La célébration du centenaire a été en Algérie l'événement politique et culturel le plus important de l'entre-deux-guerres. Contrairement aux grandes expositions coloniales, notamment l'exposition coloniale de Marseille de 1922 et celle de Paris en 1931, qui furent des entreprises métropolitaines, la commémoration du « Centenaire de l'Algérie française » en 1930 est surtout une opération de communication entreprise par les acteurs majeurs de l'Algérie française[1].
Préparatifs
Préparé dès 1923 par le gouverneur général de l'Algérie Théodore Steeg, le Centenaire est finalement organisée par deux arrêtés de Pierre Bordes, gouverneur général de l'Algérie, en date du 13 décembre 1927, la loi du 25 mars 1928 et l'arrêté du 19 mai 1928 qui crée un Conseil supérieur et un Commissariat général du Centenaire. Un budget de 82 millions est alloué[GM 1].
Gustave Mercier, commissaire général du Centenaire, est l'ordonnateur de cette commémoration depuis Alger,
chargé de l'accomplissement du programme et de la réalisation des fêtes et manifestations[GM 2].
Publicité
L'objectif est de faire venir du monde en Algérie durant l'année 1930 et surtout de faire connaître l'Algérie à ceux qui ne peuvent pas s'y rendre[GM 3].
De nombreux moyens de publicité sont utilisés : radio, cinéma (notamment le film Le Bled de Jean Renoir), timbres-poste, médailles (médailles Béguet et Poisson), affiches et cartes postales; des conférences sont organisées un peu partout en France et dans quelques villes à l'étranger ; de nombreux ouvrages et brochures sont publiés ainsi que des articles de presse (agence Havas).
À Paris, un Comité de Propagande est constitué par André Tardieu, ministre de l'Intérieur, avec mission « d'associer la France métropolitaine à la célébration du Centenaire de l'Algérie ». Le 5 Juin 1929, le Ministre de l'Intérieur définit ainsi la tâche à accomplir aux membres du comité : « Les fêtes du Centenaire de l'Algérie ne doivent point se dérouler outre-mer, sans que le peuple de la Métropole en ressente la pleine signification. C'est pourquoi nous avons institué à Paris l'organisme que vous constituez et dont la tâche propre sera d'informer exactement la France de l'oeuvre française en Algérie. Sans doute, nous espérons que l'an prochain, un très grand nombre de Français passeront la Méditerranée; mais ils ne seront quand même qu'une minorité; c'est pour les autres que nous vous demandons de travailler. C'est aux autres qu'il faut faire comprendre ce que fut non pas la conquête, mais la création de l'Algérie. ». Le 24 juin, le secrétaire général du comité métropolitain, le général Féraud, précise que le premier objectif est de « créer un mouvement d'opinion durable dans la France métropolitaine, en faveur de la France africaine »[GM 4].
Le comité métropolitain décide notamment de la publication d'une collection de douze « Cahiers du Centenaire de l'Algérie »[2] distribuées notamment dans les écoles afin d'informer élèves et professeurs aussi bien en métropole que dans les départements d'Algérie. Les cahiers sont tirés à 100 000 exemplaires chacun[GM 4]. Des conférences, projections de films documentaires, des communications par radio sont également prévues ainsi que des bourses de voyage[GM 5].
Réalisations permanentes
Grace aux crédits accordés, Gustave Mercier dote l'Algérie de plusieurs musées et monuments commémoratifs.
Le monument aux Morts de la Grande Guerre de Constantine dont la première pierre a été posée en 1918 sera également inauguré par Gaston Doumergue lors de son voyage en mai 1930.
Événements principaux
En Algérie
De nombreux colloques et congrès, cérémonies, festivités et défilés ont lieu en Algérie de janvier à juin 1930.
Selon Gustave Mercier, les fêtes doivent être dédiées à l'Armée d'Afrique, « armée pacificatrice, protectrice de l’indigène comme du colon »[GM 6].
L'événement le plus important est le voyage présidentiel de Gaston Doumergue de dix jours en Algérie en mai 1930.
