« L'État n'a pas à marquer de préférences. Il doit seulement aider les artistes. L'État quant à lui n'a pas à choisir. Il ne peut qu'enregistrer. Il est heureux de pouvoir encourager cette liberté »[3].
La manifestation se déroule tous les deux ans de 1959 à 1985, mais perd progressivement de son attractivité pour les médias, notamment en raison du manque de renouvellement et de la concurrence d'autres manifestations d'art contemporain à Paris, davantage axées sur le marché de l'art, comme la Fiac. Élisabeth Lebovici déclare : « [...] en 1985, la Biennale de Paris n'a plus été “des jeunes”, alors qu’elle prenait forme dans le spectaculaire, à la Grande Halle de la Villette. C'est devenu le lot quotidien des Biennales[4]. »
Depuis son arrêt, plusieurs projets ont été élaborés et plusieurs équipes se sont succédé pour la faire renaître. En 1993, Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Culture, demande à Alfred Pacquement un projet de remise en place de la Biennale de Paris. Un projet de relance est élaboré mais reste sans suite. Culturesfrance (ex-Association française d'action artistique), la Ville de Paris et le ministère de la Culture ont souhaité à travers différents projets lui donner un nouvel essor, mais ces intentions sont restées au stade de projet.
En 2000, la Biennale reprend et, après quatre années d'organisation, en 2004, la quatorzième édition est mise en place. À partir de 2006, elle s'oriente vers une forme différente, délocalisée et étendue dans le temps.
Quelques chiffres clés
1959 : 40 pays participants
1980 : 42 pays participants
2004 : 18 pays participants
2006-2008 : 21 pays participants
Les Biennales de Paris
Ire Biennale de Paris
Du 2 au , musée d'Art moderne de la Ville de Paris[5]
Amicale de la Biennale de Paris, Soussan Ltd, Jean-Baptiste Farkas, Alexandre Gurita, François Deck, Ricardo Mbarkho(en), Glitch, Gary Bigot, Geoff Bunn, Brian Holmes, OSTSA, Courants Faibles, Au Travail/At Work, Paul Robert, Karen Andreassian, Hubert Renard, RS, Microcollection, musée des nuages, Michel Chevalier, Olivier Darné, Bernard Delville, Sabine Falk, Dominic Gagnon, Karine Lebrun, La Chèvre Phénomène, Saint-Thomas l'Imposteur, André Éric Létourneau, Florian Brochec, Nana Petzet, That's Painting Productions, Les Somnatistes, Liliane Viala, Stephen Wright, Jean-Claude Moineau.
Au-delà de cette classification territoriale, des projets Tous Territoires (TT) et des projets Sans Territoire Fixe (STF) participent à cette édition.
Opérations de la XVe Biennale de Paris à Knoxville (États-Unis)
« The XV Biennale de Paris at the Art Gallery of Knoxville[22] »
Par sa nature, par son mode de fonctionnement, par son organicité et par la nature des pratiques qu'elle se propose de mettre en valeur, la biennale de Paris a une identité qui la distingue très clairement des autres biennales dans le monde.
Un art sans exposition : Les pratiques associées à la biennale de Paris, ne se manifestant pas sous forme d'œuvre d'art, induisent leurs propres modes d'êtres, qui ne sont logiquement pas ceux de l'exposition. Ici opérer succède à exposer.
Un art sans commissaires d'exposition : Étant une biennale sans exposition elle est implicitement une biennale sans commissaire d’exposition.
Un art sans œuvres d'art: La biennale de Paris n'expose ni ne présente d'aucune façon d'œuvres d'art : photographie, vidéo, dessin, peinture, sculpture, installation, virtuel, numérique, hypermédia, son, multimédia, action artistique, performance, happening, simulation... Expérience succède à œuvre.
Un art sans spectateurs : Sans objets d'art et sans exposition il n'y a rien à voir, ni des spectateurs ou le public habituel de l'art qui ait quelque chose à voir. L'usager succède au spectateur.
Une institution horizontale : Les participants sont décisifs sur la biennale de Paris, ils sont considérés comme partenaires.
Une existence en temps réel : Afin d'être en phase avec le contexte des démarches associées à la biennale de Paris, celle-ci se déroule là ou ça se passe et quand ça se passe.
