Classification des automitrailleuses de la cavalerie française (1931-1940)
Les automitrailleuses de la cavalerie française, c'est-à-dire les chars et automitrailleuses proprement dites, sont regroupées en trois types avant la Seconde Guerre mondiale : les automitrailleuses de découverte (AMD), les automitrailleuses de reconnaissance (AMR) et les automitrailleuses de combat (AMC).
Anciennes classifications
En avril 1922, l'Armée française définit deux types d'automitrailleuses de cavalerie (AMC) :
l'AMC no 1, de 4 t, blindée à 12 mm, vitesse 55 km/h et tous-chemins,
l'AMC no 2, de 7,5 t, blindée à 20 mm, tourelle biplace, vitesse 30 km/h et tous terrains.
Les deux types sont approuvés respectivement en avril 1923 et août 1924. Les prototypes Panhard 138 et Renault ND, à quatre roues, sont proposés pour l'AMC no 1. Ces deux prototypes ne sont pas commandés, le Renault ND, sorti tardivement en 1927, est abandonné en 1931[1],[2]. La Panhard 138, testée en 1926, donne naissance en 1928 à la Panhard 165[1],[3]. L'automitrailleuse semi-chenilléeCitroën-Kégresse M23(it), identifiable au programme d'AMC no 1, est commandée en seize exemplaires pour le Levant[4]. Pour l'AMC no 2, la cavalerie envisage puis abandonne le Renault NC, version du char FT à chenilles souples Kégresse, tandis que Citroën soumet un prototype sur châssis semi-chenillé P7T, non adopté[4],[5].
Le programme de motorisation de juillet 1930 définit en plus deux types de véhicules, la « voiture de reconnaissance tous terrains blindées » (non armée, transportant 6 hommes) et l'« automitrailleuse légère tous terrains » (armée d'une mitrailleuse en tourelle), toutes deux devant atteindre 50 km/h et peser moins de 3,6 t. Le , ces deux types sont fusionnés sous le nom de « voiture de reconnaissance type L »[6]. Deux prototypes sont proposés, le Renault URL et le Berliet VUCL, commandés respectivement à un et deux exemplaires[7].
La classification de 1931
À l'été 1931, la cavalerie française décide de définir trois types d'automitrailleuses :
les AMR sont chargées d'accompagner les unités de cavalerie lors de leur déploiement (mouvement et combat)[8]
les AMD sont capables d'engager les blindés ennemis pendant leurs reconnaissances, tant en décrochant rapidement[9]
les AMC restent en réserve afin d'aller engager les chars ennemis[9]
Bien que désigné comme char, le SOMUA S35 a été présenté initialement pour répondre au programme des AMC[22]
Autre
En 1938 apparaît le programme des « automitrailleuses puissantes de cavalerie », capables de prendre la relève et des AMR et des AMD. Deux types de véhicules sont développés avant 1940 :
↑Pascal Danjou, « Nos Chevrolet ex-espagnoles, les automitrailleuses du dernier quart d'heure », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 58-62
François Vauvillier, « L'idée de vitesse », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 100 « Tous les blindés de l'Armée française 1914-1940 », , p. 48-82.
Laurent Tirone, Yannis Kadari, Yann Mahé et Hubert Cance, « Les engins de combat de l'armée française en 1940 », Trucks & Tanks, no Hors série 5, (ISSN2100-9414).
François Vauvillier, « Notre cavalerie mécanique à son apogée le 10 mai 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 40-58
François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 1 : L'AMR 33 Renault : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », (ISBN2-915239-67-3).
François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », (ISBN2-915239-70-3).
François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN2-7072-0197-9).
Pierre Touzin, Les véhicules blindés français, 1900-1944, E.P.A., (ISBN2851200941).