La famille Potier (Paris) est une famille éteinte de la noblesse française, originaire de Paris, anoblie par la charge de conseiller en la Cour des monnaies de Paris vers 1475.
Ses trois branches se sont éteintes au XVIIIe siècle.
Histoire
La famille Potier[2],[3],[4],[5] a été anoblie par la charge de conseiller en la Cour des monnaies de Paris en 1473 ou en 1475[6].
Simon Potier, fl. au début du XVe siècle, sieur de Blanc-Mesnil, Groslay, Courbevoie, Courberon et La Grange, qu'on dit être fils de Pierre Potier, marchand pelletier à Paris et fondateur d'un des charniers des Innocents vers 1397/1399[11], marié à Pernelle († 1399), † 1410, lui-même fils de Mahy/Mahieu/Mathurin Potier, né vers 1330, bourgeois de Paris dans la 2e moitié du XIVe siècle ([4], p. 1 et 2). Simon Potier, marié avec Catherine Aubéry[12], eut pour fils :
Nicolas Ier Potier, sieur des mêmes terres, marchand apothicaire et épicier, échevin de Paris en 1466, nommé général des monnaies par Louis XI le 18 décembre 1475[12], mort en 1501, marié avec Madeleine de Marle[13], dont :
Jacques Potier, seigneur de Blanc-Mesnil, né vers 1500-† 1555, conseiller au Parlement de Paris, marié en 1523 avec Françoise Cueillette, dame de Gesvres au Maine[14], dont :
René Potier (de Blanc-Mesnil) (1574/1576-1616), fils de Nicolas III, érudit : le Didyme français, grand aumônier d'Anne d'Autriche. Nommé en 1595, il ne put prendre possession de son évêché de Beauvais que trois ans plus tard. Il ne résida pas à Beauvais, les affaires de l'État le retenant constamment à Paris. Il s'installe enfin à Beauvais en 1616 et meurt peu de mois après,
Bernard Potier (de Blanc-Mesnil) (vers 1578-1610), fils de Nicolas III, Président à mortier au Parlement de Bretagne, x 1607 Marguerite Guyot de Charmeaux († 1618 ; remariée en 1615 à Henri du Plessis de Richelieu, né vers 1580-† 1619, frère aîné du cardinal Armand-Jean)
André Ier Potier de Novion[7] (mort en 1645), fils de Nicolas III, marié en 2e noces à Catherine Cavelier, président au Parlement, acquéreur du château de Villebon-sur-Yvette
Augustin Potier de Blancmesnil (mort le 19 ou 20[19] juin 1650), fils de Nicolas III, évêque de Beauvais succédant à son frère René en 1616, il y reste jusqu'à sa mort. Aumônier de la reine. Selon Retz : « Plus idiot que tous les idiots de votre connaissance », une « bête mitrée ». Éphémère Premier ministre de la régence, il aurait, selon Retz, « demandé aux Hollandais de se convertir à la religion catholique s'ils voulaient rester dans l'alliance de la France. La reine eut honte de cette momerie de ministère »[20]. » Selon La Rochefoucauld, il fut « le seul des serviteurs de la Reine que le cardinal de Richelieu n'avait pas jugé digne d'en être éloigné »[21]. » La reine ne tarde pas à mesurer les faibles capacités de son aumônier et l'écarte. Il revient dans son diocèse où il demeure jusqu'à sa mort, au château de Bresles en juin 1650. Il avait été sacré à Rome le 17 septembre 1617. Il avait donné sa démission du siège de Beauvais peu avant sa mort. Cet évêque avait été ami de Vincent de Paul ; à la fin de sa vie, il fut proche des jansénistes
Madeleine Potier de Blanc-Mesnil, fille de Nicolas III (vers 1587-1671), x 1608 Théodore Choart de Buzenval, d'où Nicolas Choart de Buzenval (1611-mort en 1679), évêque de Beauvais, qui succéda à ses oncles ;
Antoine Potier de Gesvres (vers 1585-1621), frère benjamin de René et Bernard, tous fils de Louis Potier de Gesvres ; seigneur de Sceaux, homme d'État et diplomate, x Anne fille de Jacques II d'Aumontde Chappes.
