Le boulevard Saint-Denis a été percé vers 1660 à l'emplacement de l'enceinte de Charles V devenue obsolète. L'établissement et la plantation de ce boulevard ont été ordonnés par lettres patentes du mois de .
Une décision ministérielle du 28 messidoran X (), signée Chaptal, détermine l'alignement de ce boulevard, qui, de 1826 à 1828, a été élargi de 10 mètres environ sur le côté gauche. Les propriétés du côté des numéros impairs sont alignées, à l'exception de celle qui forme l'encoignure de la rue Saint-Martin. Les maisons du côté des numéros pairs dépendaient de la rue Neuve-d'Orléans, qui, plus basse que le boulevard, en était séparée par un mur de soutènement. Cette rue existait depuis le XVIe siècle. Le mur fut détruit lors des grands travaux de nivellement entrepris en 1826, et la rue Neuve-d'Orléans fut intégrée dans le boulevard[1]. Durant les Trois Glorieuses, la voie fut le théâtre d'affrontement entre les insurgés et la troupe. Une ordonnance royale du fixe définitivement pour cette voie publique un nouvel alignement qui porte la largeur du boulevard à 37 mètres.
No 6 : première salle de cinéma permanente de Paris. Elle est créée en 1896 par les frères Lumière. Elle propose un spectacle durant entre 20 et 30 min, comprenant entre une dizaine et une vingtaine de bandes[4]. Elle s'appelle « Premier Cinématographe Lumière », puis « Cinéma Saint-Denis », puis « Pathé-Journal », à partir de son rachat en 1912 par Charles Pathé. Dans une petite salle de 200 places y sont diffusées les actualités. Pathé la vend en 1965 mais le nom demeure. Des films d'action puis, à partir de 1972, des films pornographiques y sont diffusés. La salle de cinéma ferme en 1993 puis devient un club privé gay, The Rangers. De nos jours, il s'agit d'un supermarché[5].