Terminologie
La nature des démarches constitutives de la biennale de Paris fait que les mots habituels de l'art ne suffisent pas à faire exister celles-ci, à les identifier ou bien à les décrire. En ce sens, d'autres termes, mots ou notions sont nécessaires. Ils posent les bases d'une nouvelle terminologie artistique : « opérer », « macrocritique », « invisuel »[passage promotionnel], « public naturel », « penser l'art », « institution horizontale », « document opérant », « manœuvre », « transmission orale », « pratiques actuarielles / art actuariel », « translection » [25][source insuffisante].
Extensions
La biennale de Paris est composée d'extensions :
Le Collège de la biennale de Paris : une extension éducation
L'Amicale de la biennale de Paris : une extension théorique
La Collection Impermanente : une extension collection
Des Archives de la biennale de Paris : une extension archives
Les publications de la biennale de Paris : une extension édition
Le concours et les résidences de la biennale de Paris : une extension dotations.
Le Collège de la biennale de Paris
Le Collège de la biennale de Paris est une extension éducation de la biennale de Paris. Il se définit comme une école de méthodologies décréatives. C'est un moment collégial sans élèves, sans enseignants, sans toit, sans cursus, en rupture avec toutes les notions qui instituent l'art et son enseignement. L'initiative accompagne les usages susceptibles d'arracher l'art à lui-même.
L'Amicale de la biennale de Paris
L’Amicale de la biennale de Paris est née en 2006 comme une extension théorique des activités courantes de l'organisation. Elle prend la forme de rencontres bimensuelles auxquelles assistent différentes personnes impliquées dans la biennale de Paris ou concernées par des problématiques communes. L’Amicale a été initiée par Jean-Baptiste Farkas pour renforcer des liens et faire fructifier des intérêts partagés : elle repose sur la mise en commun de manières de faire et de penser souvent étrangères les unes aux autres.
Administrée par Claire Fouquet jusqu'en 2006, chaque Amicale consiste en échanges de points de vue autour d'un sujet précis. Plus de 40 Amicales se sont déroulées jusqu'à aujourd'hui.
Quelques sujets abordés :
« De quoi l'art doit-il s'affranchir ? », le
« L'art doit-il être artistique ? », le
« Penser l'art ou être pensé par l'art », le
« Exister c'est être perçu », le
« Mutualisation des incompétences », le
« Quelles motivations inciteront les artistes à se rassembler ? », le
« Trop d'artistes ? », le
« L’art pour quoi faire ? - L'art peut-il avoir un caractère performatif ? », le
« 200 ans de loyaux services », le
« Faire et faire faire. Une œuvre sans autorité mais pas sans auteur. », le
« Travail, autorité, responsabilité, art et économie laborieuse », le
« De quelle marge d'autonomie dispose un artiste hors du champ de l'art ? La liberté d'inventer sa propre interaction au monde ne le rend-il pas encore plus vulnérable à de multiples formes de prédation ? », le
La Collection impermanente
La Collection impermanente est une extension de la collection de la biennale de Paris. Elle est une collection d'art mentale. Elle est composée de près de 1 000 pensées qui se lisent au hasard. Extraits :
« Les musées sont des décharges de luxe qui structurent, dans un ordre fictif l’invasion progressive du monde par les traces humaines. Ils recyclent et rationalisent les productions les plus imprévisibles, notamment les œuvres d’art. »
« L’expérience du musée peut paradoxalement être une expérience de l’absence d’art. »
« Les musées racontent l’histoire de nouveautés qui ne sont pas récentes. »
« Je vois de l’art de plus en plus, là où ça n’est pas fait exprès. »
« Un art libéré de l’idée de l’art ce serait tout un art. »
« L’esthétique traditionnelle de l’œuvre d’art pourrait ainsi être remplacée par une esthétique du réel, une esthétique qui s’attacherait à la révélation de chaque chose dans sa vraie fonction. »
« L’invention de l’art implique une déconstruction des valeurs esthétiques dominantes sélectionnées. »
