L'artiste emblématique du blues rock est le guitariste-chanteur Eric Clapton. C'est lui qui popularise le genre à travers ses prestations avec les Yardbirds, après avoir été formé chez John Mayall[3] le « croisé » du British Blues Boom (cf. Crusade), puis opérant dans le trio Cream, avant Derek and the Dominos, et finalement en carrière solo (dans laquelle il popularisera aussi le reggae). Autre ancien membre des Yardbirds, le guitariste Jeff Beck transpose le blues rock en version plus dure avec son Jeff Beck Group. Jimmy Page et son groupe Led Zeppelin seront très influencés, surtout à leurs débuts, par ce courant dont Jimi Hendrix est intrinsèquement la figure de proue.
Buddy Guy représente l'un des traits d'union majeurs avec la nouvelle génération, intégrant un public métissé, avec des idées d'émancipation. Notamment grâce à la fameuse tournée effectuée en 1970 avec un train spécial affrété spécialement pour cette « cause » que constitue la mouvance pop (le Festival Express) l'embarquant avec The Grateful Dead, Janis Joplin, The Band(comparses de Dylan), Delaney & Bonnie & Friends, etc.
Années 1980
Dans les années 1980, Nine Below Zero en Angleterre, et Willy DeVille de l'autre côté de l'Atlantique, sont remarqués pour leur fidélité à l'idiome de ce blues illustré par Buddy Guy, et ceux qui comme lui avaient démarré avec les pionniers (comme B.B. King, Muddy Waters, ou Howlin' Wolf qui reprirent du service sur scène en compagnie de ces anglais convertis). D'ailleurs Howlin' Wolf a enregistré à Londres en 1971 un disque légendaire en compagnie de la section rythmique des Rolling Stones, Eric Clapton, et Steve Winwood (London Session) entre autres témoignages de cette renaissance ; comme l'album Lost Session d'Albert King, produit (artistiquement, logistiquement, économiquement) par John Mayall.
À la fin 1970 et surtout pendant les années 1980, le groupe Dire Straits reprend le style blues rock pour y composer des morceaux mémorables, tantôt (et souvent) des riffs de guitare inoubliables et tantôt des notes de synthé atemporelles. Ils y apporteront, des 1978 une touche musicale qui se démarque des autres, tout en restant dans ce style de musique, en rendant également hommage à d'autres artistes dans leur premier et plus grand tube Sultans of Swing. D'autres morceaux, plus posés (rock classique) et d'autres parfois plus pêchus (rock pur) confèrera au groupe une célébrité mondial (Romeo and Juliet, Your Latest Trick, Money for Nothing, So Far Away, Tunnel of Love, Walk of Life, etc.)
Keith Richards a tenté de canaliser un moment (1987) l'effervescence créatrice du Chuck Berry pour le 60e anniversaire de l'auteur de Confessing the Blues. Des enregistrements de cet événement existent (Hail! Hail! Rock 'n' Roll).
↑(en) Weinstein, Deena. Heavy Metal: The Music and its Culture. DaCapo, 2000. (ISBN0-306-80970-2), page 14.
↑Ian Christe, Sound of the Beast : The Complete Headbanging History of Heavy Metal, Allison & Busby, , 399 p. (ISBN978-0-7490-8351-9 et 0-7490-8351-4), p. 1.
↑(en) Moskowitz, David, The Words and Music of Jimi Hendrix, (Praeger Books, octobre 2010), (ISBN0313375925), p. 186.
↑(en) Guralnick, Peter, Feel Like Going Home: Portraits in Blues and Rock 'n' Roll (Back Bay Books, juillet 1999), (ISBN0316332720), p. 27.
↑ a et b(en) V. Bogdanov, C. Woodstra, S. T. Erlewine, eds, All Music Guide to the Blues: The Definitive Guide to the Blues (Backbeat, 3rd edn., 2003), pages 700-702.
↑(en) D. Brackett, Fleetwood Mac: 40 Years of Creative Chaos, (Praeger, (ISBN0275993388)), page 25.
Bibliographie
(en) Michael Bane. White boy singin' the blues. Penguin, 1982. 270 p. A5, index. (ISBN0-14-006045-6)
(en) Bob Brunning. Blues : The British connection. Avant-propos de Paul Jones. Blandford Press, 1986. 256 p., index. (ISBN0-7137-1836-6). Édition révisée et mise à jour en 1995 Blues in Britain : The history, 1950s-90s (autre sous-titre : 1950s to the Present), 288 p. (ISBN0-7137-2457-9). Réédité avec le titre original chez Helter Skelter, 2002, 288 p. (ISBN1-900924-41-2)
(en) Leslie Fancourt. British blues on record (1957-1970). Retrack Books, 1989. 62 p. A5.
(en) Dick Heckstall-Smith. The safest place in the world : A personal history of British Rhythm and blues. Préface de Jack Bruce. Quartet, 1989, relié, 178 p. (ISBN0-7043-2696-5). Réédité par Clear Books en 2004, avec une 2e partie écrite par Pete Grant, son manager depuis 2000. Blowing the blues : Fifty years playing the British blues, avec un CD de 7 morceaux dont 5 inédits. 256 p. (ISBN1-904555-04-7). Les deux éditions contiennent une discographie très détaillée, mais seule la première présente un index
Christopher Hjort. Strange brew : Eric Clapton and the British blues boom, 1965-1970. Avant-propos de John Mayall. Jawbone, 2007. 352 p. (ISBN1-906002-00-2).
(en) Summer McStravick and John Roos (sous la dir. de). Blues-rock explosion. Avant-propos de Bob Brunning. Old Goat Publishing, 2001. 286 p A4 + xxxi, index. (ISBN0-9701332-7-8). (concerne à la fois les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais il manque plusieurs artistes dont Ian A. Anderson, Long John Baldry, Duster Bennett, Roy Buchanan, Davy Graham, The Groundhogs et Gerry Lockran. Sur les 42 artistes/groupes étudiés, 41 sont Blancs et il y a un seul Noir, Taj Mahal)
(en) Roberta Freund Schwartz. How Britain got the blues : The transmission and reception of American blues style in the United Kingdom. Ashgate (Ashgate Popular and Folk music series), 2007. 282 p., relié. (ISBN0-7546-5580-6).