Fresnières est un village rural du Santerre du nord de l'Oise, limitrophe du département de la Somme, situé à 9 km à vol d'oiseau au sud de Roye, 24 km au sud-ouest de Ham, 14 km au nord-ouest de Noyon, 22 km au nord de Compiègne et 39 km au nord-est de Clermont.
Il est desservi par la RD 149 qui me relie à Roye et à Lassigny, et par la RD 160, d'intérêt plus local.
En 1850, Louis Graves indiquait que « la commune de Fresnières est assise dans la plaine de la région septentrionale du canton, qui se lie au pays de Santerre ; le village ne forme qu'un eseule rue rendue impraticable en hiver par la nature trop argileuse du sol : cet état permanent de dégradation des chemins, qui empêche les communications, est une cause d'appauvrissement pour le pays. Il n'y a point d'eau sur le territoire, qui est couvert de bois au nord et à l'ouest[1] ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 700 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 18 km à vol d'oiseau[4], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Fresnières est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (70,8 %), prairies (17,6 %), zones urbanisées (10,1 %), forêts (1,5 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 68, alors qu'il était de 68 en 2014 et de 60 en 2009[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Fresnières en 2019 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (0 %) inférieure à celle du département (2,4 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 90,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (93,8 % en 2014), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
Le nom de la localité est attesté sous les formes ecclesiam de Fraxino (vers 1136) ; Fenerioe (1146) ; Fresnerioe (1184) ; Frainieres (vers 1300) ; Freniere (XVIIe) ; Frenières (1730) ; Fresnières (XIXe)[13].
Le nom du village semble dérivé d'un lieu planté de frênes (fraxinus)[14]. De l'oilfraisne et du suffixe collectif -iére : « bois de frênes »[15].
Histoire
Moyen Âge
Un château fort doté de huit tours se trouve au Moyen Âge à Fresnières[1]. Un second château fort semble avoir existé au lieu-dit le Château de Plaisance. À la fin du XIXe siècle, on y voyait encore les vestiges d'une enceinte circulaire de vingt mètres de diamètre, entourée de fossés larges et profonds, au centre desquels se trouvait une motte d'au moins cent soixante mètres de circonférence, dans laquelle se trouvaient des fondations du bâtiment[14].
Louis Graves indiquait en 1850 « il y a dans le village un emplacement qu'on croit avoir été occupé par un établissement de Templiers : on y trouve beaucoup d'ossements, et on y a recueilli des médailles romaines[1] ».
Temps modernes
Le duc du Châtelet, seigneur de Fresnières, obtient du roi Louis XIV des subsides pour reconstruire l'église, dont le chantier s'achève en 1730[1]. Il fait démolir l'ancien château fort, « ruiné par les guerres », qu'il remplace par un nouveau[1].
En 1911, le village compte 55 maisons, 46 ménages et 155 habitants[16].
Première Guerre mondiale
Dès le début de la guerre, le village est envahi le par l'armée allemande et il se trouve sur la ligne de front ensuite, notamment lors de la course à la mer. Parmi la partie des habitants demeurés sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne[16].
La commune est continuellement prise sous le feu des bombardements[16].
Elle est temporairement libérée le , lors du retrait allemand de l'Opération Alberich, et demeure en zone avancée alliée sous contrôle militaire strict. Des essais de canons de tranchées y sont réalisés en en présence des généraux Humbert et Pétain. Occupée à nouveau le , Fresnières, totalement rasée, n'est définitivement libérée que le [16]. Des monuments tels que le petit château Renaissance ou l'église, il ne reste aujourd'hui plus rien. Quelques traces de tranchées subsistent dans le bois des Loges tout proche.
Essai d'un mortier de 75 Jouhandeau-Deslandres en septembre 1917
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2021, la commune comptait 159 habitants[Note 2], en évolution de −3,05 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,8 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 80 hommes pour 84 femmes, soit un taux de 51,22 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[26]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
3,8
90 ou +
2,4
5,0
75-89 ans
8,3
8,8
60-74 ans
13,1
30,0
45-59 ans
19,0
18,8
30-44 ans
22,6
10,0
15-29 ans
14,3
23,8
0-14 ans
20,2
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[27]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église de l’Assomption Notre-Dame, reconstruite après les destructions de la Première Guerre mondiale en 1929-1930 sur les plans de l’architecte Prêtre. Elle préserve un souvenir de l'édifice précédent sous son porche : une plaque commémorative rappelant sa restauration en 1822-23 grâce aux dons du comte d’Artois et du duc d’Angoulême. L'édifice, mélange de style néo-roman et de style art déco, est bâti en pierres taillées avec bossage et comprend le traditionnel massif de façade avec porche encadré par un baptistère et l’accès au clocher, une nef unique de trois travées, un transept débordant et une abside à cinq pans[28].
Personnalités liées à la commune
Le nom de certains seigneurs de Fresnières nous est parvenu. Emile Coët indique que « la famille du Châtelet posséda longtemps la terre de Fresnières[14] » :
Claude du Châtelet, seigneur de Fresnières et de Moyencourt, se marie avec Louise La Chaussée. Leur fils, Laurent, seigneur de Fresnières, se marie le , à Louise de Saint-Simon[14].
Anne-Marie du Châtelet, fille de Laurent du Châtelet et de Catherine Favier de Bains, se marie le avec Jacques-François Choiseul, lieutenant général au gouvernement de Champagne ; elle meurt le , âgée de soixante-un ans, à l'abbaye Saint-Pierre de Poulangy, diocèse de Langres. Parmi ses douze enfants, on note Jacques du Châtelet, seigneur de Fresnières, conseiller au grand Conseil. Il épouse en 1669, Madeleine Niquery, qui meurt le , sans lui laisser d'enfants[14].
La maison du Châtelet est maintenue dans l'état de noblesse par un jugement du 11 janvier 1706[14].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcde et fLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Lassigny, arrondissement de Compiègne (Oise, Beauvais, Achille Desjardins, , 110 p. (lire en ligne), p. 58-59, sur Google Livres.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l’Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 230.
↑ abcdefg et hÉmile Coët, Notice historique et statistique sur les communes de l'arrondissement de Compiègne, A. Mennecier lieu=Compiègne, , 462 p. (lire en ligne), p. 206-208, sur Gallica.
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 2, Genève, Droz, , p. 1246.
↑ abc et d« Fresnieres dans la Grande Guerre », Livre mémorial des communes de l'Oise, Mémorial 1914 / 1918 des victimes civiles de l'Oise (consulté le ).
↑Stephane Lebarber, « Pétition pour une classe supplémentaire à l’école maternelle de Lassigny : Les parents d’élèves réclament l’ouverture en septembre d’une quatrième classe dans cet établissement, qui accueille non seulement les enfants de Lassigny, mais aussi ceux de Plessier-de-Roye, Gury, Crapeaumesnil et Fresnières », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).