« L’horizon enchanté de la scène de l’art s’observe depuis la pyramide des prix. »
« Le marché distingue ce qui vaut en tant qu’art, de ce qui en tant qu’expérience de l’art, selon lui, ne vaut rien. »
« L’originalité est un miracle auquel il ne tient qu’à nous de faire passer un sale quart d’heure! »
« C’est dans la re-formulation continuelle que réside une efficience. »
« Ces gens confondent sans doute processus et vide. »
« Visibilité et de l’invisibilité de l’œuvre, à ne pas confondre avec la visibilité de l’artiste, peu intéressante. »
« De quelle marge d’autonomie dispose un artiste hors du champ de l’art ? La liberté d’inventer sa propre interaction au monde ne le rend-il pas encore plus vulnérable à de multiples formes de prédation ? »
« N’est-ce pas dans son rapport à l’économie que l’art peut innover de nouvelles formes, de nouvelles pratiques ? »
« Ma pratique s’adresse à un public exclusivement "naturel", par opposition au "public de l’art" prévenu à l’avance de ce qu’il y aura quelque part de l’art à voir. »
« Pour moi le sport est un motif artistique ou une thématique. C’est en ce sens que je pratique la course de fond. »
« Le sport est probablement une des activités humaines résistantes à l’art. Comme on dirait en médecine d’une bactérie qu’elle est résistante à un antibiotique. »
« L’art de faire de l’art c’est l’art de ne pas en faire. »
« La seule chose dont l’art ne peut s’affranchir est son histoire. »
« L’objet d’art est la solidification de l’expérience artistique. »
« Une des perspectives de l’art c’est de l’aider à enfin s’affranchir du champ autonome où il est tenu captif. »
« Penser l’art est dangereux, y être pensé par lui est fatal. »
« Invisuel c’est quand ce qui est à voir se fait avoir. »
« L’objet de l’art est la modification de l’idée de l’art. »
Fonds Biennale de Paris 1959-1985 (1959-1985) [Dossiers, archives photographiques : plus de 20 000 diapositives et tirages photographiques, archives sonores : 78 bandes son et 29 cassettes audio, archives audiovisuelles : 129 cassettes vidéo, 56 films. ; Bibliothèque : 13,21 mètres linéaires. Documents de travail : 56,59 mètres linéaires.]. Cote : FR ACA BIENN. Rennes : Archives de la critique d'art, Institut national d'histoire de l'art (présentation en ligne).
« La biennale de Paris : une négociation », par Samuel Zarka, Le Diable probablement, nr. 5, Automne-Hiver 2008
« Истинный художник – лишний художник! », par Stephen Wright, Moscow Art Magazine, nr. 68, 2008
« La biennale de Paris, là-bas, nulle part, ici », par Élisabeth Lebovici, Janus nr. 22,
« L'envie d'airs de Paris » (Editorial), par Fabrice Bousteau, Beaux-Arts Magazine,
« Un vrai artiste est un artiste de trop ! » : La XVe biennale de Paris, par Stephen Wright, Etapes,
« Biennale : lien direct entre GAM et les musées parisiens. Table ronde hier. Quand les punaises deviennent une œuvre d’art », La Prealpina,.
« Des artistes internationaux au château de Millery », par Delphine Virely, L'Auxois, le
« Paris in Americans. Making heads or tails of XV biennale de Paris », par Leslie Wylie, Metro Pulse / Knoxville's Weekley Voice, le
« En mai, Villepin fait l'expo qui lui plaît ». Il met l'art contemporain « tricolore » en vitrine au Grand Palais à Paris, par H-F. Debailleux et G. Lefort, Libération, le
« Entre biennales », par Catalin Gheorghe, Ziarul din Iasi, le
«Triển lãm Paris Biennale 2004 khai mạc ngáng Hai », Vn Visual Arts, 2004 (traduit en vietnamien du texte espagnol paru dans Art Daily, 2004)
« Experience a biennale », par Paul Ardenne, It's Art Baby! Art!, le
« Biennale de Paris. Circulez ! - Il n'y a plus rien à acheter », par Lino Polegatto, Flux News,
Textes
« Vers un art sans œuvre, sans auteur, et sans spectateur », par Stephen Wright, 2006
« Les Amicales de la biennale de Paris », par Jean-Baptiste Farkas, 2006
« Pour un catalogue des arts réputés illégitimes », par Jean-Claude Moineau, 2006
« La XVe biennale de Paris en six points d'informations », par Marie-Pierre Bathany, 2006
Production : Office national de radiodiffusion télévision française.
Générique : Charles Chaboud.
