Le Gnome et Rhône AX2 est un side-car du constructeur françaisGnome et Rhône construit de 1937 à 1940, principalement pour un usage militaire. En incluant la production sous licence par Terrot, environ 2 700 AX2 ont été produits avant juin 1940.
Technologie
L'AX2 est un dérivé de la moto avec side tout-terrain Gnome et Rhône XA de 750 cm3 sortie en 1935[1]. Le moteur bicylindre à plat de l'AX2 dérive du moteur de la Gnome et Rhône 750 X, qui donnait à cette moto solo une puissance de 35 ch dès 1935 et une vitesse de pointe de 150 km/h. Le moteur de l'AX2 développe 18,5 ch à 4 000 tr/min[2]. L'AX2 de série reçoit un dispositif déjà testé sur quelques XA : un arbre de transmission transmet la motricité à la roue du side-car pour améliorer significativement les performances en tout-terrain, tout en étant relevé sur route pour faciliter les virages. L'AX2 de série, avec roue motrice sur le side-car, est parfois désignée AX2-RM (RM pour roue motrice)[1].
Le cadre en acier embouti n'a pas de suspension sur la roue arrière, tandis qu'une fourche trapézoïdale amorti les vibrations sur la roue avant ; toutes les roues du véhicule sont interchangeables[3]. Le side-car est fabriqué par Bernardet et sa carrosserie est spécialement conçue pour améliorer les performances tout-terrain et la capacité d'emport de l'AX2[1].
L'AX2 dispose, selon les sources, d'une charge utile de 360 kg pour un point à vide de 449 kg[4],[5].
Une variante de l'AX2 dotée de cinq vitesses (dont une treuil) et d'une marche arrière est produite en petite série en 1939. Elle est adoptée sous le nom de AX5-RM, sa production devait débuter après juin 1940. Enfin, une AX5-RM équipée d'un side-car spécial est testée en mai 1939 pour l'emport (!) d'un canon antichar de 25 mm SA34 pour les escadrons des groupes de reconnaissance motorisés[4].
Utilisation
Le prototype (roue du side non motrice) est testé par la commission d'expériences du matériel automobile de Vincennes de à , avec succès : l'AX2 est commandée en grande série à l'automne 1938 par l'Armée française et les premières livraisons ont lieu avant la fin de l'année[1]. L'AX2 démontre son aptitude pratique lors d'un voyage de fiabilité de Paris à Dakar du 2 au 28 décembre 1938[6].
Au sein de l'Armée française, l'AX2 est une moto avec side-car type dragons portés destinée à transporter deux cavaliers, certains équipés d'un fusil-mitrailleur modèle 24/29[7]. À la mobilisation, l'usine Terrot, située à Dijon, reçoit la commande de 1 000 AX2 à produire sous licence mais, par manque de maîtrise technique chez Terrot[8], seuls quelques-uns sont produits en mai-juin 1940[4]. Au total, la production française est estimée à 2 700 exemplaires[3], de 1938 à 1940[4].
La production est relancée au profit de la Wehrmacht qui utilise l'AX2 lors de ses différentes campagnes[8]. Les Allemands demandent un side-car plus petit[11]. Interrompue une nouvelle fois à la Libération, la production de l'AX2 reprend au profit de la Gendarmerie nationale[12] jusqu'en 1946[11].
↑Erik Barbanson, « Le 2e GRDI de la Sarre aux Pays-Bas », Histoire de guerre, blindés et matériels, Histoire & Collections, no 82, , p. 53 (46-57)
↑François Vauvillier, « La division cuirassée en France en 1940 et ses perspectives : 1 - Les chars et les chasseurs portés », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 79, , p. 38-49