Au , Bogève est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle est située hors unité urbaine[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[3]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (51,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (56,9 %), forêts (23,2 %), zones urbanisées (14,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
La racine du toponyme n'est à ce jour pas déterminée, même si le nom semble contenir un « suffixe hydronymique -ève »[7].
L'église est mentionnée sous la forme Bogeva dans une bulle papale d'Innocent IV en 1250, confirmant la donation faite à l'abbaye d'Ainay lors de la bulle de 1153 du pape Eugène IV[7] (Régeste Genevois, n°827). Le nom dérive au XIIIe siècle Bougeva (1274) et Bojeva (1275)[7].
Bogève fit partie avec les paroisses de Saint-André ,Viuz et Ville en Sallaz du mandement genevois de Thiez.
Ce mandement fut occupé par François 1er en 1536 et passa à la Savoie en 1539[9].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 2], dont 29 dans le village[12],[13]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[14].
En 1987, se tient à Bogève un séminaire qui rassemble des représentants d'entreprises, d'associations, ainsi que des militants écologistes et des scientifiques venus d'une vingtaine de pays[15]. Ils s'intéressent à l'impact des biotechnologies sur la santé et l'environnement dans le tiers-monde. Il s'agit du premier de tous les débats mondiaux sur les organismes génétiquement modifiés et la question des brevets sur le vivant.
Les industriels présents y évoquent leurs plans pour développer les OGM et prendre le contrôle des semences par le dépôt massif de brevets. Ils ajoutent qu'une concentration de leurs entreprises sera indispensable pour qu'il ne reste que quelques multinationales hyper-puissantes. C'est exactement ce qui s'est produit dans les années qui ont suivi, avec entre autres le rachat de presque tous les semenciers de la planète par Monsanto.
À ce séminaire était également présent Vandana Shiva, grand leader altermondialiste et prix Nobel alternatif, qui a consacré ensuite une partie importante de sa vie à lutter contre ces industriels, en particulier en Inde au travers de l'association Navdanya.
Elle forme depuis janvier 2010 avec sept autres communes — Boëge, Burdignin, Habère-Lullin, Habère-Poche, Saint-André-de-Boëge, Saxel et Villard — la communauté de communes de la Vallée Verte[18]. Elle fait suite au SIVOM de la Vallée Verte créé en 1966[19].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2021, la commune comptait 1 118 habitants[Note 3], en augmentation de 6,88 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'église Saint-Étienne, construite en 1832 sur l'emplacement de l'ancienne et restaurée en 1993, contient de nombreux tableaux, œuvres de l'école flamande riche en couleur.
Pascal Roman, Vallée verte : Boëge, Bogève, Burdignin, Habère-Lullin, Habère-Poche, St-André-de-Boëge, Saxel, Villard, Thonon-les-Bains, édition de l’Astronome, Les cahiers du colporteur, , 63 p. (ISBN978-2-916147-83-3).
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p. 253-282, « Le canton de Boëge (présentation) », pp. 266-267, « Bogève ».
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ ab et cHenry Suter, « Bogève », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté le ).
↑Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 17
↑Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
↑Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p. 163.
↑Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 130.
↑Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p. 167.