Voyage en Algérie du Président de la République Gaston Doumergue (4-14 mai)
Le 3 mai 1930, le président de la République Gaston Doumergue embarque à Toulon sur le croiseur « Duquesne » à destination d’Alger et les huit ministres[3] ainsi que le Maréchal Franchet d'Espérey qui l'accompagnent embarquent à bord du « Colbert » et du « Suffren »[4].
Le 4 mai il arrive à Alger. Une grande partie des forces navales, environ quatre-vingts navires, mouillés sur deux lignes parallèles, l'accueillent : sur la 1re, le bâtiment amiral « Provence », commandé par le Vice-Amiral Durand-Viel, puis sur la 2e, des croiseurs et des torpilleurs[4].
Une fois débarqué, il est accueilli par Charles Brunel, maire d'Alger et le gouverneur général Pierre Bordes. Il se rend ensuite à l'Hôtel de Préfecture[5] puis au Pavois, le monument aux morts d'Alger, afin de rendre hommage aux morts de la Grande guerre. Il rejoint ensuite le Palais d'Eté où il est reçu par les autorités civiles et militaires. Le khalifa Djelloul Ben Lakhdar présente au Président les principaux chefs algériens musulmans puis Doumergue déjeune avec le gouverneur général Pierre Bordes[4].
Doumergue se rend ensuite à l'Hippodrome du Caroubier pour assister à un spectaculaire défilé militaire réglé par le colonel Paul Doury. A cette occasion Djelloul Ben Lakhdar lui offre, au nom de tous les chefs algériens, le traditionnel cheval de Gada[6],[4]. Tout d'abord défile les troupes actuelles : la Légion Etrangère, les tirailleurs algériens, les cavaliers puis une reconstitution du Corps de débarquement de 1830 avec des représentations des soldats du comte de Bourmont[GM 7] et des marins de l'amiral Duperré et enfin des éléments de l'Armée d'Afrique de 1830 à 1913[4].
En fin d’après-midi, invité par Charles Brunel, Doumergue rejoint l'hôtel de ville, et la journée se termine au Palais d'été par un feu d'artifice[4].
Le 5 mai, il se rend à Boufarik, à trente kilomètres à l’ouest d’Alger. Il visite la Mitidja, ses vignobles et ses champs de tabac. Il est ensuite reçu par le maire de la ville, Amédée Froger puis inaugure le Monument à la gloire du génie colonisateur de la France[7], « masse sculpturale impressionnante, grandiose muraille blanche de 40 mètres de large et de 15 mètres de haut, sur laquelle se détachent les héros dont l'Algérie est fière et des bas-reliefs qui évoquent les travaux des premiers colons »[8], œuvre des sculpteurs Henri Bouchard et Charles Bigonet et de l'architecte Xavier Salvador[9],[4].
Il se rend ensuite à Sidi-Ferruch, afin d’inaugurer le Monument du centenaire du débarquement de l’armée française à Sidi Ferruch le 14 juin 1830, sculpté par Émile Gaudissard avec sa plaque sur laquelle est inscrit « La cause de la France est celle de l'humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission. Soyez justes et humains après la victoire. », parole du général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l'expédition, à ses hommes après la prise d’Alger[10],[4].
Le 7 mai il rejoint en train Constantine. Il est accueilli par le député-maire, Émile Morinaud et se rend place Nemours où est érigé le « Tombeau des Braves », monument aux morts des deux sièges de 1836 et 1837[11]. Il inaugure ensuite en présence du président du Sénat, Paul Doumer, du président de la Chambre des députés, Fernand Bouisson et du maire, le monument aux Morts de la Grande Guerre érigé à plus de 695 mètres d'altitude sur une falaise bordant la rive droite du Rhummel[12],[4].
Le 8 mai, il rejoint Bône en train; il y est reçu par le député Gaston Thomson. Il visite notamment le monument aux morts et en fin de journée retourne à Alger sur le « Duquesne » ancré dans le port de Bône[4].
