Fils de François Pierre, chirurgien-major au régiment Suisse de Waldner, et de Ursule Collignon, il entre comme cadet le dans le régiment de Vigier, où il obtient un avancement assez rapide.
Le 24 mars 1794, les officiers municipaux Morel et Carpenty auraient écrit à la Convention nationale[2] que les troupes de Amey, à Montournais et aux Épesses, auraient jetés des femmes et des enfants vivants dans des fours à pain :
« Amey fait allumer des fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c'était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D'abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes et nous n'avons trop rien dit ; mais aujourd'hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu'ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles de royalistes manquant, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n'étaient coupables que d'adorer la nation. La veuve Pacaud, dont le mari a été tué à Chatillon par les Brigands lors de la dernière bataille, s'est vue, avec ses quatre petits enfants jetée dans un four. Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort[3]. »
Cependant, pour l'historienAlain Gérard, l'authenticité de ce passage est douteuse car le texte semble provenir de l'historien légitimisteJacques Crétineau-Joly : un « écrivain profond autant que partisan, et qui a le sens de la formule » et « qui non seulement ne cite pas ses sources mais qui, selon la mode du temps, ne s'embarrasse pas d'en inventer, pourvu qu'elles fassent vrai »[2]
Il est ensuite employé aux armées des Alpes et du Rhin depuis l'an III jusqu'à l'an VIII. Au 18 brumaire, Amey se trouve à Saint-Cloud et est l'un des témoins actifs de ce coup de force qui fait sortir le Consulat des ruines du Directoire. Immédiatement après cette journée fameuse, Amey est attaché à la 17e division et devient ensuite président du conseil de révision.
Durant la guerre d'Espagne, il est détaché du service de l'intérieur et assiste au célèbre siège de Gérone en . Les Espagnols manquent de munitions et tombent chaque jour victimes d'une maladie épidémique, lorsque le maréchal Augereau donne l'ordre au général Pino d'enlever le faubourg de la marine. Cet ordre est exécuté avec un plein succès. Cependant les Espagnols ayant tenté une sortie générale pour ressaisir le faubourg, le général Amey, qui occupe une position au-dessous du mont Joui, vient prendre l'ennemi en flanc, le jette dans une complète déroute et enlève les redoutes du Calvaire et du Cabildo.
En 1812, le général Amey fait la campagne de Moscou sous les ordres du maréchal Oudinot. La part qu'il prend au combat de Polotsk les 17 et , et ses manœuvres habiles pendant la retraite, lui valent une mention honorable dans les bulletins officiels. Le , il est promu au grade de général de division.
Comble de l'ironie : après les massacres qu'il avait commandés durant la guerre de Vendée, le , le baron Amey est nommé par Louis XVIIIchevalier de Saint-Louis — il commande alors la 2e subdivision de la 2e division militaire, sous les ordres du duc de Tarente. Le , il assiste à la réception qui est faite à Limoges par le maréchal au duc et à la duchesse d'Angoulême, démarche que d'ailleurs l’étiquette commandait. Après le , il envoie son adhésion à l'Empereur. Admis à la retraite le , avec une pension de 6 000 francs, il se tient dès lors éloigné des affaires. Le , il est mis dans le cadre des officiers généraux comme disponible. Il est rentré dans la position de retraite en 1833.
Il épouse en premières noces Anna Marguerite Elisabeth Hantzler, et, en secondes noces, Caroline Henriette Charlotte de Polentz. Du au , il est maire de Sélestat, sa ville natale. Le , le Conseil municipal de Sélestat donne son nom à un nouveau boulevard. Il meurt le , à Strasbourg[4], en son domicile, au numéro 3 de la rue de la Mésange, et est inhumé au cimetière Sainte-Hélène de cette ville.
Un de ses contemporains, le général Auguste Jean Ameil, le qualifie d'« homme fort médiocre »[5].
Coupé : au 1, parti d'argent, à la tour sommée d'une tourelle de sable et ajourée du champ et du quartier des Baronsmilitaires de l'Empire ; au 2, d'azur, à trois têtes de léopard d'or.[6],[7],[8]
Notes et références
↑Sélestat, B, 1768, acte no 212, p. 215, sous les prénoms de Pierre François Joseph