Elles prononcent le oui et tendent la main au premier qui se présente
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L'eau-forte El sí pronuncian y la mano alargan al primero que llega (Elles prononcent le oui et tendent la main au premier qui se présente[1]) est une gravure de la série Los caprichos du peintre espagnol Francisco de Goya. Elle porte le numéro deux dans la série des 80 gravures. Elle a été publiée en 1799.
Il existe divers manuscrits contemporains qui expliquent les planches des Caprichos. Celui qui se trouve au Musée du Prado est considéré comme un autographe de Goya, mais semble plutôt chercher à dissimuler et à trouver un sens moralisateur qui masque le sens plus risqué pour l'auteur. Deux autres, celui qui appartient à Ayala et celui qui se trouve à la Bibliothèque nationale, soulignent la signification plus décapante des planches.
Selon Helman, le titre de ce caprice est tiré de vers de Jovellanos (les satires A Arnesto), où le poète critique Alcinda parce que contre la raison et son propre sentiment, elle se laisse lier par les liens du mariage comme les bœufs au joug[3] :
« Cuántas, oh Alcinda, a la coyunta uncidas,¡Tu suerte envidian! Cuántas de himeneoBuscan el yugo por lograr su suerte,Y sin que invoquen la razón, ni peseSu corazón los méritos del novio,El sí pronuncian y la mano alarganAl primero que llega! Qué de malesesta maldita ceguedad no aborta!Veo apagadas las nupciales teasPor la discordia con infame soploAl pie del altar, y en el tumultoBrindis y vivas de la tornaboda,Una indiscreta lágrima prediceGuerras y oprobios a los mal unidos.Veo por mano temeraria rotoEl velo conyugal, y que corriendoCon la imprudente frente levantada,Va el adulterio de una casa a otra. »
La jeune tend sa main gauche à son époux et cache la droite. Elle porte un masque noir et il se combine dans sa chevelure avec un autre porté à la manière d'un peigne et qui représente une tête de rate ou de chienne. Le masque, comme dans d'autres gravures de Goya, sert non pour camoufler, mais plutôt pour dévoiler et révéler le véritable caractère de la personne qui le porte. C'est la luxure qui pousse cette femme vers le mariage. Mais la tromperie est partagée, car l'homme avec un regard oblique et intéressé semble bien plus penser au profit qu'il va tirer de ce mariage. Le désordre de la foule correspond à la discorde et au tumulte au pied de l'autel dont parlent les vers. La vieille courbée sur le bâton sera l'instrument de l'adultère dont les vers font allusion[3].
On retrouve ce même thème, celui du mariage de convenance, se retrouve dans les images 14, Que sacrificio! ; 57, La filiación et 75, ¿No hay quién nos desate?[4].
L'estampe mesure 215 × 153 mm sur une feuille de papier de 306 × 201 mm. Dans l'angle supérieur droit : « P.2. ». Le dessin est extraordinaire, avec trois plans de lumière qui correspondent à trois intensités expressives. Les rayures dans les vêtements arrivent à imiter les effets du velours, des soieries ou des fourrures[5].
La gravure utilise l'eau-forte et l'aquatinte. La planche se trouve dans un bon état de conservation mais avec l'aquatinte affaiblie[4].
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