Il a notamment commandé une escadre américaine de 1838 à 1842 dans l'expédition d'exploration (connue sous le nom de Wilkes Expedition) américaine du Pacifique. Il a terminé sa carrière comme vice-amiral (2e section).
Biographie
Début de carrière
Charles Wilkes est né en 1798 à New York. Après le décès de sa mère, Mary Seton, en 1802 il est élevé par sa tante, Elizabeth Ann Seton qui sera la première femme américaine à être canonisée par l'église catholique.
Charles fait ses études à l’université Columbia, entre dans l'United States Navy comme aspirant en 1818, et devient lieutenant en 1826.
En 1838, malgré son manque d’expérience en tant que commandant, Wilkes est nommé responsable d'une expédition d'exploration mandatée par le Congrès américain en 1836, dans le but principal de produire des cartes de navigation plus précises pour l’industrie maritime[1].
Cette expédition (United States Exploring Expedition, plus connue sous le nom de Wilkes Expedition), inclut des naturalistes, des botanistes, un minéralogiste, des taxidermistes ainsi que différents artistes. Elle est transportée par 6 navires, allant de 780 à 96 tonnes.
Au total, l'expédition a parcouru plus de 87 000 miles et a causé la perte de deux navires et 28 marins. À son retour, Wilkes est traduit devant une cour martiale, et acquitté de toutes les charges retenues contre lui, excepté celle de punitions sans motifs valables de membres de son équipage. De 1844 à 1861, il passe la majorité de son temps à rédiger le rapport de son expédition (Narrative of the United States Exploring Expedition) en cinq volumes, plus un atlas. Il édite également les rapports scientifiques de l’expédition (vingt volumes et onze atlas) entre 1844 et 1874 dont il écrit personnellement les volumes XI (météorologie) et XIII (hydrographie).
Ce rapport contient de nombreuses informations sur les conditions politiques et économiques des peuplades rencontrées. Les contributions de James Dwight Dana publiés en 1846 et 1849 sont également particulièrement remarquées. Enfin, les échantillons et spécimens récoltés par les membres de l’expédition constituent la base de la collection du Smithsonian Institution.
En 1849, Wilkes publie son ouvrage principal Western America, including California and Oregon puis, en 1856, Theory of the Winds.
Le il arraisonne le Trent, un navire britannique et débarque les diplomates James M. Mason et John Slidell partis en mission pour la Confédération auprès du Royaume-Uni et de la France, ce qui provoquera une situation de crise entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Bien qu’officiellement félicité par le congrès pour cette manœuvre, Wilkes sera par la suite désavoué par le président Lincoln et placé dans la flotte patrouillant sur le fleuve James. Le , nommé commodore, il est envoyé dans les Antilles.
Controverse sur sa promotion
Malgré ses succès, Wilkes acquit la réputation d’un chef arrogant, cruel et capricieux. Retiré du service actif en novembre 1862 en raison, officiellement, de son âge trop élevé, il engage une longue controverse avec les responsables de la Navy. Cette histoire se termine par une traduction devant la cour martiale en 1864 et une suspension de trois ans. Cependant, le , il est promu vice-amiral (2e section) en retraite.
En 1868 il est soigné à la maison municipale de santé à Paris pour une paralysie. Il y rencontre George Tyson qui, blessé lors d'une ascension au mont Rose dans les Alpes lors de l'été, s'y fait soigné aussi. Les deux hommes ont alors des conversations sur les Pôles[2].
Anecdotes
Le caractère et l’obsession de Wilkes pour la discipline à bord aurait inspiré Herman Melville pour le personnage du capitaine Achab dans le roman Moby Dick.
Une abréviation standard est attribué à Charles Wilkes. Celle ne traduit pas une activité en tant que botaniste mais une responsabilité légale d'herbiers constitués durant les explorations. Ces herbiers étaient dus à William Rich, Charles Pickering ou William Dunlop Brackenridge.
Notes et références
↑Paul-Émile Victor, Les Explorations polaires, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 231
↑Wilfrid de Fonvielle, Le glaçon du Polaris : aventures du capitaine Tyson, racontées d'après les publications américaines, Hachette, 1877, p. 75-76 (note)
Nathaniel Philbrick (2005). À la conquête du Pacifique. 1838-1842, la Grande Expédition U.S. des mers du Sud, Lattès (Paris) : 479 p. (ISBN2-7096-2363-3)