7e génération
René Potier de Blancmesnil (mort le 17 novembre 1680), fils de Nicolas IV Potier de Blancmesnil d'Ocquerre. Président à mortier au Parlement de Paris, Président de la première chambre des enquêtes (16 février 1645). Actif dans la Fronde parlementaire ; dit le « Président de Blancmesnil », arrêté avec Broussel le 26 aout 1648, ce qui provoque une émeute rue de l'Arbre-Sec[22] et la Journée des barricades. Il est rétabli en 1652. Dans ses notes écrites probablement vers 1657 pour le cardinal de Mazarin, Colbert dresse ainsi le tableau du président au Parlement de Paris : « Mélancolique, extravagant, bizarre, de très-mauvaise humeur, foible, de difficile accès, ne manque pas de sens, mais prend toujours les affaires à contre-pied, peu sûr et de qui on ne se peut rien promettre, obstiné quelquefois, par boutade au parti qu'il prend, n'a point de crédit dans sa chambre »[23]. Il épouse Marie de Grimouville, † 1715, d'où Marie-Renée Potier (1678-1700), dame du Blanc-Mesnil et du Bourget, sans alliance
Augustin Potier de Blanc-Mesnil sire d'Ocquerre, † le 11 mars 1704, frère du précédent, conseiller au Parlement
Marguerite Potier de Gesvres, † 1669, sœur des précédents, x 1635 Henri de Saulx-Tavannes (1597-1653 ; fils de Jean)
quatre autres enfants de René Potier de Gesvres, 1er duc de Tresmes, et de Marguerite de Piney-Luxembourg : leurs deux fils aînés, sans alliance : Louis, colonel du régiment de Gesvres cavalerie (vers 1612-† 1643 au siège de Thionville ; marquis de Gesvres), et François Potier, colonel du régiment de Gesvres cavalerie après la mort de son frère, (vers 1612-† 1646 à Lérida ; marquis de Gandelu puis de Gesvres) ; capitaine de la troisième compagnie des gardes du corps du roi depuis le 10 aout 1643 jusqu'à sa mort ; Renée-Louise, † 1681, abbesse de La Barre ; Anne-Marie-Madeleine (vers 1623-1705), marquise de Blérancourt (héritage de son oncle Bernard Potier), sans alliance.
Claude Potier, dit le comte de Novion, † 1722, leur frère, chevalier de Malte, x 1° Anne-Catherine de Brossamin (vers 1664-1703) : d'où Nicolas Potier, et Jacques Potier de Novion, capitaine de dragons
Marguerite Potier de Novion, † 1705, leur sœur, x Charles Tubeuf, maître des requêtes, baron de Blanzac et de Ver
Catherine Potier de Novion (1646-1709), leur sœur, épouse Antoine de Ribeyre (1632-1712), intendant de Limoges et de Tours, président au Grand conseil, conseiller d'État
Marthe-Agnès Potier de Novion, fille de Nicolas (IV ou Ier) Potier de Novion, sœur des précédents, † 1686, x 1675 Arnaud IIde Labriffe ;
François-Bernard Potier, marquis de Gesvres (1655-1739) puis 2e duc de Gesvres, fils de Léon Potier duc de Tresmes puis 1er duc de Gesvres, et de Marie-Angélique du Val de Fontenay-Mareuil. Premier gentilhomme de la chambre, gouverneur de Paris, héritier du marquisat de Fontenay-Mareuil. Marié en 1690 à Marie-Madeleine de Seiglière(s) (1664-1702), qui lui apporte l'hôtel désormais dit de Gesvres à Paris, passage Choiseul (2e arrdt.)[26]
trois frères des précédents, tous fils de Léon Potier 1er duc de Gesvres et de Marie-Angélique du Val de Fontenay-Mareuil, et tous † jeunes : Louis (1660-1689 ; marquis de Gandelu, colone du Régiment des Vaisseaux), François (1664-† 1685 à Coron en Morée contre les Turcs ; chevalier de Malte), et Charles Potier comte d'Annebault
André III Potier de Novion, marquis de Grignon (1659-mort en septembre 1731), petit-fils de Nicolas (IV ou Ier) Potier de Novion, fils d'André II et d'Anne de Malon de Bercy. Président à mortier en 1689 et Premier président en 1723 : il se démet rapidement de cette fonction dès 1724. Marquis de Grignon et sire de Saint-Germain-de-la-Grange par achat en 1682 ; x 1680 Anne Berthelot, fille de François Berthelot secrétaire des commandements de la Dauphine
Louis-Nicolas-Anne-Jules Potier de Nouvion (vers 1666-1707), son frère cadet, dit le marquis de Novion, x 1685 Antoinette Le Comte/Le Conte de Montauglan
Marie-Catherine Potier de Novion, † 1747, leur sœur Marie, fille d'André II Potier de Novion, x 1674 Jean-Baptiste-Louis Berryer de La Ferrière ;
François-Joachim Potier (1692-1757), marquis puis 3e duc de Gesvres[27], fils de François-Bernard Potier marquis puis 2e duc de Gesvres. Marié en 1709 à Marie-Madeleine-Emelie Mascranni de La Verrière, † 1717 sans postérité. Il reçoit le gouvernorat de Paris en survivance de son père, Premier gentilhomme de la chambre, Grand-bailli de Valois
Marie-Françoise Potier de Tresmes (1697-1764), fille de François-Bernard 2e duc de Gesvres, sœur des précédents. Épouse en 1715 Louis-Marie-Victorde Béthune-Selles (1671-1744), comte de Selles, dit le comte de Béthune.
