Après la conquête de la Gaule narbonnaise (121 av. J.-C.), le col de Montgenèvre est franchi par une voie reliant Plaisance à Nîmes (via Placentia-Nemausus per Cotti Regnum), aménagée vers 3-2 av. J.-C. par Marcus Julius Cottius, fils de Donnus, roi de Suse, qui a reçu le commandement de douze cités dites « cottiennes » par l'empereur Auguste avec qui il était allié lors de la conquête des Alpes du Sud par Rome.
C'est le col le plus commode entre la vallée du Pô et la vallée de la Durance. Sur une borne datant probablement du règne de Trajan[2], elle est nommée via ex Italia per Alpem Cottiam in provinciam Narbonensem (voie depuis l'Italie par les Alpes Cottiennes vers la province de Narbonnaise)[3]. À Briançon, dans la vallée de la Durance, une voie part vers Grenoble par le col du Lautaret et la vallée de la Romanche (et au-delà vers Vienne et Lyon, capitale des Trois Gaules). La voie principale suit la vallée de la Durance vers l'aval et rejoint au niveau de Beaucaire la voie Domitienne, construite à l'ouest du Rhône vers l'Espagne par Cnaeus Domitius Ahenobarbus en 121 av. J.-C.
En 333, l'anonyme de Bordeaux passe au col et note le nom de Matrona[4]. Un bâtiment[5] peut accueillir les voyageurs. Il a été mis en évidence, en 2010, lors d'une opération d’archéologie préventive. Il comporte une cour à portique comme les bâtiments d’accueil des cols du Petit et du Grand-Saint-Bernard.
Depuis les années 1990, ces itinéraires ont fait l'objet d'une valorisation patrimoniale qui leur ont valu la qualification de « voie internationale » et qui a étendu à l'ensemble son parcours en France le nom de « voie Domitienne ». Cette appellation a été généralisée par les offices de tourisme des communes traversées. Summae Alpes est mentionné sur la table de Peutinger[6].
Cyclisme
Tour de France
Le col de Montgenèvre a été franchi à onze reprises par le Tour de France. Il a été classé alternativement 1re ou 2e catégorie. En 1976, l'arrivée de l'étape s'est jugée au col. En 1996, le peloton a gravi le col à deux reprises, à un jour d'intervalle, par le versant français puis par le versant italien. Voici les coureurs qui ont franchi les premiers le col[7] :
Le franchissement de ce col était initialement prévu lors de la 20e étape du Giro 2020 mais ce fut annulé en raison des nouvelles mesures contre le COVID-19, interdisant le passage en France[8].
↑(it) C. Letta, « L'iscrizione monumentale del Monginero (Alpis Cottia): possibile ricostruzione di un falso riabilitato (CIL XII 12) », Studi Classici e Orientali, 64, , p. 323-338
↑Ph. Leveau et P. Reynaud, « Le bâtiment routier du col de Montgenèvre. Fouille archéologique et patrimonialisation d'une traversée alpine », Gallia, 73,, , p. 119-132 (ISSN0016-4119)
↑Philippe Leveau et Patrick Reynaud, « Le bâtiment routier du col de Montgenèvre (Hautes-Alpes) : fouille archéologique et patrimonialisation d’une traversée alpine », Gallia. Archéologie des Gaules, vol. 73, nos 73-1, , p. 119–132 (ISSN0016-4119, DOI10.4000/gallia.506, lire en ligne, consulté le )
↑Philippe Leveau et Patrick Reynaud, « Le bâtiment routier du col de Montgenèvre (Hautes-Alpes) : fouille archéologique et patrimonialisation d’une traversée alpine », Gallia, t. LXXIII, no 1 « Stations routières en Gaule romaine », , p. 120 (lire en ligne).