Le 10 mai est organisée dans la baie d'Alger une grande parade navale. Le Président et les membres du cortège embarquent sur le « Duquesne » pour assister au spectacle. Une soixantaine de bâtiments de tous types (cuirassés, croiseurs, contre-torpilleurs, torpilleurs, sous-marins, porte-avions) forment une grande flotte en trois colonnes. Trois cuirassés, le « Provence », le « Bretagne » et le « Paris », ainsi que le porte-avion « Béarn » composent la 1re. Chaque unité défile devant le « Duquesne » et salue le cortège présidentiel. Plusieurs escadrilles d’avions se joignent à la parade[4].
Le 12 mai il est à Oran et reçu à l'Hôtel de Ville par le maire Jules Molle. Il visite la ville, le fort de Santa-Cruz ainsi que l'hôpital militaire puis l'exposition du centenaire organisée par la ville dans le Grand Palais[4].
Le 13 juillet 1930, la municipalité de Paris inaugure en présence de Marie Julie Feray Bugeaud d'Isly (1851-1935), petite-fille du Maréchal, une plaque apposée sur l'immeuble portant le n°1 du quai Voltaire, ou est mort le Maréchal Bugeaud. De nombreuses personnalités politiques telles Paul Doumer, alors président du Sénat, ainsi que plusieurs grands chefs algériens, dont le cheikh el Arab Bouaziz ben Gana, sont présents. Jean de Castellane, Édouard Renard, Pierre Bordes et le bachagha Abderrahmane Ourabah (1870-1935), grand officier de la Légion d'Honneur[15] font chacun un discours pour lui rendre hommage[16].
Le foyer des travailleurs Nord-Africains à Gennevilliers est inauguré le même jour[GM 8]
Le 14 juillet 1930, est célébré le traditionnel « 14 Juillet », mais également le Centenaire de l'Algérie avec des reconstitutions historiques des troupes de 1830. Les troupes d'Algérie, l'Armée d'Afrique, défilent. Une quarantaine d'importants caïds et chefs arabes, dont Bouaziz ben Gana, sont invités. La Flamme su Soldat inconnu est ravivée par l'un d'eux, le bachagha Benchiha (1864-1937), grand officier de la Légion d'honneur, et le drapeau de la Flamme porté par un autre grand officier, le bachagha Si Sahraoui Ben Mohamed (1858-1937)[15],[17].
Le 15 juillet, Paris achève dans son Palais municipal la commémoration des événements qui marquèrent l'année 1830 et reçoit à cette occasion la délégation des grands chefs algériens qui avaient assisté la veille à la Revue du 14 juillet[16].
De nombreux caïds, aghas et bachaghas algériens sont nommés ou promus dans la Légion d'Honneur durant le Centenaire au cours des décrets du 29 avril et du 13 août 1930, dont trois élevés à la dignité de grand-croix, onze à la dignité de grand officier et vingt promus commandeurs[18],[19].
Protestations
En dépit d'assurances contradictoires selon lesquelles "l'accueil des Indigènes fut délirant" (L'OEuvre), ou "la
masse indigène est restée indifférente et lointaine, ce qui constitue une victoire morale" (alors que des
« réflexions nettement hostiles » étaient entendues sur les marchés « indigènes »), l'histoire doit enregistrer bien des protestations»[20].
Le centenaire fut condamné par l'Etoile Nord Africaine (ENA) ainsi que par d'autres militants nationalistes, le Parti communiste français (PCF), les anarchistes et les anarchosyndicalistes (notamment la section algérienne de la CGTSR, section en France de l'Association Internationale des travailleurs [21]. Néanmoins, on doit constater l'échec des
opérations de sabotage tentées par ces différents acteurs.
Des critiques plus feutrées furent émises par le Congrès fédéral socialiste d'Algérie, et l'évènement fut dénoncé dans plusieurs pays arabes et organes de presse comme La Nation arabe de Chekib Arslan.
Galerie
Centenaire de l'Algérie française (1830-1930)
Les principales affiches du Centenaire de l'Algérie française (1830-1930).
Fête de l'union des populations française et indigène à Sidi-Ferruch (14 juin 1930).
Défilé du 14 juillet 1930 à Paris : les caids algériens place de l'Opéra.
Caïds algériens au Soldat inconnu le 14 juillet 1930.
Arrivée des caids algériens à l'hôtel de ville de Paris le 15 juillet 1930. Abderrahmane Ourabah (1870-1935), premier bachagha à droite.
