François-Marie-Bonaventure, comte du Fou, né le et mort le à Nantes[1], est un négociant et un homme politique français, maire de Nantes de 1813 à 1816, avec une interruption pendant les Cent-Jours.
Il est le fils de François-Marie Joseph du Fou, chevalier, seigneur de Bézidel et autres lieux, gouverneur des ville et château de Pontivy, né à Bézidel le et baptisé le 1er juin suivant, décédé au château de l'Abbaye en Bohal le , et de Thérèse-Marie de Tollenare, baptisée à Nantes le , et tuée durant la Révolution, fille de Charles de Tollenare, sieur de La Guidoire, négociant à Nantes, et de Françoise Thérèse Descamps, dame de Brenière, mariés à Nantes le [2].
Son père et son grand-père occupèrent successivement la charge de gouverneur des ville et château de Pontivy[3].
Il épouse, le à Nantes, Félicité Jogues, fille du négociant-armateur Pierre Athanase Augustin Jogues de Guédreville, sieur de Merville, propriétaire de l'hôtel de Luynes, et de Geneviève Thérèse Guyot[2], dont :
Jules, consul de France, époux de Lydie Marion du Rosay
Athénaïs, épouse d'Henri de La Tullaye
Bonaventure, époux d'Elisabeth de Contades-Gizeux
Révolution française
Petit-fils, par sa mère, d'un riche négociant nantais, il le devient lui-même et participera à la traite négrière[4], et s'associe avec son beau-père, pour fonder la maison « Jogues et du Fou ». Noble et riche, il est suspecté en 1793, et fait partie des 132 Nantais qui, en , sont expédiés à Paris pour y être jugés. Tombé malade, il évite le procès, et revient à Nantes, pour reprendre la société « Jogues, du Fou et compagnie »[5].
Maire de Nantes : premier mandat (1813-1815)
Membre du collège électoral du département de la Loire-Inférieure, candidat au Sénat conservateur, ancien membre et président de la Chambre de commerce de Nantes, membre du Conseil du commerce près le ministère du Commerce[6], à la suite de la démission de Jean-Baptiste Bertrand-Geslin, le il est « nommé d'autorité et malgré sa volonté bien exprimée » maire de Nantes[7] et est installé le suivant[8].
Au retour de Louis XVIII en 1814, le roi le confirme dans ses fonctions qu'il doit abandonner au retour de Napoléon de l'île d'Elbe[6].
Maire de Nantes : second mandat (1815-1816)
Il reprend possession de la mairie le et donne sa démission au mois d'[6]. Ce second mandat est marqué par la période assez courte de l'occupation prussienne à Nantes en [9]. Dès le , le général Thielmann[10] s'installe à Nantes pour préparer l'occupation. Il loge à l'hôtel de France, place Graslin, où une manifestation a lieu le soir même, principalement anti-royaliste. Les troupes arrivent le : environ 5 000 hommes avec 1 100 chevaux, qui doivent être hébergés par la population. Elles quittent Nantes le . Dans l'ensemble, les choses se passent bien, quelques incidents mis à part (pillage de jardins par des soldats, quelques rixes). En , le gouvernement prussien décore le maire ainsi que la supérieure de l'Hôtel-Dieu de l'ordre de l'Aigle rouge.
Carrière ultérieure
En 1817, il dirige toujours sa société. Il emploie son cousin, Louis-François de Tollenare, qu'il envoie au Brésil pour ses affaires, mais la collaboration ne résiste pas à des divergences, notamment sur la traite des Noirs[11].
Chevalier de la Légion d’honneur le et officier le [13]
Chevalier de l’Aigle rouge de troisième classe, par lettres du Roi de Prusse du , pour avoir veillé, avec sollicitude, a ce que les malades prussiens reçussent dans les hôpitaux les soins que réclame l’Humanité.
« Le 31 décembre 1836, a été inaugurée une rue de la paroisse Saint-Félix, allant de la place Saint-Félix au boulevard Amiral Courbet, portant son nom et il fut dit que François Marie Bonaventure du Fou (1765-1833), négociant et armateur, fut président, à plusieurs reprises, du collège électoral de la Loire Inférieure. Homme animé des sentiments les plus élevés et les plus vertueux, il remplit heureusement les fonctions de maire au cours de périodes particulièrement difficiles. »
↑Bernardin-Marie Pantin, comte de la Guère et René Kerviler, Le Procès des 132 Nantais, avec une relation inédite de leur voyage à Paris, et des notices biographiques, une préface et des notes, Vannes, Lafolye, , 299 p. (BNF34028403, lire en ligne), p. 57.
↑Alain Croix dir., Nantais venus d'ailleurs, Histoire des étrangers à Nantes des origines à nos jours, Nantes-Histoire/Presses universitaires de Rennes, 2007, pages 140-142.
↑Jacques Sigot (dir.) et société d'histoire des hôpitaux de l'Ouest, Nantes, l'hôpital Saint-Jacques, Montreuil-Bellay, Éditions CMD, coll. « Mémoire d'une ville », , 108 p. (ISBN9-782909-826981), p. 19.
↑Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 88 p. (ISBN978-2-9528652-5-8), p. 18.
↑« Chanoine Durville (rue) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Alexandre Perthuis et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Tome II, Imprimerie Grinsard, 1873, pages 69–71 et 73-74.