Château d'Olonde

Château d'Olonde
Présentation
Type
Fondation
XVIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Inscrit MH (partie en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le château d'Olonde est une demeure, de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, profondément remaniée au XVIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Canville-la-Rocque dans le département de la Manche, en région Normandie.

Le château, dont la visite de la cour est autorisée, est partiellement inscrit aux monuments historiques.

Localisation

Le château est situé à 1,1 kilomètre à l'ouest de l'église Saint-Malo de Canville-la-Rocque, sur la route entre Portbail et Saint-Sauveur-le-Vicomte, à proximité d'un autre axe Barneville-Carteret - La Haye-du-Puits, dans le département français de la Manche.

Historique

Le château dont on fait remonter l'origine au XIe siècle, fut détruit par Philippe Auguste au début du XIIIe siècle[1]. Celui-ci profitera de l'annexion de la Normandie pour démembrée a seigneurie[2].

Au Moyen Âge, la seigneurie d'Olonde, qui relevait du fief de Néhou, appartint aux familles de Magneville (XIe – XIIe siècles), d'Argences (XIIIe siècle)[note 1], puis Néel[note 2]. Possession aux XIVe et XVe siècles de la famille Paynel, elle se transmet par alliances aux Mareuil de Villebois et à la fin du XVe siècle aux Bouchard d'Aubeterre, puis à partir de 1520 à la branche aînée de la maison d'Harcourt[5], qui la conserve jusqu'à la Révolution et tient encore aujourd'hui les restes du château[6]. Pierre II d'Harcourt est baron d'Olonde, en 1614, quand il épouse Marie de Briroy[7]. En 1789, Charles d'Harcourt (1743-1820), marquis d'Olonde, gouverneur de Rouen, représentait la noblesse aux États Généraux de Coutances[5]. Amédée d'Harcourt (1771-1831, son fils, émigra et servit dans l'armée anglaise[5].

Châtellenie

Le château fut le siège de la châtellenie d'Olonde. À ce titre, au Moyen Âge, le fief noble de Sotteville relevait de celle-ci[8].

Légende

La naissance et/ou l'enfance de Marie de France au château d'Olonde n'ont jamais été avérées[5].

Possesseurs de la terre et du château d'Olonde

Liste non exhaustive.

  • Famille de Magneville (XIe – XIIe siècle)
  • Famille d'Argences (XIIIe siècle)
    • Guillaume d'Argences (1243)
  • Famille Néel
  • Famille Paisnel (XIVe siècle)
  • Famille Mareuil de Villebois (XVe siècle)
  • Famille Bouchard d'Aubeterre (XVe siècle)
  • Famille d'Harcourt, branche aînée (à partir de 1520)
    • Pierre II d'Harcourt (1614)
    • Charles d'Harcourt, marquis d'Olonde (1789)

Description

Le tracé circulaire des douves semble circonscrire le terre-plain du château médiéval[9].

L'emplacement est aujourd'hui occupé par un corps de logis abandonné de la fin du XVe[10] ou du début du XVIe siècle[9] accompagné de deux tours carrées à échauguettes et à l'ouest par les ruines d'une muraille du XIIe siècle[10] avec un appareil en opus spicatum du XIe ou XIIe siècle[9], accolé à un autre corps de logis, reconstruit au XIXe siècle, un pavillon contenant un escalier et un autre pavillon, aménagé au XVIIe siècle en habitation, mais aujourd'hui découvert. Plusieurs dépendances accompagnent l'ensemble[11].

L'actuelle habitation date du XVIIIe siècle[10].

À quelque dix mètres du manoir actuel, on peut voir plusieurs élévations distinctes : tout d'abord une petite motte de forme ovale d'à peu près quatre mètres de haut et dix mètres de long, puis séparée de cette motte par un chemin, une deuxième élévation de forme incurvée d'une vingtaine de mètres de long et de deux mètres de haut. Les deux buttes devaient vraisemblablement faire partie d'une seule et même motte[12].

Protection

L'assiette de l'ancien château, y compris les douves et la motte ; l'ensemble des bâtiments castraux, à savoir : les vestiges du château du XIIe siècle, les façades et toitures des corps de logis du XVIe et XVIIIe siècles, les tours ouest et nord, en totalité, à l'exclusion des communs modernes, les façades et toitures du commun est surplombant la douve, avec ses latrines, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [13].

Le château dans les arts et la culture

Jules Barbey d'Aurevilly en a fait en partie le cadre de son court roman Une histoire sans nom (1882). Selon l'essayiste Jacques Petit, il ne fait pas de doute que l’écrivain connaissait les lieux[14]. Dans Sérotonine, l'écrivain Michel Houellebecq s'est emparé de ce haut-lieu historique normand comme symbole d'un monde très ancien et révolu face à la modernité[15].

Notes et références

Notes

  1. En 1243, Guillaume d'Argences, est qualifié de seigneur d'Olonde[3].
  2. Le fief d'Olonde sera démantelé pour donner naissance au fief du Parc[4].

Références

  1. Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 45.
  2. Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 44.
  3. Georges Bernage, « Varreville », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 46 (ISSN 0224-7992).
  4. Jeannine Bavay, « Le manoir du Parc », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 50 (ISSN 0224-7992).
  5. a b c et d René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 129.
  6. Michel Pinel et Patrick Courault, Châteaux et Manoirs de la Manche, tome 1, Saint-Pair-sur-Mer, Éditions Rivages de France, , 320 p. (ISBN 978-2-9534030-6-0), p. 136 à 141.
  7. Georges Bernage, « Fierville-les-Mines », Vikland, la revue du Cotentin, no 2,‎ juillet-août-septembre 2012, p. 64 (ISSN 0224-7992).
  8. Michel Pinel (photogr. Patrick Courault), Châteaux et Manoirs de la Manche, t. 5, Rivages de France, coll. « Lumières et histoire », , 256 p. (ISBN 978-2-9561209-6-4), p. 9.
  9. a b et c Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 411 (cf. Denneville).
  10. a b et c Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 129.
  11. Pinel et Courault 2016, p. 142 à 149.
  12. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 197.
  13. « Château d'Olonde », notice no PA50000011, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. Jules Barbey d'Aurevilly, Une histoire sans nom, Paris, Gallimard, coll. « Folio », , p. 110 etss (édition originale 1880). Voir annotation de Jacques Petit, p. 266.
  15. Après Barbey d'Aurevilly… Quand l'un des plus vieux châteaux de Normandie sert de prétexte littéraire à Michel Houellebecq.

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

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