Caids algériens à l'hotel de ville de Paris le 15 juillet 1930. Bouaziz ben Gana au centre.
Notes et références
↑Jean-Robert Henry, « Le centenaire de l'Algérie, triomphe éphémère de la pensée algérianiste » dans Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, La Découverte, 2014, pp. 369-375.
↑1. L'Algérie jusqu'à la pénétration saharienne, par J.-M. BOURGET, Agrégé de l'Université. 2. La pacification du Sahara et la pénétration saharienne, par le Général MEYNIER, Commandant les Territoires du Sud. 3. L'évolution de l'Algérie de 1830 à 1930, par le professeur GAUTIER, de la Faculté d'Alger. 4. Les grands soldats de l'Algérie, par le Général AZAN, Directeur de la Section historique au Ministère de la Guerre. 5. Le gouvernement de l'Algérie, par M. MILLIOT, Professeur à la Faculté de Droit. 6. L'art antique et l'art musulman en Algérie, par M. BERQUE, Administrateur principal de commune mixte en Algérie. 7. L'Algérie touristique par le Général DEBONNEVAL. 8. Les liaisons maritimes, aériennes et terrestres de l'Algérie, par le Colonel DHÉ (liaisons aériennes)>M. DENIZET (liaisons terrestres). 9. Les productions algériennes, par M. BLOTTIÊRE, ingénieur agronome. 10. La vie et les mœurs en Algérie, par Pierre DELONCLE, publiciste 11. La France et les œuvres indigènes en Algérie, par le Gouvernement Général de l'Algérie. 12. Cartes et Index, par M. Pierre DELONCLE, publiciste.
↑Dumesnil, ministre de la Marine; Mallarmé, ministre des PTT; Eynac, ministre de l'Air; Rollin, ministre de la Marine Marchande; Pernot, ministre des Travaux Publics; Barety, sous-Secrétaire d'Etat au Budget; Marraud, sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur; Falcoz, sous-Secrétaire d'Etat aux Travaux Publics.
↑ abcdefghijklm et n « Le Voyage du Président de la République en Algérie » dans L'Afrique du Nord illustré, 17 mai 1930, pp. 2-17.
↑de style néo-mauresque, construit en 1913, aujourd'hui siège de la Wilaya d'alger
↑ Offrir un cheval est un symbole par lequel un « indigène » défait militairement acte sa soumission (gâda) au vainqueur. Excelsior, 6 mai 1930, lire en ligne
↑Le sculpteur Paul Belmondo, père de l'acteur, a obtenu en 1929 le 2e prix du concours organisé derrière Bouchard et Bigonet
↑ Au centre le haut relief représente les principaux personnages de la colonisation française le Maréchal Bugeaud, le Général Lamoricière, le baron de Vialar, premier colon de Boufarik, Borely-La-Sapie le premier maire, de Tonnac, du pré de Saint Maure, le comte de Franclieu, le comte Guyot, le docteur Pouzin et Lescanne. Le caïd Ben Chaoua est également représenté. L’inscriptions suivante y figure : « Au génie colonisateur de la France » et « Aux héros pionniers de la civilisation »
↑La colonne de 15m de haut, sur un socle de 3,5m avec bas-reliefs en marbre représentant l’Union de la France et de l’Algérie, a été rapatriée en 1962 et remontée à Port-Vendres en 1986
↑« la Ville de Paris nous a offert une exposition du Centenaire de l'Algérie, que les flottes et les armées du roi donnèrent à la France en 1830. Un souffle épique a donc traversé les salles du Petit-Palais où trônaient l'an passé les grands seigneurs de Largillière, et les armes, les selles, les tapis, les bijoux arabes et les documents de toutes sortes y voisinent avec les œuvres d'art inspirées par ce nouveau domaine offert aux peintres. Comme on le voit, l'Exposition a donc un double intérêt documentaire et artistique. Dans le premier domaine, nous ferons néanmoins une part admirative à quelques curieuses selles et harnachements qui sont de très éloquents témoignages de l'art arabe et à quelques