Durée : 56 min 4 s.
Jeunes peintres interviewés sur la peinture moderne : groupe BMPT (Buren, Parmentier, Mosset, Toroni), portrait de Brigitte Bardot par les « lettristes », une station d'aérotrains - plus de parking, plus de problème de stationnement, projet d'un univers polysphérique - Forme d'une ville future en constant renouvellement, Alain Jouffroy interviewé sur l'art et la sur biennale, il parle de l'art de Marcel Duchamp, l'art est devenu un produit de spéculation de nos jours...
Biennale de Paris au musée d'art moderne de la Ville de Paris[32], journal télévisé de 20 h 0 du .
Production : United Press.
Générique : Micheline Sandrel.
Durée : 1 min 35 s
André Malraux, ministre d'État chargé de l'action culturelle en visite officielle.
↑La sculpture-machine était mue par un cyclomoteur, elle réalisait des peintures abstraites qui s'inscrivaient automatiquement sur une feuille de papier se déroulant sans arrêt. Cet être mécanique était formé d'une sorte de trépied métallique, muni de tubes et de bras, orné de ballons de baudruche qui explosent de temps à autre et que deux mécaniciens en combinaisons blanches renouvellent aussitôt.
↑Catalogue Ire Biennale de Paris, 1959, collectif, éditions Les Presses Artistiques, p. 163 + 94 pp. ill. n & b, 16 × 16 cm, fr/jp, broché, couv. Yves Klein.
↑Catalogue II° Biennale de Paris, 1961. Collectif, Éditions biennale de Paris, 150 pp. + 102 pp. ill. n & b , 21 × 16,1 cm,fr, 1961, broché.
↑Catalogue III° Biennale de Paris, 1963. Collectif, préface: R. Cogniat, éditions Les Presses artistiques, 200 pp. + 100 pp. ill., 21 × 10,5 cm, fr, 1963, broché.
↑Catalogue IVe Biennale de Paris, 1965. Collectif, éditions Les Presses artistiques, 207 pp. + 94 pp. ill., 21 × 10,5 cm, fr., 1965, broché.
↑Catalogue Ve Biennale de Paris, 1967. Collectif, éditions Les Presses artistiques, Paris, 224 pp. + 64 pp. ill., 21 × 10,5 cm, form., fr., broché.
↑Catalogue VIe Biennale de Paris, 1969. Collectif, préface : J. Lassaigne. Éditions Les Presses artistiques, Paris, 187 pp. + 70 pp. ill., 21 × 10,5 cm., fr., 1969, broché.
↑Catalogue VIIe Biennale de Paris, 1971. Collectif, Éditions Jean Holtzmann, 308 pp., ill., 21 × 11 cm, fr., 1971, broché, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑Catalogue VIIIe Biennale de Paris, 1973. Collectif, Éditions Raoul-Jean Moulin, 29,5 × 21 cm, fr, 1973, broché, non paginé, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑IXe Biennale de Paris, 1975. Collectif, Éditions Raoul-Jean Moulin, 29,5 × 21 cm, fr., 1975, broché, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑Catalogue Xe Biennale de Paris, 1977. Collectif, 29,5 × 21 cm, fr., broché, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑« Autobiographie », sur Site de Raymonde Arcier (consulté le )
↑Catalogue XI° Biennale de Paris, 1980. Collectif, 29,5 × 21 cm, fr., 1980, broché sous couverture, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑Catalogue XIIe Biennale de Paris, 1982. Collectif, p. 384, fr., 29,5 × 21 cm, 1982, broché, nombreuses reproductions en noir et blanc.
↑Catalogue XIIIe Biennale de Paris, 1985. Collectif, éditions Electa / Moniteur, Paris, 331 p., ill., 21 cm × 29 cm, fr/en.
↑Catalogue XIVe Biennale de Paris, 2004, préface par Paul Ardenne, Éditions biennale de Paris, 548 pp., ill., n & b, 21 cm × 29 cm, format vertical, fr/en/de., env. 300 reproductions en noir et blanc.
↑Catalogue XVe Biennale de Paris, 2007, collectif, Éditions biennale de Paris, 1 200 pp., ill., diff. Paris Musées, n & b, 21 cm × 29 cm, format vertical, fr., env. 1 000 reproductions en noir et blanc.