédération Agirc-Arrco.
Ses livres ont remis en cause l'action militaire et politique de l’État français au Rwanda et dans le conflit bosniaque et ont fait l'objet de vives polémiques.
Il part pour le Rwanda en pendant l'opération Turquoise, détaché auprès d'une compagnie du 2e régiment étranger d'infanterie d'abord comme TACP, pour faire du guidage rapproché de frappes aériennes. Après l'interruption inattendue de ses missions de TACP le , il est réaffecté au sein du groupement Sud de l'opération Turquoise, pour monter des opérations de sauvetage de personnes en danger[4],[5], expérience qu'il retrace partiellement en 2014 dans un roman, Vents sombres sur le lac Kivu. Il publie en 2018 un récit complet basé sur son carnet d'opérations, intitulé Rwanda, la fin du silence[6].
Sa mission suivante est à Sarajevo pendant le siège de la ville en . Il dirige l'équipe de guidage des frappes aériennes (chef de TACP) affectée au bataillon armé par le 1er régiment étranger de cavalerie pour le dernier mandat de l'ONU (FORPRONU). Il raconte cette opération dans un récit publié aux Belles Lettres, Vent glacial sur Sarajevo.
Il quitte les unités opérationnelles en , devient chef de cabinet du gouverneur militaire de Lyon en avant de participer au déploiement du Situation Center de l'Union européenne à Bruxelles en . En , Guillaume Ancel rejoint l'état-major de l'armée de terre à Paris où il est chargé du programme de restructuration jusqu'en [réf. souhaitée]. Il quitte l'armée de terre en avec le grade de lieutenant-colonel et rejoint le monde de l'entreprise.
Recruté en 2005 par Guillaume Pepy, Guillaume Ancel est nommé directeur de cabinet de la région SNCF de Lyon auprès d'Alain Sermet. En 2008, il dirige l'organisation de la convention « ambitions 2012 » du président de la SNCF (Anne-Marie Idrac, puis Guillaume Pepy). Il devient, toujours en 2008, directeur des lignes Transilien de Paris Saint-Lazare[7],[8][source insuffisante](10 % des trains qui circulent quotidiennement en France) et participe au déploiement de démarches apprenantes. De 2010 à 2012, il est directeur de la région Champagne-Ardenne à Reims où il participe à des transformations, spécialement dans le domaine du management et du développement de nouvelles activités (aide aux projets locaux)[9][source insuffisante].
Humanis
Il est recruté en juillet 2013 par le groupe Humanis[10] en tant que directeur de la gouvernance institutionnelle et secrétaire du comité exécutif.
Ancien officier de l’armée française, Guillaume Ancel devient un chroniqueur médiatique pour exposer son analyse militaire et politique des conflits armées notamment sur la guerre en Ukraine où il milite pour un fort appui militaire des pays occidentaux[13]. En octobre 2022, après la reprise de la ville stratégique de Lyman, il considère la défaite de l’armée russe « comme inévitable »[14],[15]. De même, de mars 2023 jusqu’en octobre 2023, il assure que l’armée russe perdra la guerre[16],[17]. Il critique notamment la position de la France en considérant la position du Président Emmanuel Macron d' « ambigüe »[18],[19].
Après deux ans et l'enlisement du conflit, son analyse évolue et admet un blocage du conflit liée entre autres, à la diminution du financement américain qui s’oriente vers des nouvelles guerres notamment lors du conflit Guerre Israël-Hamas de 2023-2024. A ce titre, il préconise que les pays occidentaux s'unissent pour stopper le conflit militaire au Proche-Orient[20] et estime que « Poutine a joué un rôle dans l'opération du 7 octobre »[21]. Pour l’avenir de l'Ukraine, il considère qu'il n’y a pas vraiment d’option à offrir aux Ukrainiens, « si ce n’est d’aller se battre avec eux, ce qui serait un franchissement sans précédent » et propose le renoncement de la Crimée qui devient la seule issue "acceptable" pour Zelensky[22].
Polémiques
Ses témoignages ont mis en cause le rôle de l'État français dans le génocide des Tutsi, les différentes thèses sont détaillées dans la page Rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. Les témoignages de Guillaume Ancel sont contestés par les décideurs de l'époque[23], dont Hubert Védrine ancien secrétaire général de l’Élysée[24] ou l'amiral Jacques Lanxade, qui maintiennent leur présentation de l'intervention de la France comme purement humanitaire, alors que Guillaume Ancel soutient que cette opération a protégé le gouvernement génocidaire en déroute.
En mai 2022, Guillaume Ancel est condamné pour diffamation envers Hubert Védrine. Ce dernier reprochait à Guillaume Ancel de l’avoir diffamé à travers 24 tweets et articles publiés entre mars et juillet 2021. Dans ces publications, l’ancien militaire écrit notamment qu’Hubert Védrine est un « personnage tellement arrogant qu’il est incapable de se remettre en cause » et l’accuse d’avoir « collaboré avec les nazis du Rwanda »[25]. La 17e chambre du tribunal de Paris estime que Guillaume Ancel a dépassé les « limites admissibles de la liberté d’expression »[26].
↑Mémoire de recherche sur l'efficience des marchés publics, sous la direction d'Henri Savall et Tugrul Atamer, publié par l'Université Lyon II, juin 2000
↑« Les secrets de la France au Rwanda : les révélations d’un officier français », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑rôle du directeur des lignes Guillaume Ancel dans SNCF :la gare Saint-Lazare, haut lieu de colères, de conflits et de miracles par Benoît Hopquin, Le Monde, édition du 08.02.09 [1].
↑« Rôle de la France au Rwanda : un ex-officier condamné pour « diffamation » envers Hubert Védrine », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
↑Pierre Lepidi, « Rwanda : l’ancien officier Guillaume Ancel condamné pour diffamation envers Hubert Védrine », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Antoine Flandrin, « « Un casque bleu chez les Khmers rouges », un témoignage sur les limites de la paix onusienne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )