Afin d'apprendre le français, Elena Palumbo Mosca publie une annonce pour devenir jeune fille au pair dans le journal Nice-Matin[3]. Elle obtient une réponse positive de la part d'un jeune couple d'artistes, à savoir le peintre et sculpteur Arman et la musicienne Éliane Radigue, dont elle devient rapidement proche[1],[3],[2]. Yves Klein étant un ami du couple, elle se lie d'amitié avec lui[3].
Dans sa vingtaine, Elena Palumbo Mosca quitte la Côte d'Azur et commence ses études d'interprète à Paris, qu'elle finance notamment en travaillant dans des cabarets à Pigalle en tant que danseuse[4]. Elle s'installe alors chez Yves Klein qui vivait à l'époque avec l'artiste allemande Rotraut, qui deviendra plus tard sa femme[3],[5]. Elle se passionne également pour le jazz et rencontrera à Paris James Baldwin[3],[2].
Elena Palumbo Mosca reste en contact avec Yves Klein, qui pense à elle pour son concept d’Anthropométries[6] et participe à la première performance le 9 mars 1960 à la Galerie Internationale d'art contemporain, rue Saint-Honoré[3].
A la retraite, Elena Palumbo Mosca vit entre Bruxelles et Diano San Pietro[1], et continue son travail de traduction en adaptant, de l'espagnol vers l'italien les poèmes d'Angeles Mora[3].
Travail avec Yves Klein
Anthropométries
Elena Palumbo Mosca a réalisé entre vingt et trente œuvres avec Yves Klein, en utilisant son corps pour peindre à partir de mars 1960[7]. Les Anthropométries sont des peintures conceptuelles de nus réalisés par des modèles recouverts de la fameuse peinture International Klein Blue IKB 191 et en les pressant contre les toiles[8]. Elena Palumbo Mosca confie que l'application de la peinture était une tâche très physique mais que ce n'était pas un problème pour elle, étant habituée grâce à ses pratiques sportives, à être en mouvement[6].
Elena Palumbo Mosca a réalisé des Anthropométries jusqu'en février-mars 1962 lors de prestations au Gaz de France pour la série «Peintures de feu», mêlant à la fois l'eau, le feu et les peintures[3].
Collaboratrice plutôt que « pinceau vivant »
Bien que les critiques d'art, dont Pierre Restany, aient qualifié le rôle des collaboratrices d'Yves Klein de « pinceaux vivants »[1], Elena Palumbo Mosca a toujours refusé cette appellation la ramenant à un statut d'objet : « Je ne suis pas un objet » confie-t-elle[6],[8]. De plus, elle souligne que Yves Klein ne les a jamais traitées comme des pinceaux mais comme des collaboratrices[3].
Travail non rémunéré
Yves Klein n'a pas payé Elena Palumbo Mosca ni aucune de ses collaboratrices pour les Anthropométries[2]. Même si aujourd'hui ses œuvres sont vendues plusieurs millions de dollars, elle ne souhaite pas mêler des affaires d'argent avec le travail artistique[9].
Elle confie dans une interview :
« j’ai participé à des tableaux qui coûtent des millions de dollars… et je n’ai pas l’argent pour m’acheter une nouvelle bagnole »[3].
Œuvres réalisées en collaboration (non exhaustive)
↑ abc et d(it) Stefano Delfino, « E’ stata la musa del pioniere della body art Yves Klein e ne è ancora testimonial a 85 anni », La Stampa, (lire en ligne)