Au sein du territoire de la ville de Nancy, la rue du Sergent-Blandan se place à sa périphérie sud-ouest, au sein du quartier Haussonville - Blandan - Donop et non loin de la commune de Villers-les-Nancy, la portion méridionale de la rue étant également à grande proximité de Vandœuvre. La rue est parallèle au boulevard d'Haussonville et à la rue Jeanne-d'Arc.
La chaussée routière est à double sens depuis la place Paul Painlevé au nord, jusqu'au carrefour, comprenant feux tricolores, avec la rue du Placieux et l'avenue du Maréchal Juin, ensuite la voie est à sens unique nord-sud jusqu’au débouché place de Padoue, un autre feu tricolore marquant l'intersection avec la rue Vauban et la rue Pierre de Sivry.
Le bas de la rue du Sergent-Blandan, au niveau de la place de Padoue, est desservi par la ligne 1 du tramway du réseau STAN, via la station « Blandan/Campus Artem ». La ligne de bus 7 parcourt la totalité de la rue et relie cette dernière à la gare de Nancy. Les lignes 6 et 8 desservent également le haut de la voie, à l'arrêt « Painlevé », près de la place éponyme.
Origine du nom
La rue se nommait à l'origine grand Chemin vicinal de Saint-Charles[1]
du nom d'une ancienne propriété ducale sise au sud de la rue actuelle et située sur la route de Neufchâteau. La voie est baptisée par décision du conseil municipal de Nancy du 6 mai 1886[1] du nom de Jean Pierre Hippolyte Blandan, d'origine lyonnaise, mort au champ d'honneur en 1842 lors de la conquête de l'Algérie par la France. Blandan était sous-officier au 26e de ligne, qui deviendra un célèbre régiment nancéien quand il s'installera plus tard dans cette ville, à la caserne Thiry[2], le 1er octobre 1887. De plus, on peut remarquer que Blandan apparaît comme le héros d'une France humiliée après sa défaite lors de la guerre de 1870. On notera que le maire et président du conseil municipal Mr Volland était à l'origine de cette initiative qui a créé un débat. D'un côté, Victor Parisot (membre du conseil municipal et par ailleurs doyen de la faculté de médecine[3]) s'opposait à cette décision, la considérant comme un contre-sens historique[1],[4] puisque Blandan ne fait pas partie de l'histoire locale. D'autre part, Mr Guirin, en faveur de cette nomination, souhaitait honorer les actes de bravoure du 26e RI[1],[5]. Après son installation, en 1887, dans la cité des Ducs de Lorraine, le régiment sera appelé, bien plus tard, le « régiment de Nancy »[6].
Historique
Le site n'a pas été urbanisé avant la fin du XIXe siècle[1], un bâtiment utilisé pour l'usage des chevaux de cavalerie étant néanmoins signalé[réf. nécessaire]. Fruit de l’expansion urbaine de Nancy survenue à la suite de la guerre de 1870 et de l'annexion de l'Alsace-Lorraine, la rue du Sergent-Blandan fut créée en 1885, on élargit le vieux chemin et pour établir les trottoirs on abattit 90 ormes plantés en bordure[1]. La voie, sise dans une ville nouvellement située à proximité de la frontière franco-allemande, accueille au début du XXe siècle trois casernes : Blandan, Landremont et Molitor ; et un hôpital des armées, inauguré en 1913 sous le nom d’hôpital Sédillot.
Au XXe siècle, une impasse donnant sur la rue est nommée Blandan, probablement par nom d'usage.
En 1908 survient la découverte d'une source thermale par Louis Lanternier, qui réalisa alors des forages[7]. L'inauguration de la source, qui porte le nom de son inventeur, se déroula l'année suivante[8], lors de l'Exposition internationale de l'Est de la France qui se déroulait concomitamment dans le quartier. En 1913 est inaugurée la piscine olympique, qui s'avère être lors de sa création la plus grande piscine en eau thermale du monde[9].
La caserne Blandan accueille le 69e régiment d'infanterie de 1874 à 1914, la caserne Landremont accueille le 37e régiment d'infanterie de ligne de 1885 à 1914, la caserne Molitor accueille le 79e régiment d'infanterie de 1887 à 1914[2].
De plus, durant la Première Guerre mondiale, la caserne Molitor servit de lieu d'accueil à des milliers de réfugiés de la région[10]. La caserne recevra à deux reprises, en 1916, la visite du présidentPoincaré[réf. nécessaire], ainsi que celle de son épouse[11] en 1917. Les casernes ont successivement réduit leur activité au début des années 1990. Le terrain de l'ancienne caserne Molitor, détruite au début des années 2000, abrite désormais le campus universitaire Artem[12].
Durant la première moitié du XXe siècle, la rue du Sergent de Blandan est desservie par la ligne no 5 du tramway[13].
Au cours des années 1920, Édith Piaf, alors âgée d'une dizaine d'années, se produisit régulièrement au Café du Placieux, au no 72 de la rue[14].
La caserne Landremont est rebaptisée Verneau après la Libération, du nom du général Jean-Édouard Verneau, chef de l’Organisation de résistance de l'armée (ORA), de juin à octobre 1943, arrêté et déporté par les Allemands à Buchenwald, où il meurt en septembre 1944.
En 2007, il est question de débaptiser une partie de la rue, jugée trop longue. Cependant, de nombreux riverains et agents de l'administration protestent au vu de changements administratifs trop importants.
no 36-38 : musée de l'École de Nancy, initialement maison de campagne d'Eugène Corbin[16]. Le jardin du musée, y compris l'aquarium, fait l'objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [17].
Le Monument au sergent Blandan est située à l'extrémité sud de la rue, au niveau de la place de Padoue. La statue, réalisée par le sculpteur Charles Gauthier en 1887, fut tout d'abord érigée dans la ville algérienne de Boufarik[21]. En raison de la présence autrefois à Nancy (à la caserne Thiry[2]) du 26e régiment d'infanterie dont était issu le sergent Blandan. Le monument fut démonté en 1963 et installé au sein de cette caserne, où une copie en réduction existait déjà[1]. Le [22] le monument fut transféré rue Blandan.
↑« MM. Larcher et Victor Parisot protestèrent énergiquement contre le choix de ce vocable, que rien ne justifiait à Nancy, disant que les noms des rues devaient surtout être choisis dans l'histoire locale, afin de laisser de la fixité et en dehors de toute question politique et qu'il fallait de la mesure en toute chose et se garder de toute exagération et de tout contre-sens historique. ». Compte-rendu de la délibération du conseil municipal.
↑Et même le « vieux régiment de Nancy », Historique du 26e régiment d'infanterie : Pendant la grande guerre (1914-1918), Nancy-Paris-Strasbourg, Imprimerie Berger-Levraud, (lire en ligne), p. 2.
↑Nancy et ses environs, Librairie Hachette, 79 boulevard Saint-Germain, Paris, coll. « Les guides bleus illustrés sous la direction de Marcel Monmarché », (lire en ligne), voir p. 7