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En France, le domaine royal[1],[2] désigne l'ensemble des terres, des biens et des droits relevant directement du pouvoir du roi au sein du royaume de France.
En France, lors de l'avènement d'Hugues Capet, ce domaine était très restreint. Les possessions, si on les évalue en termes territoriaux, étaient essentiellement concentrées dans l'Île-de-France et l'Orléanais, discontinues, avec en sus quelques îlots isolés tels que le domaine d'Attigny, reliquat de l'ancien fiscus, ou Montreuil-sur-Mer[3]. Elles provenaient pour l'essentiel des domaines des Robertiens, lignée des ancêtres des Capétiens.
Abréviations :* (DR) = concerne le domaine royal* (RF) = concerne le royaume de France
Les premiers Capétiens étaient les moins bien dotés. Patiemment, en usant du droit féodal (en particulier la confiscation d'un fief à un vassalfélon), mais aussi par d'habiles mariages avec les héritières des grands fiefs, voire l'achat, ils agrandissent le domaine royal, qui finit par se confondre avec le royaume au XVIe siècle. Cependant la pratique de l'apanage ampute l'étendue du domaine et crée de dangereux concurrents à la puissance royale (en particulier le duché de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles, pourtant tenu par des Capétiens issus du roi Jean II le Bon, la seconde Maison capétienne de Bourgogne).
1016 : acquisition de la Bourgogne. Le roi est le neveu du duc Henri mort sans héritier. (DR)
1021/1023 : le roi de France Robert II enlève le comté de Dreux à Eudes II de Blois, successeur désigné d'Étienne Ier, et le réunit à la couronne. Louis VI le Gros, le donna en 1152 à son fils Robert[4].
le roi passe une grande partie de son règne à pacifier le domaine royal en réduisant à l'obéissance certains seigneurs (les sieurs de Montlhéry, de Coucy, du Puiset, de Crécy...).
1137 : par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine Louis peut espérer rattacher au domaine tout le Sud-Ouest du royaume. Mais, leur séparation en 1151, ruine tous les espoirs de la royauté française. Puisque l'année suivante, Aliénor d'Aquitaine épouse Henri Plantagenet comte d'Anjou, du Maine et duc de Normandie (qui deviendra en 1154, roi d'Angleterre), lui apportant ses territoires en dot.
1208 : La seigneurie de La Ferté-Macé est confisquée à Guillaume IV de la Ferté-Macé. (DR)
1220 : Le comté d'Alençon réuni au domaine royal par l'absence d'héritier du comte Robert IV, vente par la vicomtesse de Chatellerault, héritière. (DR)
1343-1349 : le Dauphiné est vendu à la France par son duc et prince, le Dauphin de Viennois, redevable de l'hommage à l'Empereur du Saint-Empire Romain germanique. Le roi de France devra hommage à l'Empereur. Le royaume déborde largement le Rhône à l'est. (RF)
1360 : au traité de Brétigny, l'Aquitaine (soit un tiers du royaume) est donnée au roi d'Angleterre, pour obtenir la libération du Roi retenu prisonnier depuis la défaite de Poitiers. (RF)
1360 : le Roi de France Jean II le Bon confie en apanage le Berry à son fils Jean Ier de Berry.
1382 : Charles VI donne le comté de Dreux en dot à Marguerite de Bourbon en la mariant avec Arnaud-Amanieu d'Albret.
1399 : Le roi dépossède les derniers comtes de Périgord de leurs terres, et le Périgord ne sera inféodé de nouveau qu'en 1407, au comte d’Angoulême Jean d'Orléans.
1416 : L'apanage de Berry revient au domaine après la mort de la fille du duc Jean de Berry oncle du roi.
1416 : Le roi recrée l'apanage de Berry pour son fils Jean qui meurt en 1417.
1417 : Le roi donne l'apanage de Berry à son fils Charles.
1491 : Le mariage du roi avec la duchesse Anne de Bretagne est une première étape vers une union personnelle du duché au royaume qui sera avortée en 1498 (cf. infra).
À partir du règne de François Ier, la notion de domaine royal commence à se confondre avec celle de royaume tout entier. Il ne reste que l'apanage des Bourbons.
1531 : les possessions du connétable de Bourbon qui a trahi le roi, sont confisquées (Bourbonnais, Auvergne, comtés de Montpensier, de Clermont, de Mercœur et le Forez).
1551 : Clermont ou Clairmont (future Clermont-Ferrand) devient ville royale, puis en 1610, propriété inséparable de la Couronne.
1551 : Les évêchés de Toul, Metz et Verdun sont placés sous la tutelle du roi de France suivant les termes d'un accord signé avec les princes protestant allemand signé à Lochau. Ils sont occupés l'année suivante.
1589 : le royaume de Navarre avec la principauté de Béarn dont le nouveau roi de France était le roi, est uni en liaison personnelle (mais pas incorporé) à la Couronne de France (RF) pour ce qui concerne sa partie au nord des Pyrénées, la Basse-Navarre.
À la mort de Louis XIII le domaine royal est confondu avec le royaume de France. La Navarre, nominalement royaume, perd sa relevance. Le titre roi de Navarre est conservé.
David Bitterling, L'invention du pré carré : construction de l'espace français sous l'Ancien Régime, Paris, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », , 262 p. (ISBN978-2-226-18706-2).