En , la JEC l'envoie pour vingt mois aux États-Unis afin d'aider les Young Christian Students à développer leur mouvement. Il suit simultanément des études en sciences politiques à l'Université Notre-Dame, dans l'Indiana[2]. « Il découvre alors le pays des contrastes, celui de la pauvreté et de la richesse, des blancs et des noirs, des luttes sociales et de la consommation »[2].
De retour en France, il devient journaliste à La Vie catholique illustrée (1949-1950) et à Présence africaine, puis rédacteur en chef de La Dépêche marocaine de Tanger ( - ). Il rejoint le service Étranger du Monde en 1951[5].
Il publie en le premier tome de son livre Le nouveau Nouveau Monde« qui constitue une étude approfondie des États-Unis d'aujourd'hui »[6].
En parait le deuxième tome de son livre Le nouveau Nouveau Monde[7].
Il écrit en 1961 La Révolution cubaine, le premier livre publié en France sur cet événement géopolitique majeur dans l'histoire contemporaine de l’Amérique latine[4].
En réaction à une idée reçue, il publie en 1968 un livre remarqué L'Empire américain qui recevra le Prix Aujourd'hui[8]. Ce n'est pas, écrit-il, parce que les États-Unis ne possèdent pas de colonies, qu'ils ne constituent pas un « empire sans frontières »[9]. « Il est aujourd'hui le plus puissant que l'histoire ait connu, par sa capacité de production (les États-Unis assurent, avec 6 % de la population mondiale, 43 % de la production du monde non communiste), par sa puissance militaire, par son dynamisme contagieux et l'extension de son influence »[9]. Le livre sera mis à jour en 1973 pour être réédité en livre de poche. Le livre, très documenté, restera longtemps « l'instrument indispensable à toute compréhension des politiques internationales actuelles »[9].
Il prend la direction du service Étranger du Monde en 1969[2].
En , il succède à François Honti à la direction du Monde diplomatique, dont il développera considérablement la diffusion et l'audience. « Claude Julien transforme Le Monde diplomatique pour en faire un organe plus incisif, offrant à des lecteurs plus nombreux des analyses fouillées des grands problèmes internationaux, sociaux, économiques et culturels. Il change la maquette, augmente la pagination, élargit les thématiques et donne toute sa place au Tiers Monde »[2]. Sous sa direction, jusqu'en 1990, la diffusion du journal passera de 50 000 à 150 000 exemplaires[10].
Pour le bicentenaire de la révolution américaine, il publiera Le Rêve et l'Histoire qui lui permettra de participer à l’émission de télévision Apostrophes du [11].
En , pour la succession de Jacques Fauvet à la direction du Monde, il est élu candidat de la Société des rédacteurs dans un contexte difficile où étaient candidats Jacques Amalric (ayant atteint le deuxième tour), Jacques Decornoy, et André Fontaine[12]. Ce fut la première et dernière élection de ce type. Il est ensuite élu gérant du journal par la SARL Le Monde en . « Prônant la rigueur économique aussi bien que la rigueur rédactionnelle, Claude Julien mécontente des personnels accoutumés à plus de souplesse et de largesse »[2]. Un vote de la société des rédacteurs lui retire leur confiance le . Il démissionne aussitôt de son poste de directeur administratif puis de la gérance en dès la nomination du nouveau candidat André Laurens. Il se réinvestit alors totalement dans le Monde diplomatique.
Spécialiste de l'Amérique du Nord, Claude Julien a publié les ouvrages suivants[16] :
Puissance et faiblesses des syndicats américains, monographie du Monde, 1955.
L'Amérique en révolution, en collaboration avec Jacqueline Julien, Bibliothèque de l'homme d'action, 1956.
Cuba ou la ferveur contagieuse, monographie du Monde, 1960.
Le nouveau Nouveau Monde, Julliard, 1960.
Sermons noirs, traduction de God's Trombones par James Weldon Johnson, Le club du livre chrétien, 1960.
La Révolution cubaine, Julliard, 1961.
Le Canada, dernière chance de l'Europe, Grasset, 1965.
L'Empire américain, Grasset, 1968, qui lui vaut le Prix Aujourd'hui.
Le Suicide des démocraties, Grasset, Paris, 1972.
L'Empire américain, deuxième édition revue et corrigée, le Livre de Poche, 1973.
Le Rêve et l'Histoire. Deux siècles d'Amérique, Grasset, 1976.
Le devoir d'irrespect, Moreau, 1979.
