A Hasselt, comme souvent ailleurs, la dévotion mariale remonte dans la nuit des temps... On sait que la dévotion mariale existait déjà au XIIIe siècle. Un document de 1308 témoigne de l’existence d’une confrérie consacrée à Notre-Dame. Une première chapelle aurait été construite dans une coudraie (‘Hazelaarsbos’ en néerlandais, qui aurait donné le nom de ‘Hasselt’).
En 1334 un membre fortuné de la confrérie construit une chapelle à Notre-Dame, Consacrée par l’évêque de Liège en 1357 la chapelle se trouvait sur un axe routier commercial Bruges-Cologne très fréquenté, ce qui favorisa le développement d’un pèlerinage. Des indulgences sont accordées par les autorités ecclésiastiques et des rumeurs de ‘guérisons miraculeuses’ s’y étant produites se répandent.
Au XVe siècle des processions mariales ont lieu dans la ville une semaine après la fête de l’Assomption, à la date anniversaire de sa consécration. À partir de la seconde moitié du XVIe siècle les guerres de religion ravagent le pays et mettent fin aux pèlerinages : les documents d’époque ne mentionnent plus de procession à Hasselt. Cela jusqu’en 1645.
Durant la seconde moitié du XVIIe siècle le sanctuaire reprend vie. Le pape Alexandre VII lui accorde des indulgences, et les pèlerins reviennent en masse. La confrérie est très active. C’est à cette époque que la statue de Notre-Dame reçoit le surnom de Virga Jessé (c'est-à-dire: rameau de Jessé)[1].
À partir de 1682 les processions annuelles septennales eurent une plus grande solennité avec des 'supplications' solennelles demandant la protection mariale contre les calamités naturelles ou autres. La statue de Notre-Dame Virga Jessé était portée par quatre prêtres et neuf autels dans différentes localités de la ville étaient lieux de vénération particulière lors de son passage.
En 1727 une église est construite, édifice de style renaissance à nef unique, sur le même site de la chapelle primitive. Elle est achevée en 1731. La Révolution française donne un nouveau coup d’arrêt aux pèlerinages et dévotion. En 1798 un membre de la confrérie cache la statue miraculeuse chez lui. Lorsqu’elle sort de clandestinité, cinq ans plus tard, Notre-Dame Virga Jessé attire de nouveau les pèlerinages, et les processions annuelles et septennales reprennent.
En novembre 1944, l’église et les maisons voisines sont fortement endommagés par une bombe volante allemande V-1. Seize personnes y perdent la vie. La statue de Virga Jessé, fut retrouvée quasi intacte sous les décombres. L’église fut reconstruite et ouverte à nouveau au culte en 1951.
La statue Virga Jessé, haute d’un mètre environ, fut sculptée dans un seul bloc de chêne. La Vierge Marie est couronnée et porte l’Enfant-Jésus sur le bras gauche. Son attitude et l’expression du visage la font dater du début du XIVe siècle. Elle survécut à la furie iconoclaste et au bombardement du , qui détruisit l’église et une partie de la rue (Kapelstraat).
Les confessionnaux, exécutés par le sculpteur Janssens de Saint-Trond, datent de 1858-1867. L’un d’eux porte une plaque en cuivre rappelant que le bienheureux Valentin Paquay y entendait les confessions lorsqu’il était en résidence à Hasselt.
L’orgue, du facteur d’orgue Arnold Clerinx, se trouve dans la basilique depuis 1952. Monté en 1860 il se trouvait auparavant dans la salle Sainte Elisabeth à Anvers. Il fut restauré en 2003.
↑Ce titre inhabituel donné à la Vierge Marie est tiré de la prophétie d’Isaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé » (Is.11:1). Jessé est le père du roi David. Lors des processions les membres de la confrérie avaient l’habitude, semble-t-il, de chanter un chant en l’honneur de la ‘Vierge de Jessé’.