Cependant les généraux vendéens décidèrent d'évacuer cette ville, de se replier sur Cholet et d'envoyer l'artillerie à Beaupréau. L'ordre fut rapidement exécuté, le 15 octobre les troupes du général Kléber entrèrent dans Mortagne qu'ils trouvèrent abandonnée, excepté par 1 500 prisonniers républicains que les Vendéens avaient oubliés dans leurs cellules.
De son côté, le général Alexis Chalbos avait reformé ses troupes à Bressuire et reprit sa marche. Les trois armées républicaines convergeaient vers Cholet où la bataille décisive semblait devoir se jouer.
Le 15 octobre, les troupes de l'armée de Mayence[2],[3] et de la division de Luçon passèrent à l'attaque près du château de La Tremblaye, au Sud-Ouest de Cholet. Cependant Lescure parvint à faire reculer la division de Luçon, épuisée par plusieurs journées de marche. Le général Bard, blessé, dut être remplacé par son lieutenant, l'adjudant-général Marceau. Mais Beaupuy arriva ensuite en renfort et repoussa les Vendéens. Lescure s'occupait de rallier ses hommes lorsqu'une balle l'atteignit à la tête et le blessa grièvement. Cela acheva de démoraliser les Vendéens qui crurent leur général mort et se replièrent sur Cholet.
Conséquences
Dans la soirée, le conseil vendéen se réunit à Cholet alors que les soldats républicains campaient devant la ville. Les généraux voulaient défendre la place mais les troupes manquaient de munitions, l'artillerie et la poudre se trouvaient à Beaupréau avec le général Marigny. Le Prince de Talmont, général de cavalerie, fut donc chargé d'aller chercher ces munitions mais à quatre heures du matin, il n'était toujours pas revenu.
Finalement les généraux vendéens durent se résoudre à évacuer Cholet et à se replier sur Beaupréau, abandonnant la ville aux républicains.
Selon les Mémoires de Kléber, les Républicains ont perdu plus de 500 hommes contre 1 200 à 1 500morts pour les Vendéens[4].
Bibliographie
Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009, p. 274-275.
Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), Tome III, édition Paul Dupont, 1893-1895, p. 202-206.
↑ a et bL'armée de Mayence est le nom donné couramment aux soldats de l'Armée du Rhin qui formaient la garnison de Mayence de 1792 à 1793, et qui, après que la ville eut été reprise par les coalisés, furent laissés libres et purent être envoyés combattre l'insurrection vendéenne. Libérée par l'ennemi sous le serment de ne plus combattre contre lui durant un an, elle est donc envoyée sur le théâtre d'opérations intérieur de la guerre de Vendée, précisément dans le département de la Loire-Inférieure en soutien de l'armée des Côtes de Brest d’août à octobre 1793, puis elle est fondue dans l’armée de l’Ouest.