En 1817, le général argentin José de San Martín traverse les Andes à la tête de son armée, triomphe des Espagnols lors de la bataille de Chacabuco et entre dans Santiago du Chili. Le vice-roi du Pérou envoie alors une armée commandée par le général Mariano Osorio, qui bat celle de San Martín lors de ce que les Chiliens appellent encore le « désastre de Cancha Rayada »(es), le , l'avant-garde de Bernardo O'Higgins étant totalement prise au dépourvu et le général chilien étant lui-même grièvement blessé au bras lors de cette bataille. Cette victoire espagnole est néanmoins incomplète et les troupes de San Martín se rassemblent à nouveau.
Le , l'armée des insurgés surprend à son tour les forces royalistes, dont le flanc gauche est séparé du corps principal, près du río Maipo. San Martín attaque donc l'aile gauche adverse et l'isole complètement, ses grenadiers à cheval repoussant la cavalerie espagnole. Une fois l'aile gauche dispersée, il s'attaque au centre et est tout d'abord repoussé mais une contre-attaque espagnole est stoppée net par un efficace feu d'artillerie, les royalistes devant à leur tour reculer. Bernardo O'Higgins, souffrant toujours de sa blessure reçue à Cancha Rayada, arrive à ce moment sur le champ de bataille avec un millier de miliciens et engage ses troupes dans l'action, ce qui conduit, après une faible résistance, à la déroute des Espagnols. San Martín et O'Higgins se retrouvent alors et se donnent l'accolade, O'Higgins le saluant par un : « Gloire au sauveur du Chili » (¡Gloria al salvador de Chile!) et San Martín lui répondant : « Le Chili n'oubliera jamais l'invalide illustre qui s'est aujourd'hui présenté sur le champ de bataille dans cet état » (Chile no olvidará jamás al ilustre inválido que en el día de hoy se presenta en el campo de batalla en este estado!).
La bataille fait environ 3 500 morts ou prisonniers dans l'armée royaliste, totalement démoralisée, contre moins de 1 000 morts chez les patriotes insurgés. Elle met un terme définitif aux ambitions espagnoles de reconquérir le Chili et pousse José de San Martín à continuer l'offensive et à préparer désormais la libération du Pérou.
(es) Pablo Camogli (préf. Miguel Ángel De Marco), Batallas por la libertad : todos los combates de la guerra de la independencia, Buenos Aires, Aguilar, , 389 p. (ISBN978-9-870-40105-6).
Références
↑(es) « Historia » [« Historique »], sur santuarionacional.cl (consulté le ).