Eliézer Niyitegeka naît dans la préfecture de Kibuye (originaire du secteur de Gitabura, commune de Gisovu[2]) puis il fait des études de journalisme en Roumanie communiste[3]. Il quitte le pays, selon ses dires car il est déçu par le communisme ou, selon d'autres sources, parce qu'il poignarde un compatriote rwandais, ce qui l'oblige à quitter la Roumanie[3]. Sa religion est l'Église adventiste du septième jour[3]. Au Rwanda, il vit à Kidashya[3]. Il devient journaliste et présentateur à Radio Rwanda[2].
Carrière politique
Au début des années 1980, alors qu'il est parlementaire, l'homme qu'il avait poignardé refait surface et engage un procès ; Niyitegeka est démis de ses fonctions[3].
Le , le président Habyarimana meurt dans un attentat ; commencent aussi les atrocités du génocide contre les Tutsi. Le [2], Eliézer Niyitegeka devient ministre de l'information dans le gouvernement intérimaire[3]. Alors que le génocide est commencé, notamment aux mains des Interahamwe, Niyitegeka se rend dans la province de Kibuye où il tient des discours d'incitation au génocide qui sont diffusés sur Radio Rwanda et sur la Radio télévision libre des Mille Collines[3]. En tant que ministre de l'Information, Niyitegeka aurait pu user de son autorité pour fermer la RTLM et s'élever contre les massacres via Radio Rwanda[3]. Il prend part, en tant que complice ou en tant que meneur, aux atrocités commises contre des réfugiés tutsi en plusieurs occasions[2].
À la mi-juillet 1994, après la chute du gouvernement de Théodore Sindikubwabo, Eliézer Niyitegeka fuit à Bukavu, au Zaïre, en compagnie d'autres ministres[3].
Le , il comparaît devant la juridiction internationale pour répondre aux accusations de génocide et de crimes contre l'humanité[4]. En mai 2003, il est condamné à l'emprisonnement à perpétuité[1]. Il est reconnu coupable des crimes de : génocide ; entente en vue de commettre le génocide ; incitation directe et publique à commettre le génocide ; crimes contre l’humanité sous la forme d'assassinat, d'extermination et d'actes inhumains[2]. Eliézer Niyitegeka interjette appel de la décision et, le , la Cour d'appel confirme la sentence. Il purge sa peine à Koulikoro, au Mali[5].