Au Moyen Âge, la seigneurie d'Olonde, qui relevait du fief de Néhou, appartint aux familles de Magneville (XIe – XIIe siècles), d'Argences (XIIIe siècle)[note 1], puis Néel[note 2]. Possession aux XIVe et XVe siècles de la famille Paynel, elle se transmet par alliances aux Mareuil de Villebois et à la fin du XVe siècle aux Bouchard d'Aubeterre, puis à partir de 1520 à la branche aînée de la maison d'Harcourt[5], qui la conserve jusqu'à la Révolution et tient encore aujourd'hui les restes du château[6]. Pierre II d'Harcourt est baron d'Olonde, en 1614, quand il épouse Marie de Briroy[7]. En 1789, Charles d'Harcourt (1743-1820), marquis d'Olonde, gouverneur de Rouen, représentait la noblesse aux États Généraux de Coutances[5]. Amédée d'Harcourt (1771-1831, son fils, émigra et servit dans l'armée anglaise[5].
Le tracé circulaire des douves semble circonscrire le terre-plain du château médiéval[9].
L'emplacement est aujourd'hui occupé par un corps de logis abandonné de la fin du XVe[10] ou du début du XVIe siècle[9] accompagné de deux tours carrées à échauguettes et à l'ouest par les ruines d'une muraille du XIIe siècle[10] avec un appareil en opus spicatum du XIe ou XIIe siècle[9], accolé à un autre corps de logis, reconstruit au XIXe siècle, un pavillon contenant un escalier et un autre pavillon, aménagé au XVIIe siècle en habitation, mais aujourd'hui découvert. Plusieurs dépendances accompagnent l'ensemble[11].
À quelque dix mètres du manoir actuel, on peut voir plusieurs élévations distinctes : tout d'abord une petite motte de forme ovale d'à peu près quatre mètres de haut et dix mètres de long, puis séparée de cette motte par un chemin, une deuxième élévation de forme incurvée d'une vingtaine de mètres de long et de deux mètres de haut. Les deux buttes devaient vraisemblablement faire partie d'une seule et même motte[12].
Protection
L'assiette de l'ancien château, y compris les douves et la motte ; l'ensemble des bâtiments castraux, à savoir : les vestiges du château du XIIe siècle, les façades et toitures des corps de logis du XVIe et XVIIIe siècles, les tours ouest et nord, en totalité, à l'exclusion des communs modernes, les façades et toitures du commun est surplombant la douve, avec ses latrines, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [13].
Le château dans les arts et la culture
Jules Barbey d'Aurevilly en a fait en partie le cadre de son court roman Une histoire sans nom (1882). Selon l'essayiste Jacques Petit, il ne fait pas de doute que l’écrivain connaissait les lieux[14]. Dans Sérotonine, l'écrivain Michel Houellebecq s'est emparé de ce haut-lieu historique normand comme symbole d'un monde très ancien et révolu face à la modernité[15].
Notes et références
Notes
↑En 1243, Guillaume d'Argences, est qualifié de seigneur d'Olonde[3].
↑Le fief d'Olonde sera démantelé pour donner naissance au fief du Parc[4].
↑Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 45.
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 44.
↑Jeannine Bavay, « Le manoir du Parc », Vikland, la revue du Cotentin, no 1, avril-mai-juin 2012, p. 50 (ISSN0224-7992).
↑ abc et dRené Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 129.
↑Michel Pinel et Patrick Courault, Châteaux et Manoirs de la Manche, tome 1, Saint-Pair-sur-Mer, Éditions Rivages de France, , 320 p. (ISBN978-2-9534030-6-0), p. 136 à 141.
↑Michel Pinel (photogr. Patrick Courault), Châteaux et Manoirs de la Manche, t. 5, Rivages de France, coll. « Lumières et histoire », , 256 p. (ISBN978-2-9561209-6-4), p. 9.
↑ ab et cCharles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN2-86535-070-3, OCLC1078727877), p. 411 (cf. Denneville).
↑ ab et cNorbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN978-2-913920-38-5), p. 129.
↑Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 197.