Camille Bernier naît à Colmar. Son père, Antoine Pascal Bernier, est receveur général des finances du département. Sa mère, Marie Nanine, est la fille de Denis Lefevre, secrétaire général des finances sous la Révolution, le Consulat, l'Empire et le règne de Louis XVIII[2].
Après des études en Suisse où il est pensionnaire à Lenzbourg, il entre à l'École centrale[Laquelle ?] dont il ne sera jamais diplômé. Il s'oriente vers la peinture en suivant l'enseignement de Léon Fleury et en effectuant le traditionnel Grand Tour en Italie.
Son tableau Village d'Arberg présenté à l'Exposition universelle de 1855, marque le début de sa carrière officielle. Il exposera ensuite, pratiquement chaque année, une ou plusieurs toiles au Salon jusqu'en 1892. Elles recevront un accueil satisfait de la critique qui y retrouve ce qu'elle attend d'un peintre paysager : « sincérité » dans l'approche de la nature et souci du détail.
Camille Bernier épouse, à Brest, le , Lucie Emelie Gautier-Mougin. Le couple s'installe dans la région, où cette dernière possède plusieurs propriétés. En 1857, ils y reçoivent Camille Corot à qui Lucie Bernier offre un cahier de dessin[réf. nécessaire]. En 1859, ils s'installent vers la Côte d'Azur pour que leur nouveau-né, malade, profite du climat. Il ne survivra pas et sa mère mourra elle aussi, en 1860, à Hyères.
À partir de 1866, Camille Bernier prend l'habitude de passer la belle saison chez ses amis le peintre Vincent Vidal et son épouse Reine. Ces derniers ont acheté en 1851 le manoir de Kerlagadic et les fermes qui l'entourent à Bannalec dans le Finistère. À la mort de Reine, en 1891, Camille Bernier héritera de ses biens et continuera de vivre une partie de l'année à Kerlagadic Il passe l'hiver à Paris, rue Jean-Nicot, où il possède un grand hôtel particulier. Il y finit les toiles qu'il a commencées sur le motif en Bretagne.
Son intérêt se focalise sur des scènes qu'il choisit le plus souvent à quelques minutes à pied de sa maison : les bords de l'Isole, les bois et les étangs du château de Quimerc'h, les fermes, les landes, les chemins et les pâturages environnants. Ses œuvres envoyées au Salon connaissent un grand succès. Elles sont régulièrement achetées par l’État qui les envoie dans les musées régionaux et font l'objet d'eaux-fortes, parfois gravées par l'artiste lui-même.
Camille Bernier se remarie en 1895 avec Oliva Barbara Hoechle, ancienne gouvernante suisse de sa nièce Édith.
Il est réputé pour sa générosité envers ses amis peintres qui trouvent gîte, couvert et parfois secours, tant à Paris qu'en Bretagne. Là aussi, il multiplie les dons et fonde en 1880 une école de jeunes filles à Saint-Méen dirigée par la congrégation des filles du Saint-Esprit, en souvenir de son épouse Lucie qui y possédait des terres.
Œuvres référencées
La liste ci-dessous est partiellement tirée du Dictionnaire des dictionnaires. Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle[3].
« Pour moi le Bernier, Les champs en hiver au Luxembourg[9] est un idéal. »Vincent van Gogh, Lettre à son frère Théo, , no 291.
« M. Camille Bernier s'est mis par La lande de Kerlagadic et par sa Fontaine en Bretagne au premier rang des paysagistes. », Théophile Gautier, L'Illustration, .
« En parcourant ce coin de pays où il a vécu, à chaque pas le souvenir d'une de ses œuvres se présente à l'esprit; on est frappé de la justesse et de la poésie des interprétations qu'il en a données et dont l'ensemble forme une sorte de poème en l'honneur de sa chère Bretagne. », Émile Michel, Les maîtres du paysage, 1906.
↑Tableau préparatoire à Janvier (Bretagne). Seul tableau de Camille Bernier du musée départemental breton qui y soit exposé. La plupart des autres décorent la préfecture du Finistère à Quimper. Le musée conserve par ailleurs un buste en marbre du peintre en costume breton par Jules Franceschi.
Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN978-2-84346-032-6), p. 46.