D'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueules, ailé du même.
La famille de Montgolfier est originaire de La Forie, près d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne. Elle se fixa ensuite dans le Nord du Vivarais, à Annonay, où l'on trouve en 1558 Jacques Montgolfier, fabricant de papier. Ses descendants exerceront durant plusieurs générations le métier de papetier[1].
Son arrière-petit-fils, Raymond Montgolfier, marié à Marguerite Chelles, eut entre autres deux fils. Le cadet, Antoine (1701-1779) fut l'auteur d'un rameau subsistant, fixé à Tournon et demeuré non noble[1]. L'aîné, Pierre Montgolfier (1700-1793), fabricant de papier, fut anobli en 1783 en raison des exploits de ses deux fils aérostiers[1].
Activité de papetier
À La Forie, près d'Ambert, les Montgolfier achètent un vieux moulin à farine et le transforment en moulin à papier[2].
Les Montgolfier sont à l'origine de l'entreprise Canson : le gendre d’Étienne de Montgolfier, Barthélémy Barou de La Lombardière de Canson (1774-1859), lui succède par son mariage avec Alexandrine de Montgolfier, et la manufacture royale « Montgolfier » devient alors « Montgolfier et Canson » (1801), puis « Canson-Montgolfier » (1807) et enfin « Canson »[3].
La famille Montgolfier a été anoblie en 1783 en la personne de Pierre Montgolfier, papetier, père des deux frères Montgolfier aérostiers (sans postérité subsistante) et de sept autres fils[4],[a]. Une branche subsistante, issue d'un oncle des frères Montgolfier, n'a pas été anoblie.
Elle est de nos jours l'une des familles les plus nombreuses de la noblesse française subsistante, avec 137 porteurs masculins vivants recensés par Régis Valette en 2007[4].
Les principales alliances de la famille de Montgolfier sont : Barou de La Lombardière de Canson, du Garreau de La Méchenie, de Clausel de Coussergues, Burrus (1940, 1955), Famille Goybet (1822), de Quengo de Tonquédec (1937), Langlois de Septenville (1966), de Colnet (1997).
« D'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueules, ailé du même : le dit écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'argent, d'azur, de gueules et sinople ». Au bas de ces armoiries figure la devise : Sic itur ad astra (Proverbe latin signifiant « C’est ainsi que l’on arrive aux cieux »[7]). Règlement d'Hozier de 1784[8] (Dessin de 1903[9] à droite).
Variantes notoires
Variante Rietstap[10] : D'argent, à un mont de sinople, mouvant du côté dextre et issant d'une mer d'azur, en chef d'une montgolfière (aérostat) de gueules, ailée du même, les ailes abaissées[11]. Blasonnement repris dans l'armorial de l'ANF. Le vol du ballon devient d'une façon inattendue abaissé[12].
Variante d'Alphonse O'Kelly de Galway en 1901[13] : d’argent à la Montgolfière (ballon) ailée de gueules, […] planant sur des monts de sinople, formant un golfe d’azur, ondé d’argent. Ce blasonnement privilégie la description en armes parlantes en mettant en relief le jeu de mots « mont-golfe ». Selon ce blasonnement, la montgolfière est centrale (et non en chef) le vol n'est pas abaissé (conforme), mais la mer est ondée d'argent- ce qui n'est confirmé nulle part ailleurs.
Variante de Régis Valette (Catalogue de la noblesse française) et du dictionnaire de la noblesse (quasi identiques), donne un blasonnement simplifié[14].
Variante de E. de Séréville et F. de Saint-Simon, quasi identique à celle de d'Hozier, précise que l’anoblissement date de décembre 1783 et que l’autorisation de particule est du [15].
Avant 1783
La famille Montgolfier portait pour armoiries : D’argent, au golfe d’azur entouré de monts de sinople ; au chef d’azur chargé d’un coq d’or[16].
Noms dérivés
Montgolfière, nom du ballon ascensionnel inventé par les frères Montgolfier.
Montgolfier, commune d’Algérie aujourd’hui appelée Rahouia
↑Lettres-patentes données par le roi Louis XVI au sieur Pierre Montgolfier — décembre 1783.
« Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut :
Les machines aérostatiques inventées par les deux frères, les sieurs Étienne-Jacques et Joseph-Michel Montgolfier, sont devenues si célèbres (....)
Pierre Montgolfier, leur père, était issu d'une famille ancienne honorable (...)
ce qui nous détermine surtout à nous empresser d'en faire jouir le dit sieur Pierre Montgolfier, c'est que ce sera tout à la fois récompenser dignement et les travaux du père et la belle découverte des machines aérostatiques, entièrement due aux connaissances et aux recherches de ses deux fils. À ces causes, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, nous avons anobli, et par ces présentes signées de notre main, anoblissons le dit sieur Pierre Montgolfier, et du titre d'écuyer, l'avons décoré et décorons; (...)
Donné à Versailles, au mois de décembre, l'an de grâce 1783, et de notre règne le dixième. Signé Louis. (et plus bas) Par le Roi. « Le Baron de Breteuil. ».
Le sieur Antoine Marie d'Hozier de Sérigny, chevalier juge d'armes de la noblesse de France, (...), par les ordres de S. M., et conformément à l'arrêt du conseil du 9 de mars 1706, régla ainsi qu'il suit, par son arrêté du 7 janvier 1784, inscrit au Registre des anoblissements, les armes concédées à la famille Montgolfier :
« Un écu d'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueule, ailé de même : le dit écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'argent, d'azur, de gueules et sinople. » Au bas de ces armoiries figure l'exergue : Sic itur ad astra.
Source : Nouveau manuel complet d'aérostation: ou Guide pour servir à l'histoire et à la pratique des ballons, par Dupuis-Delcourt, Librairie encyclopédique de Roret, 1850, pages 190 à 192. (visible sur google livres).
↑Nouveau manuel complet d'aérostation: ou Guide pour servir à l'histoire et à la pratique des ballons, par Dupuis-Delcourt, Librairie encyclopédique de Roret, 1850, pages 190 à 192 [1]
↑Armes de la famille de Montgolfier, publiées dans l'hebdomadaire Les contemporains, numéro 539, Paris, daté du 8 février 1903.
↑Cela peut être dû à une interprétation d'un dessin peu précis
↑Alphonse O'Kelly de Galway, Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason, 1901.
↑Sans la position du mont dans la mer, ni la position du ballon en chef, ni la couleur des ailes pour Valette. Peut-être suffisant pour des ouvrages axés sur la noblesse, cela ne permettrait pas de faire référence en matière d'héraldique
↑Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, tome 1, 1214 pages, 1975 : page 731 sub verbo « de MONTGOLFIER ».
↑Florentin Benoit d’Entrevaux, Armorial du Vivarais, à Privas Imprimerie centrale, M•DCCCC•VIII (1908), 495 pages ; réimpression en « facsimile » à 200 exemplaires, Les Éditions de la Bouquinerie, Valence, 1990 (ISBN2-908287-02-1) : notice Montgolfier, page 359