1959, Castro prend le pouvoir, Seuil, Les événements dans Le Monde, présentation de Marcel Niedergang, 1999
Le devoir d'irrespect, deuxième édition, HB, 2007.
Il a aussi écrit la préface des livres suivants[16] :
Fidel Castro parle, la révolution cubaine par les textes, traduction par Jacques Grignon-Dumoulin, Maspero, 1961.
L'Ère de Trujillo ["la Era de Trujillo"], anatomie d'une dictature latino-américaine, traduit de l'espagnol par Jean Grignon Dumoulin,Gallimard, 1962.
Le Pouvoir noir ["Malcolm X speaks"], textes politiques réunis et présentés par George Breitman, traduit de l'américain par Guillaume Carle, Maspero, 1966.
Les causes de la troisième guerre mondiale, (Nouvelle édition) Charles Wright Mills, traduit par Dominique Guillet, Calmann-Lévy, 1970.
Le Nouvel ordre intérieur, Université de Vincennes, 1979, sous la responsabilité de Pierre Dommergues, Moreau, 1980.
Iran : la révolution inachevée et l'ordre américain, Chapour Haghighat, Anthropos, 1980.
Le Mirage nucléaire : les relations américano-soviétiques à l'âge de l'atome, George F. Kennan, traduit de l'américain par Antoine Berman, La Découverte, 1984.
URSS : une société en mouvement, Jean-Marie Chauvier, L'Aube, 1989.
La Paix des grands, l'espoir des pauvres : désarmement, développement et survie de l'humanité, La Découverte, 1989.
La Communication victime des marchands : affairisme, information et culture de masse, La Découverte, 1989.
Les échos de la mémoire : tabous et enseignement de la Seconde guerre , textes réunis et présentés par Georges Kantin et Gilles Manceron, Le Monde, 1991.
Ses livres ont été traduits dans les pays suivants[17] :
Le nouveau Nouveau Monde :
Espagne : El nuevo Nuevo Mundo, Cid Madrid, traduit par E. Jarnes Bergua, 1960.
La Révolution cubaine :
Uruguay : La Revolución cubana, Ediciones Marcha, traduit par Mario Trajtenberg, 1961.
Le Canada, dernière chance de l'Europe :
Canada : Canada : Europe's last chance, Macmillan, traduit par Penny William, 1968.
L'Empire américain :
Allemagne : Das amerikanische imperium, Ullstein, traduit par Edwin Ortmann, 1969.
Brésil : O Império americano, Civilização brasileira, traduit par Fernando de Castro Ferro, 1970.
Canada : L'Empire américain, Institut Nazareth et Louis-Braille, édition en braille, 1970.
Chine : L’Empire américain, Wenton, traduit par Yun Noiannian, 1971.
Cuba : El Impero norte americano, Ciencias Sociales del Instituto del libro, traduit par Francisco Masvidal, 1970.
Danemark : Det amerikanske imperium, Gyldendals Logboger, traduit par Jens Juhl Jensen, 1971 (ISBN9788700156722).
Espagne : El imperio americano, Grijalbo, traduit par Esteban Riambau, 1969.
L'invité du Matin : Claude Julien, le , Inter actualités de 07H30 sur France Inter, les États-Unis et les élections législatives[26].
Enquête - "Les USA 72", le , Inter actualités de 13H00 sur France Inter, Interview de Claude Julien, du journal Le Monde (au micro d'Yves Mourousi)[27].
"Le suicide des démocraties" livre de Claude Julien au micro d'Yves Mourousi, le , Inter actualités de 13H00 sur France Inter, à 13:36:50 - 0 h 11 min 35 s[28].
Enquête - "Les USA 72" : Les prochaines élections présidentielles, débat avec le représentant de George McGovern, le , Inter actualités de 13H00 sur France Inter, à 13:22:45 - 0 h 14 min 15 s[29].
Enquête - "Les USA 72" : Les prochaines élections présidentielles, débat avec le représentant de Richard Nixon, le , Inter actualités de 13H00 sur France Inter, à 13:25:00 - 0 h 17 min 25 s[30].
"Le rêve et l'histoire" interview de l'auteur Claude Julien, le , Magazine d' "Inter soir" sur France Inter, 19:26:10 - 0 h 5 min 25 s[31].
Histoires d'Amériques avec Georges-Albert Astre (professeur de civilisation nord-américaine à l'Université Paris X), collection « Dialogues de France-Culture », débat du , Cassettes Radio-France DIA1530[16].