10e génération
Nicolas (V ou II) Potier de Novion (1685-1720), fils d'André III et d'Anne Berthelot, conseiller au parlement, comte de Novion, marquis de Grignon, mort en octobre 1720 au château de Courances. Il épouse sa cousine Anne-Marguerite-Catherine de Gallard de Courances le 11 décembre 1708
Antoinette Potier de Novion (vers 1687-1726), sa sœur, x 1709 Charles-Adolphe des Lions comte d'Epaux, colonel de dragons
Anne Potier de Novion (vers 1689-1726), leur sœur, x 1713 François de Montholon, † 1725, intendant de Saint-Domingue ;
Antoinette Potier de Novion (1685-1754), fille de Louis-Nicolas-Anne-Jules Potier de Novion et d'Antoinette Le Comte/Le Conte de Montauglan. Femme en 1714 du maréchal-ducGaspard de Clermont-Tonnerre : Postérité ; (Antoinette Potier avait plusieurs frères et sœurs, dont deux militaires : Nicolas comte de Montauglan, † 1706 à Ramillies, et Denis-Louis-Anne-Jules Potier de Nouvion, vers 1691-1758, mousquetaire) ;
Louis-Joachim Paris Potier (1733-1794), marquis puis 5e duc de Gesvres (1774), fils de Louis-Léon Potier, comte de Gandelus puis duc de Tresmes et de Gesvres, et d'Éléonore-Marie de Montmorency-Luxembourg. Pair de France, gouverneur général de I'Ile-de-France, il épousa en 1758 Françoise-Marie, fille héritière de Bertrand-César Du Guesclin de La Roberie (branche cadette de la famille du célèbre connétable). À la suite d'une conspiration dans la maison d'arrêt du Luxembourg, il fut guillotiné le 7 juillet 1794 (19 Messidor an II), sans laisser de postérité[28],[29],[9]. Il fut le dernier de sa branche[30] et les seuls descendants des ducs de Gesvres furent les maisons de Saulx-Tavannes et de Broglie-Revel[31].
