Le fulminate d'argent(I), de formule générale Ag(CNO), est un explosif employé dans certaines amorces et détonateurs.
Il est très sensible aux chocs et frottements, donc dangereux à manipuler (il a été depuis longtemps source d'accident dans les pharmacies et laboratoires de chimie ou physique qui l'ont étudié ou utilisé[2], de même que dans des studios de photographie[3]).
Il est utilisé pour la confection de certains pétards, en très faible quantité, enrobant des graviers contenus dans de petites bourses de papier (marques Pets du Diable, Claque Doigt, Pois Fulminants).
Le fulminate d'argent peut être préparé d'une façon similaire au fulminate de mercure, mais ce sel est encore plus instable que le fulminate de mercure, il peut même exploser sous l'eau.
Dans les années 1780, Claude-Louis Berthollet étudie une forme d'« argent fulminant »[4]. Il en donne la formule et en décrit les propriétés dans les Observations sur la physique de l'abbé Rozier en [4]. En particulier, alors que d'autres fulminants doivent être enflammés ou chauffés pour détoner, il note la grande instabilité de l'argent fulminant (« contact d'un corps froid suffit pour faire détoner »).
En 1978, il est à nouveau réévalué comme détonant pyrotechnique potentiel, en dépit de sa dangerosité[8], et il est parfois utilisé pour l'étude des ondes de détonation et de déflagration[9]
↑Muraour H (1936) Étude spectrale de la détonation dans le vide des explosifs d'amorçage. Journal de Physique et le Radium, 7(10), 411-416.
↑En Collins, P. H., & Holloway, K. J. (1978). A reappraisal of silver fulminate as a detonant. Propellants, Explosives, Pyrotechnics, 3(6), 159-162 (résumé)
↑Manson N (1987) [Manson, N. (1987). Historique de la découverte de l'onde de détonation. Le Journal de Physique Colloques, 48(C4), C4-7. Historique de la découverte de l'onde de détonation]. Le Journal de Physique Colloques, 48(C4), C4-7.