La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par l'Helpe Majeure, le ruisseau d'Orbay, le ruisseau de Montbliard[1], le ruisseau Voyon[2], la rivière L'Helpe Majeure[3], le Couturelle[4], le Ri du cadet[5], le ruisseau de la Jonquette[6], le ruisseau de l'Ermitage[7], le ruisseau Des étangs[8], le ruisseau la Pissalade[9], le Sabot Rouge[10], l'Eppe-Sauvage[11] et un autre petit cours d'eau[12],[Carte 1].
L'Helpe Majeure, d'une longueur de 69 km, prend sa source dans la commune de Ohain et se jette dans la Sambre canalisée à Noyelles-sur-Sambre, après avoir traversé 18 communes[13]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Helpe Majeure sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,35 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 52,7 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 61,6 m3/s, atteint le même jour[14].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le lac du Val Joly, d'une superficie totale de 149,8 ha (106 ha sur la commune) et l'étang du Fond d'Amour (0,4 ha)[Carte 1],[15].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sambre ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 253 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Sambre. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le , puis modifié le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du Parc naturel régional de l'Avesnois[16].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 896 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 10,3 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-sur-Helpe à 20 km à vol d'oiseau[19], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 802,4 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
Urbanisme
Typologie
Au , Eppe-Sauvage est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[23].
Elle est située hors unité urbaine[24] et hors attraction des villes[25],[26].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (50,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (49,6 %), prairies (36,9 %), eaux continentales[Note 3] (6,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5 %), terres arables (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[27]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Hydrographie
L'Helpe Majeure et la rivière de Montbliart drainent le village.
Toponymie
Espre-le-Sauvaige en wallon.
Dans les textes anciens, on retrouve Helpra (1112), Eppre-le-Sauvage (1473), Appre-le-Sauvage (1473), Espre, Epe-Sauvage.
Le village tire son nom de la rivière (Elpe, Helpe) qui y coule et de sa situation au sein d'un pays boisé, montueux, extrêmement pittoresque et autrefois peu habité (donc sauvage). "Sauvage" est issu du latin tardif salvaticus, altération du latin classique silvaticus, "qui vit dans les bois, sauvage", lui-même dérivé de silva, "forêt"[28].
Avec le Traité de Prüm (855) qui partage la Francie médiane entre les trois fils de Lothaire I, le Hainaut est rattaché à la Lotharingie dont hérite Lothaire II.
En 1250, un château (dénommé château de Voyaux) est construit pour défendre un gué de l'Helpe Majeure qui était un passage entre les terres du seigneur d'Avesnes, Jean I, en guerre contre les Dampierre de Flandre. En 1579, le château de Voyaux est quasiment détruit par les Français. Reconstruit en 1592, il sera incendié en 1651 par 1300 soldats du lieutenant-général Reinhold de Rosen au service du roi de France, Louix XIV. Il sera ensuite reconstruit et agrandi.
Il y avait à Eppe-Sauvage une seigneurie (arrière fief de la pairie d'Avesnes) mouvance de la pairie de Hainaut[C'est-à-dire ?] composé de deux fiefs que possédait en 1473 Thieri de Morchipont[29]. Cette seigneurie est détruite en 1651[30].
Il existait un autre fief possédé par Henri Mahieu de Maubeuge (arrière fief de Messire Philippe de Mastain) mouvance de la pairie de Hainaut[31].
Le village faisait partie du marquisat de Trélon. Dans l'Albums de Croÿ, ce village fait partie de la terre d'Avesnes, principauté du château Porcien, marquisat de Montcornet.
Concernant l'église du village et selon un écrit de Georges Maire : « Une convention du est intervenue entre Guillaume Jacqmain, procureur de l'église Saint-Laurent de Liessies[C'est-à-dire ?] et les habitants et hommes de loi d'Eppe-Sauvage pour la cession de l'autel, dans le but d'augmenter l'église paroissiale trop petite. Cette cession fut consentie moyennant 800 livres, que le monastère[Lequel ?] donna à la communauté d'Eppe-Sauvage, pour l'aider dans la construction du nouvel autel à la charge par cette communauté de l'entretenir à perpétuité »[32]. La cloche (toujours selon Georges Maire) a été installée en 1700. Elle s'appelait « Caroline d'Étrœungt » et avait pour parrain et marraine les époux Polchet, seigneurs de Nahau résidant à Voyaux". La cloche d'origine a été confisquée par les armées allemandes durant la Première Guerre mondiale.
Une forge existait au lieu-dit la Bouquerie depuis le XIVe siècle qui a laissé place au XIXe siècle à un établissement destiné à exploiter les couches considérable de laitier provenant de la forge.
Concernant cette industrie, Émile Dony écrit[33] : « Il semble établi que c'est dans la partie la plus reculée de l'entre Sambre et Meuse, dans le pays de Chimay et nous pouvons ajouter le long du cours de l'Helpe Majeure jusque Liessies, que la sidérurgie belge et celle du Nord de la France trouva son berceau ».
Par ailleurs, André Lequeux écrit[34] : « Les forges ci-dessus auraient leur origine historique dans les lettres patentes de Charles de Croy en 1515 ou 1519. Je pense que déjà avant cette date, certaines de ces forges existaient, mais que par suite de ces lettres patentes, elles prirent une extension considérable ».