« Écartelé au 1 d’azur à la bande d’argent, accompagné de deux dragons qui est Baillet ; au 2 d’or, au chef de gueules chargé au franc quartier d’un écusson de Montmorency dont le premier quartier est chargé d’une étoile de sable qui est Aunoy; au 3 de Montmorency : au 4 d’argent au chef de gueules et au lion d’azur armé, lampassé et couronné d’or sur tout qui est Vendôme ancien, et sur le tout de Potier qui est d’azur à trois mains dextre d’or au franc quartier échiqueté d’argent et d’azur. »[33]
« Écartelé : au 1, d'argent, au lion de gueules la queue nouée fourchée et passée en double sautoir (Luxembourg) ; au 2, d'azur, à trois fleurs-de-lis d'or, au bâton alésé de gueules péri en bande (Bourbon) ; au 3, d'or, à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (Lorraine) ; au 4, de gueules, à la croix d'argent (Savoie). Sur le tout d'azur, à trois mains dextres appaumées d'or, au franc-quartier échiqueté d'argent et d'azur (Potier) à la bordure engrêlée d'or. »[33],[1]
« Écartelé aux 1 et 4 d’azur à trois mains appaumées d’or, au franc quartier échiqueté d'argent et d’azur qui est Potier à la bordure de gueules sur le tout ; aux 2 et 3, d’azur à la bande d’argent, accompagné de deux dragons ailés d'or qui est Baillet. »
« D'azur aux trois mains dextres appaumées d'or, au franc-quartier échiqueté d'argent et d'azur, chaussé d'or aux deux ceps de vigne tigés et feuillés de sinople, fruités chacun de trois pièces de gueules. »
« D'azur à la croix engrêlée d'or cantonnée au premier d'un échiqueté d'argent et d'azur de quatre tires en référence a l'abbaye de Saint-Denis, au deuxième et au troisième d'une main dextre apaumée d'or, au quatrième d'un drageoir du même. »[35]
↑« Famille Potier, p. 519-522 », sur Le Grand Dictionnaire historique de Louis Moréri, t. VIII, chez les Libraires associés, à Paris, 1759
↑« Généalogie des Potier, p. 724-735 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. IV, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, Honoré Caille du Fourny et Pol Potier de Courcy, Chez Firmin-Didot à Paris, 1868
↑Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, Paris, 2002
↑ a et bNovion ou Nouvion est dit en Ile-de-France, -en-France ou -le-Comte (sans rapport avec Nouvion-le-Comte dans l'Aisne ; les Potier ont d'ailleurs été nommés comtes ou marquis de Novion, pour le Novion qui nous intéresse ici). Il s'agit très probablement d'une terre à Mitry : en effet, les Archives du Musée Condéde Chantilly, 1927, nous apprennent que Barthélemy Hervart posséda " laterre et seigneurie de Novion-le-Comte sise au bourg de Mitry et consistant en l'hôtel seigneurial, ferme, terres, etc., par lui acquise, le 29 septembre 1662, de Nicolas Potier, président au Parlement, et de Catherine Gallard, sa femme, et relevant de l'abbaye de Saint-Denis". On retrouve ensuite Mitry et Novion, avec Bois-le-Vicomte, aux mains des La Tour du Pin-Gouvernet, héritiers et descendants des Hervart. Si les Potier continuent après 1662 de s'intituler comtes ou marquis de Novion, ce doit être un titre de courtoisie ou d'usage, ou bien une remotivation, une refondation.
↑Robert Descimon, Elites parisiennes entre XVe et XVIIe siècles : du bon usage du Cabinet des titres, Bibliothèque de l'École des chartes 1997, tome 155, livraison 2, p.xx
↑Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
↑« Pottier de Blancménil, p. 40-41 », sur Notes secrètes sur le personnel de tous les Parlements et Cours des comptes du royaume, envoyées par les intendants du royaume à Jean-Baptiste Colbert (ministre d'Etat) et datées de la fin 1663, Persée-Collections numériques de la Sorbonne, 1851, 2, pp. 33-70
↑La duchesse de Créquy décrit son entrée chez la duchesse de La Ferté : « À peine étions nous assises, qu'on entendit ouvrir les deux battants de toutes les portes de l'enfilade avec un fracas inconcevable, et que nous vîmes apparaître une petite figure qu'on apportait sur un grand fauteuil de velours vert galonné d'argent. C'était une sorte d'image enluminée, grimaçante et peinturlurée comme un joujou de Nuremberg, avec la bouche en cœur et deux petits yeux languissants. Cette étrange figure était habillée d'une étoffe d'argent brodée en chenille verte, et, de plus, elle avait un gros bouquet de verveine à la main. Le fauteuil était porté par quatre géants, habillés en valets de pied ; il était environné par cinq ou six petits pages, les plus jolis du monde, et c'était visiblement des enfants de bonne maison, car ils avaient tous la croix de Malte ou celle de Saint-Lazare. Un de ces pages était chargé d'un coussin pour mettre sous les pieds (toujours vert et argent) ; un autre portait une grosse gerbe de verveine et de rhue verte, afin de purifier l'air ; et la petite figure était celle de Monseigneur François Potier de Blancmesnil de Tresme, Duc de Gèvres et gouverneur de Paris. »