La déclaration d'Helsinki (Document 17.C) est un document officiel de l'Association médicale mondiale, représentante des médecins dans le monde. Adoptée en 1964 à Helsinki (Finlande), elle fut révisée plusieurs fois lors d'assemblées générales :
La Déclaration d'Helsinki[1], élaborée par l'Association médicale mondiale, est une déclaration de principes éthiques dont l'objectif est de fournir des recommandations aux médecins et autres participants à la recherche médicale sur des êtres humains. Celle-ci comprend également les études réalisées sur des données à caractère personnel ou des échantillons biologiques non anonymes ;
L' AMM note avec préoccupation que le paragraphe 29 de la Déclaration d'Helsinki (octobre 2000) est l'objet d'interprétations diverses et de possibles malentendus. Elle réaffirme par ailleurs que les essais avec témoins sous placebo ne doivent être utilisés qu'avec de grandes précautions et, d'une façon générale, lorsqu'il n'existe pas de traitement éprouvé. Toutefois, même s'il existe un traitement éprouvé, les essais avec témoins sous placebo peuvent être éthiquement acceptables dans les conditions suivantes :
Toutes les dispositions énoncées dans la DoH doivent être respectées, en particulier, la nécessité d'un examen éthique et scientifique approfondi.
L'AMM réaffirme par la présente qu'il est important, pendant la phase de planification d'une étude, d'identifier l'accès après étude des patients impliqués aux traitements prophylactiques, diagnostiques et thérapeutiques, jugés comme bénéfiques au cours de l'étude ou bien à des soins adéquats. Le mode d'accès post étude ou les autres soins doivent être décrits dans le protocole de l'étude afin que le comité d'éthique puisse étudier ces dispositions.
la justice revêt une importance primordiale, car elle englobe la nécessité d'une répartition équitable des risques et des bénéfices parmi tous les participants, ainsi qu'un accès égal aux avancées et aux découvertes engendrées par la recherche. Cette équité est essentielle pour garantir que personne ne supporte un fardeau disproportionné tout en permettant à tous de bénéficier des résultats de manière équitable. en outre, la bienfaisance constitue un pilier fondamental de l'éthique de la recherche. Elle implique l'obligation morale de faire le bien, de s'efforcer d'optimiser les avantages potentiels découlant de la recherche tout en minimisant les dommages et les risques encourus par les participants. Cela signifie que les chercheurs doivent prendre des mesures pour maximiser les résultats positifs de leurs travaux tout en veillant à ce que les participants soient protégés contre les préjudices potentiels.
Il est notable que la Déclaration d'Helsinki, au fil du temps, a évolué d'un document qui se concentrait principalement sur les aspects éthiques de la recherche vers un document qui accorde une attention croissante à la justice sociale. Cette transition reflète la prise de conscience croissante de l'importance de garantir que la recherche médicale soit menée de manière éthique tout en promouvant l'équité et l'accès égal aux avantages pour tous les individus, indépendamment de leur statut social, économique ou culturel[3].
Les controverses et les divisions nationales concernant le texte ont perduré. La FDA des États-Unis a refusé d'accepter la version de 2000 et les modifications ultérieures, ne reconnaissant que la troisième révision datant de 1989[1],les modifications ultérieures, ne reconnaissant que la troisième révision datant de 1989. En 2006, elle a même déclaré son intention d'éliminer toute référence à la Déclaration.
À la suite de discussions, qui ont pris en compte les inquiétudes exprimées[2], une règle finale a été publiée le 28 avril 2008, remplaçant la Déclaration d'Helsinki par les Bonnes Pratiques Cliniques, en vigueur à partir d'octobre 2008[4]. Cette décision a suscité des préoccupations concernant l'affaiblissement apparent des protections pour les sujets de recherche en dehors des États-Unis.
En outre, le NIH a exclu toute mention de la Déclaration d'Helsinki dans son programme de formation sur la protection des participants à la recherche humaine, De même l'Union européenne ne fait référence qu'à la version de 1996 dans sa Directive sur les essais cliniques publiée en 2001[5],bien que la Commission européenne évoque la révision de 2000.
Les débats actuels sur les amendements de la déclaration en 2024 portent sur l'accès au soins à toute la population en mettant l'accent sur le principe de la justice[6]. La vulnérabilité des participants à la recherche est un sujet critique pour cette révision. L'idée est de promouvoir la diversité et la valeur sociale, en particulier pour ceux qui sont vulnérables et les plus nécessiteux[7]. Un autre aspect global qui interpelle la délclaration d'Hélsiki est celui de la réduire les perturbations liées au changement climatique en matière d'environnement et de santé[8].
La Déclaration d'Helsinki, référence en éthique de la recherche biomédicale , offre un cadre de référence précieux pour la recherche médico-légale impliquant des restes humains. Bien qu'initialement conçue pour la recherche sur des sujets vivants, ses principes fondamentaux, tels que le respect de la dignité humaine, la protection des sujets, et l'importance du consentement éclairé, s'appliquent également à la recherche post-mortem. Cependant, la recherche médico-légale présente des spécificités qui posent des défis particuliers à l'application stricte de la Déclaration.
Le consentement éclairé, par exemple, est un concept central de la Déclaration. Or, dans le contexte de la recherche médico-légale, il est souvent difficile, voire impossible, d'obtenir un consentement préalable du défunt. Les chercheurs doivent alors s'appuyer sur des dispositifs légaux et éthiques spécifiques, comme la notion d'intérêt supérieur de la science ou le consentement présumé, pour justifier l'utilisation de restes humains à des fins de recherche.
De plus, la recherche médico-légale soulève des questions uniques concernant la confidentialité des données. Les informations recueillies lors des autopsies et des analyses peuvent être sensibles et doivent être traitées avec la plus grande discrétion. La Déclaration d'Helsinki, bien qu'elle ne traite pas spécifiquement de cette question, insiste sur la nécessité de protéger la vie privée des participants à la recherche.
En dépit de ces défis, la Déclaration d'Helsinki demeure un outil indispensable pour guider les chercheurs médico-légaux. Elle les invite à mener leurs travaux dans le respect de la dignité humaine, en minimisant les risques et en maximisant les bénéfices pour la société. Pour cela, il est essentiel que les chercheurs travaillent en étroite collaboration avec les comités d'éthique de la recherche, qui ont pour mission d'évaluer les projets de recherche et de s'assurer qu'ils sont conformes aux normes éthiques en vigueur[9].