Elle est la fille de Jules Charles Marie Petit, clerc de notaire, et d’Aline Irma Victorine Eugénie Ghislaine Ségard. Sa mère meurt dans son enfance et son père l'abandonne avec sa sœur au couvent des Dames du Sacré-Cœur à Mons[2]. Peu après, elles sont récupérées par un oncle qui les confie au couvent des Sœurs de l'Enfant-Jésus (actuellement Institut médico-pédagogique Sainte-Gertrude) de Brugelette[3]. À 17 ans, elle repart chez son père mais finit par emménager à Bruxelles où sa sœur lui trouve une place de gouvernante chez Mme Butin[2].
Elle a 21 ans lors de l'invasion soudaine de la Belgique par les troupes allemandes en 1914. Elle doit surseoir à son mariage[4]. Tandis que Maurice Gobert, son fiancé, rejoint son régiment, Gabrielle s'engage comme infirmière à la Croix-Rouge de Belgique[5]. Blessé lors des premiers combats, le jeune homme est fait prisonnier, mais s'évade presque aussitôt. Il se cache dans un pays désormais occupé. Convalescent, il veut rejoindre l'armée belge retranchée derrière l'Yser. Cependant, il faut passer par les Pays-Bas, restés hors du conflit, l'Angleterre et, enfin, le nord de la France[4]. Gabrielle l'accompagne et le soutient[1].
En terre alliée, après une courte formation en espionnage, on lui propose une mission, qu'elle accepte[3]. De retour à Bruxelles dès la fin , elle recueille et transmet aux états-majors alliés les positions et les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Maubeuge et de Lille[5]. Elle distribue aussi de la presse clandestine dont La Libre Belgique, transmet des lettres aux soldats internés et fait passer la frontière française aux soldats néerlandais[2]. Son pseudonyme pour les Alliées est Mlle Legrand[2].
Une première fois, la police secrète allemande la suspecte[3]. Elle est arrêtée, questionnée puis, faute de preuves, libérée et poursuit ses missions jusqu'à ce qu'elle se fasse à nouveau arrêter le [2],[5]. Le , elle est transférée à la prison de Saint-Gilles. Le , elle est condamnée à mort par un tribunal militaire allemand[4] et est fusillée le 1er avril au Tir national[5]. Elle prononce : « Vive le Roi ! Vive la... » mais n'a pas le temps d'achever sa phrase[4].
Statue de Gabrielle Petit, place Saint-Jean à Bruxelles.
Mémoire
Une statue à la mémoire de la jeune héroïne est érigée place Saint-Jean à Bruxelles[4].
Une autre statue lui est consacrée dans sa ville natale de Tournai[5]. Le monument, inauguré le , est l'œuvre de l'architecte Adrien Blomme et la statue d'Égide Rombaux.
↑ ab et cCatherine Dufour, Guides métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses, Paris, Fayard, , 285 p. (ISBN978-2-213-68131-3), « 1. Agent secret », pp. 9-11