armes d'un beau travail, mais qui sont malgré tout — comme les tapis — des œuvres de la décadence. Aux artistes, la conquête de l'Algérie ouvrit une voie nouvelle, celle de l'orientalisme. C'est ce que précisera éloquemment cette exposition si parfaitement organisée. Delacroix, qui explora l'Afrique du Nord dès 1832, y est représenté par près de vingt morceaux parmi lesquels les envois du Musée de Montpellier se détachent dans toute leur beauté. La vue de la Chasse au Faucon, par Fromentin, mérite de faire revenir à cet artiste souvent inégal, la faveur du public. Dehodencq, lui aussi, vaut par sa personnalité si marquée de sortir de l'oubli. A la suite de Delacroix, on admirera toute la pléiade des orientalistes : Chassériau si séduisant lorsque, ainsi que dans ses Juives d'Alger, il s'abandonne à sa sensibilité, au lieu d'imiter servilement Delacroix, comme dans les Cavaliers arabes, puis encore : Dauzats, auteur d'un tableau très intéressant : Les Portes de fer ; Guillaumet, Decamps, Marilhat qui a si bien compris la vie du désert, et Berchère, auteur de divers paysages de douceur et de charme. Quelques portraits de généraux : Bourmont, Clauzel, Bugeaud, le duc d'Aumale, Chanzy, offrent surtout un intérêt documentaire tandis que le portrait du duc d'Orléans, par Ingres, est ici le grand chef-d'œuvre. », Art et industrie, janvier 1930, pp.41-42
↑ a et bIl sera promu le mois suivant Grand croix par décret du 13 août 1930 publié au Journal officiel du 26 aôut 1930 (promotion du Centenaire de l'Algérie)
↑ a et b« Cérémonies du centenaire de l'Algérie », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, , p.3819-3830 (lire en ligne).
↑« Les grands chefs arabes ce soir, ranimeront la flamme. La flamme sera ravivée aujourd'hui mardi, à 18 h. 30, par les grands chefs arabes, anciens combattants de la grande guerre et le geste symbolique sera accompli par le bachagha Ben Chiha, grand officier de la Légion d'honneur, croix de guerre, qui a eu un fils tué sur le front français ; le drapeau de la Flamme sera porté par le bachagha Sahraoui, ancien capitaine de spahis, croix de guerre, grand officier de la Légion d'Honneur. », « Paris a acclamé la revue et les troupes algériennes à Paris », Une du Le Journal, 15 juillet 1930, lire en ligne, lire en ligne
↑Décret du 29 avril 1930 publié au Journal officiel du 4 mai 1930, lire en ligne
↑Décret du 13 août 1930 publié au Journal officiel du 26 août 1930, promotion du Centenaire de l'Algérie, Le Temps, 27 août 1930, lire en ligne
↑ AGERON, Charles-Robert, Histoire de l'Algérie contemporaine, tome II : De l'insurrection de 1871 au déclenchement
de la guerre de libération (1954), Paris, P.U.F., 1979, p. 408-409.
↑
Protetations anarchistes contre le centenaire de la conquête de l'Algérie (1930) lire en ligne
↑« Viennent en tête les formations suivantes: Corps de débarquement de 1830 : Musique du 14e Régiment de ligne (30 hommes, corps dont le Maréchal Bugeaud fut colonel). Une compagnie d'infanterie de ligne (100 hommes): Une section de grenadiers. Une section de vol tigeurs. Deux sections de compagnie du centre. Chaque section représentant un régiment différent pris parmi ceux du corps expéditionnaires. Une section d'Infanterie légère (25 hommes). Une section deGénie (25 hommes). Un détachement d'Administration (10 hommes). Un détachement d'infirmiers, (10 hommes). Un peloton de Chasseurs à cheval(25 hommes). Une demie batterie d'Artillerie avec son matériel (30 hommes). Un détachement du Train des équipages (7 hommes). Un détachement de Gendarmerie (9 hommes). Un détachement de Marins. », t.2, pp. 274-275.
