En août 1943, il fonde et dirige le périodique anti-séparatiste Unità et, en décembre 1943, il est, avec Aldisio, Bernardo Mattarella et Pasquale Cortese, parmi les organisateurs de la Démocratie chrétienne sicilienne, qui a été fondée dans son bureau de Caltanissetta et dont il fixe les objectifs : fin de la monarchie et convocation d'une Assemblée constituante, autonomie spéciale pour la Sicile et lutte contre la mafia[1]. Il est le créateur du symbole du parti, le bouclier avec une croix, légèrement retouché par Luigi Sturzo et adopté par De Gasperi[3]. La même année, il est nommé président du Comité de libération nationale de la province de Caltanissetta et membre du CLN régional.
Au sein de son parti, il est membre du Conseil national de 1947 à 1953 et de 1962 à 1963 et membre de la direction centrale de 1951 à 1953.
En avril 1947, il est élu député à l'Assemblée régionale sicilienne sur la liste DC. Faute d'accord lors de la première session parlementaire le 25 mai, il prend les rênes des négociations pour la DC et obtient une alliance avec les forces de droite qui porte Ettore Cipolla à la présidence de l'ARS le 30 mai 1947, et lui, le même jour, premier président de la région sicilienne[1]. Il prend la tête d'un gouvernement monocolore[Note 1] suivi en mars 1948 d'un gouvernement DC-PLI-PRI-UQ-PSLI[Note 2]. Grâce à ses capacités de dialogue avec la gauche, il fait voter par les premières lois siciliennes, une réforme agraire. Il construit le socle de l'institution régionale et fait verser les montants de l'imposition directement au budget sicilien sans passer par les caisses de l’État[1].
En 1949, il démissionne pour s'opposer au gouvernement italien[1], écrivant à Sturzo : « J'ai affronté la tâche sans autre arme, sans autre connaissance ou instrument matériel que la foi en Dieu, la bonne volonté et l'amitié, voire la protection de sa personne. »[3]
Il revient à la tête du conseil régional de 1955 à 1956[5],[Note 3]. Démissionnaire après le rejet du budget en novembre, il est porté à son tour, à l'unanimité[1], à la présidence de l'Assemblée régionale sicilienne de décembre 1956 à juin 1959[5], poste auquel il soutient la prise de pouvoir de Silvio Milazzo, démocrate chrétien allié à la gauche et à la droite contre le candidat officiel de son parti[6]. Il est réélu à l'ARS en 1951, 1955 et 1959.
Parmi les postes occupés, Alessi a également présidé le Comité provincial de Caltanissetta de la Croix-Rouge italienne, dirigé la Società di Navigazione Tirrenia, a été vice-président de Cassa di Risparmio VE, président de l'ESCAL et de l'Istituto dell'Enciclopedia Italiana (Treccani).
Les dernières années
A San Cataldo, au milieu des années 1970, il sauve l'église mère de la ville de la démolition en raison d'un glissement de terrain. Alessi a réussi en impliquant toute la population et les institutions locales, à lever des fonds pour certains travaux de réhabilitation urgents. L'église est rouverte le 8 décembre 1979.
Il est décédé à 103 ans en 2009 ; le corps a été enterré au cimetière de Caltanissetta. Deux ans auparavant, le président de l'ARS Gianfranco Miccichè, avait annoncé par erreur la mort d'Alessi[1].
↑Le premier gouvernement (30 mai 1947 - 8 mars 1948) est composé de Giuseppe D'Angelo (DC, Alimentation), Giuseppe La Loggia (DC, Agriculture), Francesco Mazzullo (DC, Communications et tourisme), Silvio Milazzo (DC, Travaux publics), Salvatore Monastero (DC, Sécurité sociale et Santé), Franco Restivo (DC, Finances, Patrimoine et Collectivités locales), Salvatore Scifo (DC, Instruction publique), Vinicio Ziino (DC, Industrie et Commerce).
↑Le 2e gouvernement régional (9 mars 1948 - 11 janvier 1949) est composé de Guido Borsellino Castellana (PLI, Industrie et Commerce), Paolo D'Antoni (DC, Transports, Communications et Tourisme), Giuseppe Ferrara (PRI, Hygène et Santé), Gregorio Guarnaccia (UQ, Instruction publique), Giuseppe La Loggia (DC, Agriculture et forêts), Silvio Milazzo (DC, Travaux publics), Stefano Pellegrino (PSLI, Travail, Assurance et assistance sociale), Franco Restivo (DC, Finances et établissements publics).
↑Le gouvernement est composé de Barbaro Lo Giudice (DC, Finances), Mario Fasino (DC, Travaux publics), Bino Napoli (PSLI, Travail, Sécurité et assistance sociale), Giulio Bonfiglio (DC, Industrie et Commerce), Antonino Salamone (DC, Hygiène et Santé), Bartolomeo Cannizzo (PLI, Instruction publique), Silvio Milazzo (DC, Agriculture et Forêts), Natale Di Napoli (DC, Transports, communications et Artisanat).
↑« Le président du gouvernement sicilien est exclu de la démocratie chrétienne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(it) Pierluigi Basile, Le carte in regola: Piersanti Mattarella, un democristiano diverso, Centro di studi ed iniziative culturali Pio La Torre, , p. 42
↑« DEMANDE DE LEVÉE D'IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE CONTRE QUATRE SÉNATEURS ITALIENS », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Il n'y a pas eu de tentative de coup d'État en juillet 1964 conclut la commission d'enquête parlementaire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )