Elle accueille plus de deux millions de visiteurs (2 140 372 exactement) pour 2 193 exposants[1]. L'exposition est notamment connue pour son importance dans l'histoire de l'école de Nancy, dont le pavillon marque le début du déclin[2]. L'Exposition internationale de l'Est de la France est à la fois un acte politique, une démonstration de force économique et une vitrine culturelle, didactique et pédagogique.
Six palais, à l'architecture métallique recouverte de stuc, se sont partagé les centaines de travées où plus de deux milliers exposants sont venus présenter leur savoir-faire[3] :
le palais de la Métallurgie (mines de fer, métallurgie, mines de sel, salines, houillères, etc.) ;
le palais de l'Électricité, à la gloire de cette fée électrique qui bouleversait le quotidien ;
le palais des Textiles (industrie du coton, de la laine, broderie, vêtements, chapellerie, industrie de la chaussure, etc.) ;
le palais des Arts libéraux (chimie, pharmacie, médecine, imprimerie, photographie, instruments de musique, verrerie, universités et écoles, etc.) ;
le palais de l'Alimentation (minoterie, brasserie, eaux minérales, biscuiterie, conserves alimentaires, épicerie, etc.) ;
le palais des Transports (navigation fluviale, transports par voie ferrée, transports par route, etc.).
Reconstitution 3D des palais (MGS3D/Maxime Santiago, 2022).
Reconstitution 3D de la porte monumentale et du village alsacien (MGS3D/Maxime Santiago, 2022).
Ferme lorraine
La Ferme lorraine fut construite sur les plans de l'architecte Émile André, dans le but d'inscrire l'agriculture régionale dans la modernité.
Village alsacien
De l'ensemble des constructions de l'exposition, seule subsiste la maison alsacienne provenant du village de Zutzendorf (Bas-Rhin) au colombage emblématique, qui illustrait avec d'autres pavillons le courant régionaliste. Le village alsacien se déployait le long d'un décor en trompe-l'œil conçu par le peintre Auguste Ramel.
Pavillon colonial
Dans la lignée des expositions universelles, l'exposition internationale de l'Est de la France cherche à défendre la légitimité de la colonisation française en célébrant son empire colonial. Sont ainsi représentés un « village sénégalais », un souktunisien, une réplique de l'hôpital de Casablanca et les investissements infrastructurels de l'institut colonial (transports, écoles, hôpitaux)[3].
Le village sénégalais est en réalité un zoo humain, peuplé de dix-huit familles sénégalaises (Toucouleurs, Benga, Thiam et Wolofs) embarquées à Dakar : les hommes font des démonstrations d'artisanat (bijoux, orfèvrerie, tisserands, cordonniers, broderie, forgerons, dessinateurs, constructeurs de pirogues) pendant que les femmes préparent des repas[5].
↑Hubert Collin, « Histoire et art », dans Hubert Collin, Francine Roze-Canton, Michel Hachet, Jean Lanher, Pierre Demarolle, François Provin et Jean-Claude Bonnefont, Meurthe-et-Moselle, Paris, Éditions Bonneton, coll. « Encyclopédies régionales », , 317 p. (ISBN2-86253-203-7), chap. 1, p. 7-90 (80).
↑Félix Marcilhac, La Vie et l'Œuvre de Jacques Majorelle : 1886–1962, Courbevoie, ACR, coll. « Les orientalistes », , 288 p. (ISBN2-86770-031-0), p. 16.
↑Revue de l'Exposition de Nancy 1909, no 42 bis, 30 avril-1er mai 1909, p. 358.
Bibliographie
Documents d'époque
Louis Laffitte, L'Essor économique de la Lorraine : Rapport général sur l'exposition internationale de l'Est de la France, Nancy, 1909, Nancy, Berger-Levrault, , 933 p..
Le Journal de l'exposition : Organe officiel de l'administration, gérant Louis Laffitte, Nancy, du 1er mai au 1er novembre 1909, 78 numéros.
Revue générale de l'Exposition de Nancy, 1909, et palmarès de la section industrielle de l'Est, Nancy, Société industrielle de l'Est, 1910, 625 p..
Documents d'analyse
Frédéric Descouturelle, Bernard Ponton, Francis Roth et Hélène Sicard-Lenattier, Nancy 1909 : Centenaire de l'exposition internationale de l'Est de la France, triomphe de l'industrie, de la science et de l'art nouveau, Nancy, Place Stanislas, , 186 p. (ISBN978-2-35578-023-3).
L'École de Nancy à l'exposition internationale de l'Est de la France, 1909, exposition-dossier présentée au musée de l'École de Nancy du 27 mai 2009 au 3 janvier 2010.
(en) Béatrice Damamme-Gilbert, « The 1909 Nancy International Exhibition : Showcase for a Vibrant Region and Swansong of the Ecole de Nancy », Art on the Line, (ISSN1478-6818, lire en ligne [PDF]).
Fiction
Jérôme Thirolle, Le boiteux du parc Sainte-Marie, Haroué, Gérard Louis, , 293 p. (ISBN978-2-35763-031-4).