↑« Le même jour à 15 heures, a été inauguré le foyer indigène de Genevillers installé au n° 84 de la rue de l'Arbre sec. L'édifice comprend 4 étages, pourra contenir 120 lits et comporte tout le confort d'hygiène et de salubrité désirables. Les Nord-africains y trouveront des chambres bien aérées et bien meublées; un café-maure restaurant où ils pourront déguster des mets de leur pays servis par un indigène nord-africain; des bains-douches installés dans le sous-sol. Les grands chefs indigènes, sous la conduite de MM. MIRANTE, Directeur des Affaires indigènes, GEORGE, Administrateur principal, Capitaine LEHUREAUX, GÉROLAMI, Chef du Service des Affaires Indigènes nord-africaines, furent reçus successivement au foyer de Genevillers, puis à une fête musulmane donnée dans la cour du foyer par la Colonie du département de la Seine et enfin par M.BILLIET, Maire d'Asnières et M.MICHAUX, Conseiller Général. M. MIRANTE, au nom du Gouverneur Général et le Bach-Agha Ali CHERIF ZAHAR, au nom de ses collègues, prirent tour à tour la parole pour remercier la Municipalité d'Asnières de la bienveillance qu'elle ne cesse de témoigner aux Nord-africains. », t.2, p. 491.
Bibliographie
Ouvrages
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René Weiss, Le centenaire de l'Algérie française (1830-1930), 2 tomes, Imprimerie nationale, 1930
Edmond Chappuis, Le centenaire de l'Algérie française, 1930, préface de Jules Cuttoli, Introduction du maréchal Franchet d'Esperey, avec la collaboration de Gustave Mercier et Amédée Froger,
Octave Depont, L'Algérie du Centenaire, Bordeaux, 1928.
Hubert Gourdon, Jean-Robert Henry et Françoise Lorcerie, Roman colonial et idéologie coloniale en Algérie, numéro spécial de la Revue algérienne des sciences juridiques, économiques et politiques, 1974.
Jean-Robert Henry et Françoise Lorcery, « Le Centenaire de la conquête de l'Algérie, achèvement d'une littérature de combat », in Anne Roche et Christian Tarting (dir.), Des années trente. Groupes et ruptures, Éditions du CNRS, Paris, 1985.
Jean Mélia, Le Centenaire de la conquête de l'Algérie et les réformes indigènes, Ligue française en faveur des indigènes musulmans d'Algérie, 1929.
Franck Waille, Écrit et commémoration : le centenaire de l'Algérie française en 1930 et ses publications, mémoire de maîtrise sous la direction de Robert Ilbert, université de Provence, 1991-1992.
Jeannine Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie : de 1830 à aujourd'hui, Fayard/Pluriel, Poche, 2015, pp. 237-252
Revues
Jan C. Jansen, « Fête et ordre colonial. Centenaires et résistance anticolonialiste en Algérie pendant les années 1930 », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 121, no. 1, 2014, pp. 61-76, lire ne ligne .
Articles de presse de 1930
« Le Voyage du Président de la République en Algérie » dans L'Afrique du Nord illustré, 17 mai 1930, lire en ligne
« Voyage de M. le Président de la République en Algérie » dans Journal officiel de la République française, 7 juin 1930, pp. 6312-6324 lire en ligne
Supplément au Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 13 août 1930, lire en ligne
« Protestations anarchistes contre le centenaire de la conquête de l'Algérie » dans La Voix libertaire, 15 mars 1930, n° 55 lire en ligne
« Le centenaire de la conquête de l’Algérie » dans La Voie libertaire, 21 septembre 1929, n°30 lire en ligne
« En Algérie conquise – Pendant que les Officiels commémorent… – La section algérienne de la CGTSR-AIT » dans Le Flambeau, Avril 1930, N°33 lire en ligne
« Les caïds et le centenaire» de Mohamed Saïl et « ALGER, Ou socialistes politiciens et calotins assassins sont pris la main dans le sac» de Marguerite ASPES, dans Le Libertaire, 31 mai 1930, Numéro 258 lire en ligne
Le voyage du Président Doumergue en Algérie en mai 1930. Fox Movietone News Collection. On peut y voir Djelloul Ben Lakhdar qui remet au Président Doumergue un cheval blanc (3:00) puis qui lui présente les principaux chefs algériens musulmans (10:45).