Le même auteur écrit encore : « Les industries du fer et du bois sont sœurs jumelles dans leurs débuts les plus lointains. La plus ancienne forge dans notre région remonte à la période celtique. Elle fut florissante à l'époque romaine. Elle continua pendant la période carolingienne et pendant le Moyen Âge. Celle de Liessies est déjà citée en 600 »..
Il en découle qu'à Eppe-Sauvage, des maîtres de forge tels que les Jacquis devenu Jacquier et les Polchet investirent dans le courant du XVIIe siècle, qu'ils firent fortune et construisirent de splendides maisons d'habitation. Ils constituèrent une sorte d'aristocratie locale. La famille des Polchet fut anoblie[35].
Le 17 août 1914, tout au début de la guerre, des troupes françaises venant du département des Ardennes, étant passées en Belgique, rentrées en France par Baives, cantonnent dans la commune, puis repartent en Belgique, avec l'objectif de suivre la situation sur la Sambre[36].
Eppe-Sauvage se trouve en zone occupée par les troupes allemandes d'août 1914 jusqu'au 11 novembre 1918, date où le village est libéré par des troupes françaises (73e RI), jour de l'armistice.
En avril 1943, deux bombardiers britanniques de la Royal Air Force (RAF) chutent sur le territoire d'Eppe-Sauvage. Le premier, dans la nuit du 15 avril 1943, un avion Lancaster, au retour d'un raid sur Stuttgart, est abattu par l'as de la chasse de nuit allemande, le capitaine Rudolph Altendorf. L'avion s'écrase dans la forêt de Saint-Hermann. Les sept occupants sont tués et ensuite enterrés à Maubeuge. Le 17 avril 1943, c'est un avion Halifax, au retour de Pilsen, qui subit le même sort. Il est abattu par un autre as allemand, le major Wilhelm Herget(en). L'avion s'écrase dans la rivière de Montbliart. Sur sept occupants de l'avion, le mitrailleur de queue est tué, le mitrailleur de la tourelle supérieure est blessé grièvement. Parachuté, il est fait prisonnier ensuite. Les cinq autres occupants, après avoir sauté en parachute, réussissent à regagner la Grande-Bretagne avec l'aide de la résistance française et belge.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[44].
En 2021, la commune comptait 234 habitants[Note 4], en évolution de −13,65 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,0 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,2 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 138 hommes pour 119 femmes, soit un taux de 53,7 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,23 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[47]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
2,6
6,0
75-89 ans
12,2
18,1
60-74 ans
18,3
22,5
45-59 ans
24,3
18,8
30-44 ans
20,0
14,3
15-29 ans
10,4
20,3
0-14 ans
12,2
Pyramide des âges du département du Nord en 2021 en pourcentage[48]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,3
75-89 ans
8,1
14,8
60-74 ans
16,2
19,1
45-59 ans
18,4
19,5
30-44 ans
18,7
20,7
15-29 ans
19,1
20,2
0-14 ans
18
Enseignement
Les enfants de la commune sont accueillis dans l'école publique du village, qui accueille en 2020 une quinzaine d'élèves dans une classe unique. Sa survie est menacée par ce faible effectif et la commune fait des efforts pour renforcer l'attractivité de l'équipement[49]
Le château de Willies ou château Cavrois (ancienne forge détruite lors de la mise en eau du barrage du Val Joly – Ronald Hanon)
Grigneaux (ancienne forge)
Le château Maillard (qui vient du patronyme du personnage ayant reconstruit sa demeure sur les fondations très anciennes dont l'origine est inconnue – Ronald Hanon).
La chapelle Linières (rattachée à Eppe en 1140).
La bouquerie.
La planche du Chat (le long du cours d'eau de Montbliart – Ronald Hanon).
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Héraldique
Les armes de Eppe-Sauvage se blasonnent ainsi : D'or à quatre pals de gueules, à la bordure engrêlée d'azur. Ce blason provient des armes de la famille de Merode, Eppe-Sauvage faisant partie du marquisat de Trelon.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:05 TU à partir des 750 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1962 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Inventaire des journaux des marches et opérations des grandes unités, Brigades et groupes de bataillons, Brigades et groupes de bataillons d'infanterie, Brigades d'infanterie, 11ebrigade : J.M.O. 6 août 1914-25 septembre 1914, p. 6, lire en ligne.
↑Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 276, lire en ligne.
↑Réélue pour le mandat 2014-2020 : « Élection de maires », Le Courrier de Fourmies, no 3340, , p. 18 (ISSN0183-8415).
↑Lionel Maréchal, « Eppe-Sauvage: le maire Viviane Desmarchelier aura accueilli le Premier ministre : Nous poursuivons notre série « Le bilan des maires » avec celui de la commune d'Eppe-Sauvage, Viviane Desmarchelier. Qui revient sur les réalisations de son mandat », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Didier Docquier, « Eppe-Sauvage: Viviane Desmarchelier repart pour un quatrième mandat : L'élection du maire a eu lieu à la salle des fêtes », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Marc Belpois, « Municipales 2020 : Eppe-Sauvage, une commune frontalière prête à tout pour sauver son école : L'école ne compte plus qu'une classe unique de quinze enfants. Les édiles d'Eppe-Sauvage, à la frontière belge, rivalisent donc de créativité pour la remplir : adopter la pédagogie Montessori, louer un étage de la mairie à une famille nombreuse… voire enseigner le néerlandais ? », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).