Né à Innsbruck
(Autriche), Eliskases apprend les échecs à l'âge de 12 ans et montre rapidement d'étonnantes dispositions pour le jeu, remportant le championnat du club d'échecs Schlechter à sa première participation, alors qu'il n'était âgé que de 14 ans. À 15 ans, il est champion du Tyrol et à 16, le vainqueur ex æquo du championnat autrichien.
Il étudie le commerce à Innsbruck, mais ce sont les échecs qui capturent son imagination et il représente l'Autriche aux olympiades d'échecs en 1930, 1933 et 1935 (médaille d'or individuelle au troisième échiquier).
Après l'Anschluss de 1938, il remporta le championnat de l'Allemagne nazie à Bad Oeynhausen en 1938 et 1939. En septembre 1939, Eliskases jouait au premier échiquier allemand à l'olympiade de Buenos Aires quand éclata la Seconde Guerre mondiale. Son équipe remporta la médaille d'or devant la Pologne et l'Estonie. Avec d'autres joueurs, il préfèra rester en Argentine puis au Brésil que de retourner dans la zone du conflit. Les autorités brésiliennes menacèrent d'emprisonner puis d'expulser Eliskases à la suite de la rupture des relations avec l'Allemagne nazie, mais certains joueurs brésiliens intervinrent en sa faveur et l'engagèrent comme professeur.
Après quelques années d'errance en Amérique du Sud, alors qu'il gagnait sa vie avec difficulté, Eliskases obtint la nationalité argentine par naturalisation. La Fédération internationale des échecs lui décerna le titre de maître international en 1950, puis celui de grand maître international en 1952. En 1951, il remporta le tournoi zonal de Mar del Plata et se qualifia pour le tournoi interzonal de Stockholm où il marqua la moitié des points. Il représenta son pays d'adoption aux olympiades de 1952 (3e échiquier, médaille d'argent par équipe), 1958 (3e échiquier, médaille de bronze par équipe), 1960 (2e échiquier) et 1964 (1er échiquier) et continua à jouer jusqu'au début des années 1970, mais ses résultats étaient moins convaincants. Il avait épousé l'Argentine María Esther Almeda et eut un fils, Carlos Enrico. En 1976, la famille retourna au Tyrol autrichien, mais ne s'y installa pas définitivement et retourna vivre à Córdoba en Argentine.
Résultats contre les champions du monde
Vers la fin des années 1930, avec Keres et José Raúl Capablanca, Eliskases était considéré comme l'un des challengers possibles du champion du monde en titre, Alexandre Alekhine. Il avait la faveur d'Alekhine pour disputer un match, car l'Autrichien lui avait servi de secondant dans son match contre Max Euwe en 1937. Cependant, la défection d'Eliskases pour l'Amérique du Sud arriva à un mauvais moment, car le régime nazi avait prévu d'organiser un match l'opposant à Alekhine en 1941, mais dut y renoncer en raison des événements de cette période.
Eliskases est considéré comme un expert en finale, principalement en raison d'une victoire à Semmering en 1937 contre le champion Cubain José Raúl Capablanca, pourtant réputé invincible en finale. Le grand maître néerlandaisHans Ree a noté qu'Eliskases a été l'un des quatre joueurs (avec Keres, Reshevsky et Euwe) à avoir battu à la fois Capablanca et, plus tard, Fischer[1]. Il avait un score positif contre Euwe (3-2)[2], et fit jeu égal avec Capablanca (2-2)[3] et Fischer (1-1)[4]. Les critiques d'Eliskases notent le palmarès impressionnant de l'EstonienPaul Keres, mais ce dernier a été cependant défait deux fois par Eliskases en tournoi.
Victoires en tournoi et en match
Parmi les nombreuses victoires en tournoi, on peut relever